Le soldat dans la guerre révolutionnaire
Une précédente étude (1) s’est appliquée à placer la Guerre Révolutionnaire dans son véritable cadre et à démonter son mécanisme. Elle a fait ressortir l’originalité de son but : le contrôle physique et psychologique des masses et surtout de ses méthodes. Son efficacité provient de l’emploi de « techniques » maintenant bien connues, dont l’application repose sur l’existence d’une « infrastructure » politico-militaire secrète ou officielle selon les périodes et les régions.
Une seconde étude (2) s’est efforcée de montrer que le fait nouveau de la Guerre Révolutionnaire imposait une transformation de notre mentalité et de certaines de nos structures politico-militaires. Mais le soldat, plongé depuis plus de dix ans dans l’action contre le nouvel ennemi, ne saurait attendre que la Nation ait pris conscience du péril et qu’elle ait consenti les modernisations nécessaires ; il lui faut mener son combat dans les conditions présentes. Ses succès sont peut-être d’ailleurs la condition du « renouveau » qu’il souhaite.
Aussi semble-t-il urgent de rassembler les leçons du passé récent, et de mettre au point une « tactique » pour les militaires engagés contre un ennemi révolutionnaire. Après plus de dix ans de campagnes en Indochine et en Afrique du Nord, et à la lumière des conflits similaires des dernières années, cette entreprise ne paraît plus chimérique, en particulier dans le cas des territoires ultra-marins de l’Union Française, qui sont justement les plus menacés. Elle montre que le succès ne peut être obtenu que si toutes nos activités, politiques, économiques, sociales, culturelles et militaires, intimement « intégrées » et imprégnées d’un incessant souci psychologique, s’exercent dans le but final de détruire l’organisation politico-militaire de base des rebelles, sur laquelle repose leur contrôle des populations, et de la remplacer par la nôtre. Ce résultat ne sera obtenu qu’à certaines conditions ; en particulier, le principe de la « concentration des efforts », trop souvent négligé, devra reprendre toute son importance, et recevoir des applications nouvelles.
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