Technique de l'insurrection
Depuis quelque temps, des craquements se font entendre derrière le rideau de fer. Alors que les chefs communistes, se croyant assurés de la parfaite solidité de leur front intérieur, préparaient la prise du pouvoir dans les nations « bourgeoises », ils s’aperçoivent soudain qu’on ne joue pas impunément avec le désir de justice et de liberté des hommes. Les luttes sanglantes qui se sont déroulées en Pologne, et surtout en Hongrie, ont ramené l’attention sur cette forme particulière de la guerre qu’est la guerre insurrectionnelle. En fait, nous en connaissons assez bien la technique par les textes réglementaires qui ont été élaborés de l’autre côté même du rideau de fer. Il n’est pas mauvais, en présence des événements actuels, de se pencher sur cet aspect spécifiquement militaire de l’insurrection.
Insurrection et coup d’État. — Tout d’abord, il faut bien faire la différence entre l’insurrection et le coup d’État. Il ne s’agit pas ici d’une simple crise de l’autorité centrale, mais bien de renverser tout un système politico-social. Alors qu’un coup d’État peut être le fait d’un petit nombre, l’insurrection est toujours le fait d’une masse. Elle part d’en bas. Elle est faite par des « petits » qui rejettent l’autorité officielle et cherchent à instaurer un nouveau régime.
Une insurrection est donc, le plus souvent, une explosion spontanée. Cependant, si elle n’a pas été préparée, si elle n’est pas déclenchée au bon moment, si, enfin, elle n’est pas conduite, elle est à peu près certaine d’échouer.
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