L’auteur propose dans ce texte documenté une généalogie soignée du courant salafite qui est aujourd’hui l’un des plus actifs de la saison arabe que connaît la Méditerranée. Partant de l’exemple égyptien et de l’expérience tunisienne, il montre que ce courant domine aujourd’hui l’Islam politique et structure les différents scénarios d’avenir de la région nordafricaine.
Le Printemps arabe à l’épreuve du salafisme
The Arab Spring in the ordeal of the Salafism
The author proposes in this informing text a genealogy, treated by the Salafist school, who is one of the most active of the Arab Spring that the Mediterranean knows. Starting from the Egyptian example and the Tunisian experience, he shows that this school dominates Islamic politics today and structures different scenarios in the future of the North African region.
L’accès au pouvoir des partis islamistes dans les pays du Printemps arabe (Égypte, Tunisie, Yémen) a été accompagné par l’émergence d’un mouvement salafite qui s’érige désormais en acteur sur la scène politique. Bien longtemps, la mouvance salafite a accordé la priorité à la prédication et s’est accommodée d’une reconnaissance plus ou moins assumée des régimes en place, les ménageant par son éthique du respect des autorités ou par crainte d’un affrontement dans des rapports de forces inégales.
Les courants djihadistes qui s’étaient démarqués et ont opté pour la résistance armée ont été sérieusement mis à l’épreuve et réprimés. Ce qui explique leur passage à la clandestinité. Les « révolutions » du Printemps arabe et la libération de leurs cadres emprisonnés accordent en conséquence aux salafites une plus grande marge de manœuvre. Ils s’adaptent au nouveau contexte et dépassent volontiers leur stratégie piétiste. Tout en faisant partie de la même famille politique que les Frères musulmans, des courants salafites participent à la lutte pour la conquête du pouvoir et forment des partis. Ils ont entre eux des rapports complexes de complicité, de concurrence et d’affrontement.
Définitions et discours fondateur
Il reste 90 % de l'article à lire