Le degré zéro de la pensée stratégique (août-septembre 2008)
Afghanistan, Otan, Livre blanc : voilà la nouvelle trilogie de notre future défense. Rupture radicale, elle semble n’avoir d’autre fondement que la volonté de clore la dispute irakienne et de s’aligner sur la politique américaine. Encore faudrait-il expliquer pourquoi il est urgent d’adopter une pensée managériale qui mélange guerre et stratégie, et dont l’échec est une nouvelle fois patent en Orient.
C’est devenu un classique de la presse : quoiqu’elle reste la superpuissance militaire, force est de constater que l’Amérique perd ses guerres. L’oxymore n’a pas l’air de choquer ses auteurs : un gamin de cinq ans comprend toutefois que lorsqu’on perd, on n’est pas le plus fort. Qu’à cela ne tienne : défaite sur le terrain, l’Amérique et sa conception éthérée et managériale de la guerre n’en restent pas moins le modèle auquel se rallient nos dirigeants ; au point d’envoyer des troupes dans une bataille sans issue, de réintégrer une alliance en fin de course et de dupliquer dans un Livre blanc ce fumeux concept de Transformation dont l’échec total n’est pourtant plus à démontrer.
Aventures en Afghanistan
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