L’opération de l’Otan principalement aérienne a été combinée avec les forces rebelles au sol. Plusieurs premiers enseignements peuvent en être tirés, sur le rôle de la puissance aérienne, la mise en œuvre d’un QG opérationnel, la connaissance du milieu, la communication stratégique ou la cohérence politicomilitaire.
Six enseignements stratégiques de l’opération Unified Protector de l’Otan en Libye
Six strategic lessons of the Operation Unified Protector of the NATO in Libya
The operation of the NATO, principally aerial, was combined with the rebel forces on ground. Several first lessons could be learned in: the role of the aerial power, the positioning of an operational HQ, the knowledge of the field and the strategic communication or the political-military coherence.
L’opération Unified Protector (OUP) fut l’une des missions les plus courtes de l’Otan, mais aussi, semble-t-il, l’une des moins controversées. Agissant sous mandat de la Ligue des États arabes et des Nations unies, l’objectif de l’Alliance dans l’OUP était de protéger les civils libyens depuis les airs et la mer. Au terme de l’opération, après 204 jours, 26 323 sorties (dont 9 658 sorties offensives) *, 3 124 navires arraisonnés en Méditerranée, le régime du colonel Kadhafi a chuté et de nombreuses pertes civiles ont été probablement évitées. Si l’OUP a pu être qualifiée de succès, un bilan équilibré devra toutefois être établi ultérieurement pour prendre en compte l’avenir incertain de la Libye ainsi que l’impact de la crise sur la sécurité régionale.
Certains commentateurs estiment que, dans le meilleur des cas, l’OUP ne peut se targuer d’avoir atteint ses objectifs que par accident, en raison des défaillances que l’opération a révélées dans la structure et les équipements de l’Otan. D’importants enseignements d’ordre technique ont été aussi identifiés dans bien d’autres domaines, tels que le manque de cibleurs et les améliorations à apporter en matière de partage du renseignement (1). Mais si ces considérations techniques demeurent importantes, il n’en reste pas moins que ce sont d’abord des enseignements stratégiques qui doivent être tirés de l’aventure libyenne de l’Alliance.
Enseignement n° 1 : éviter des conclusions hâtives
sur la puissance aérienne
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