L’Amérique latine blanche : Argentine-Chili-Uruguay
L’HABITUDE ancienne d’utiliser la seule expression d’Amérique Latine — alors qu’il serait préférable de parler de continent indo-latin pour désigner l’ensemble des vingt Républiques comprises entre le Rio Grande et le Cap Horn — nous fait perdre de vue des distinctions essentielles. L’importance de l’apport humain, par voie de migrations, a transformé en effet en nations blanches les trois plus méridionales de ces Républiques alors que les autres Républiques hispaniques (sauf le Costa-Rica) demeuraient surtout métisses, le Brésil de formation composite et Haïti noire.
En fait, de La Plata au Pacifique, s’étend une nouvelle Europe, latine sans doute, mais qui a aussi assimilé à sa manière de nombreux émigrants germaniques, slaves et même scandinaves ou britanniques, tandis que les Indiens et les métis tendaient à s’incorporer au corps social nouveau.
Du Tropique du Capricorne aux banquises australes, l’Amérique Latine blanche couvre une équerre de plus de 3 700 000 km2 — cinq fois la France — dont les trois quarts reviennent à l’Argentine (2 778 412 km2). Mais la curieuse bande de terre chilienne, longue de plus de 2 400 km, plus surprenante que le rivage norvégien ou la côte libanaise, dépasse aussi la superficie française (741 767 km2) et l’Uruguay, très ramassé, a la surface du Bassin Parisien (186 926 km2).
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