À propos du théâtre afghano-pakistanais et de ses approches, du théâtre Sud-Est asiatique autour de la mer de Chine du Sud et du théâtre Nord-Est asiatique (Corée du Nord).
Asie - Trois théâtres chauds
En dehors du site (1) de la Force internationale d’assistance et de sécurité (Fias) (2), très peu d’informations émanent sur les opérations conduites par l’Otan en Afghanistan contre les taliban dont la vigueur activiste demeure forte. Elle se manifeste en particulier par la perpétration d’attentats ou d’attaques contre des objectifs significatifs tels que parfois le cœur d’installations de l’Otan. En outre, plusieurs maladresses américaines individuelles graves, comme le malencontreux autodafé de corans à la mi-février ou le massacre de seize Afghans le 11 mars à Kandahar, viennent compliquer la conduite globale des opérations. Ces événements sont d’une gravité telle qu’ils contraignent les très hauts responsables américains à intervenir directement auprès du gouvernement Karzai pour tenter un replâtrage d’une confiance partenariale de plus en plus ébranlée.
C’est dans cette ambiance tendue que se prépare l’extraction anticipée des forces de l’Otan, sur le terrain des combats cependant et non pas ceux du soutien ni de la formation. Résultat de l’insistance du gouvernement afghan autant que de la volonté politique de plusieurs des pays engagés dans ce théâtre, ce désengagement devrait être achevé vers la mi-2013, soit un an plus tôt que prévu, à la faveur d’un transfert accéléré des responsabilités aux forces nationales afghanes de défense et de sécurité (FNADS). Les autorités politiques alliées, réunies dans le cadre des consultations régulières globales au niveau des ministres de la Défense et des Affaires étrangères les 18 et 19 avril à Bruxelles, insistent sur le fait qu’il n’y a pas contradiction en cela avec le programme dit de Lisbonne, arrêté le 20 novembre 2010, programme qui, entre autres, prévoit que les transferts soient effectivement achevés en 2014. Ceux-ci se poursuivent effectivement sur le terrain. Ainsi le 3 avril, les Britanniques en ont réalisé un sur la dernière tranche du secteur de Lashkar Gah, dans la province d’Helmand. Le 8 avril, un accord opérationnel a été établi entre Américains et Afghans attribuant désormais la responsabilité des opérations de nuit aux Afghans. Enfin, les effectifs des FNADS s’étoffent. Aujourd’hui composés de 344 108 militaires et policiers, ils devraient atteindre en octobre l’objectif fixé de 352 000 individus.
Après 2014, l’Afghanistan ne sera pas pour autant abandonné puisque la réunion de Bruxelles a été aussi l’occasion d’élaborer un plan de soutien aux FNADS, soutien dont le budget est pour l’heure calculé à hauteur de quelque 4 milliards de dollars. Ce plan est en outre complété par un accord de partenariat stratégique que, à l’occasion d’un voyage surprise qui coïncide avec la date anniversaire de l’élimination de Ben Laden, le président Obama en personne vient de signer avec son homologue afghan à Kaboul, le 1er mai.
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