Otan - L'Otan et l'Afrique - Allemagne et Berlin - Les fusées Polaris - Dans le haut commandement - Manœuvres
Bien qu’elle n’ait pas de responsabilité propre dans l’avenir de l’Afrique, l’Organisation atlantique a été sévèrement affectée par les douloureux événements du Congo. Quatre de ses membres ont des intérêts majeurs sur le continent africain, outre la Belgique durement éprouvée, la Grande-Bretagne, la France et le Portugal. Le Conseil de sécurité des Nations unies où siègent également quatre puissances de l’Otan a eu à connaître à trois reprises en quelques semaines de l’affaire congolaise. Il serait vain de parler d’une « solidarité atlantique » face à ces problèmes puisque dans aucun des trois votes, le gouvernement de Bruxelles n’a obtenu le plein appui de ses alliés anglo-saxons. La résolution relative au retrait immédiat des troupes belges du Katanga que les États-Unis et l’Angleterre ont votée le 10 août 1960 avec l’Union soviétique a porté un coup sérieux à la santé tant physique que morale de l’alliance.
« La Belgique a dépensé 30 500 millions de francs pour les bases au Congo, destinées à la défense occidentale, et ces bases doivent être maintenant abandonnées », a déclaré le chef du gouvernement belge, M. Eyskens ; « ces investissements ont été faits en corrélation avec ce qu’on croyait être un effort pour la défense de l’Occident. Ils devront être amortis et on devra négocier à leur sujet. On est étonné de voir que certains organismes internationaux se préoccupent si peu de ces investissements militaires qu’ils continuent cependant de demander par ailleurs dans d’autres secteurs. Il est évident que pour l’opinion publique, le problème des relations internationales se pose, notamment celui de l’Otan… Je ne veux pas dire que la Belgique doive se dissocier de l’Alliance atlantique, mais je constate que les gestes de générosité ne paient pas ».
Les lourdes conséquences financières de l’affaire congolaise doivent amener le gouvernement de Bruxelles, soucieux néanmoins de tenir ses engagements, à les ajuster à cette situation : d’où la perspective d’une réduction des effectifs des deux divisions belges en Allemagne et l’annulation ou le report de la commande d’avions Lockheed F-104 Starfighter pour la rénovation de ses forces aériennes.
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