Les Centurions
Ce roman met en scène des personnages imaginaires, mais dont la ressemblance avec les modèles est cependant très grande. Il évoque les grands événements auxquels a été mêlée notre armée au cours de ces dernières années, et respecte leur ordre chronologique. C’est donc à la fois une œuvre de fiction et une œuvre historique. Il ne fait aucun doute que c’est le premier témoignage d’ensemble sur l’évolution de l’état d’esprit de ceux qui, ayant fait la guerre d’Indochine, ayant été prisonniers dans les camps vietminh, ayant vécu le retour en France, dans l’incompréhension ou l’indifférence de leurs compatriotes et même de leurs parents les plus proches, ont repris le combat en Algérie, décidés, cette fois, à ne plus connaître la défaite et dans ce but, à s’affranchir si nécessaire des traditions et des règles reçues.
L’auteur, ancien officier de parachutistes, journaliste, sait de quoi il parle. Qu’il s’agisse du ton général du roman, ou d’un petit détail, la valeur des sources de l’auteur est indéniable. Aussi, l’œuvre a-t-elle une force démonstrative peu commune. Écrite avec un art qui ne s’attache pas aux fioritures, elle entraîne le lecteur, de la première à la dernière page.
Un témoignage, mais non un plaidoyer ; une explication, mais non une justification. Ce témoignage et cette explication paraîtront sans doute irréfutables à ceux qui ont assisté, au moins en partie, aux faits. Convaincront-ils les autres ? C’est moins sûr. Une part de l’expérience acquise dans les guerres d’Indochine et d’Algérie, reste incommunicable, semble-t-il.
Nous attendons avec impatience que paraisse le deuxième volume qui s’intitulera Les Prétoriens. ♦