Un officier français : Gérard de Cathelinau
Ce beau livre, je n’hésite pas à lui accorder cet adjectif, nous retrace la vie trop courte, hélas ! d’un jeune officier français tué en Algérie dans l’été 1957, Gérard de Cathelineau. Il était de la génération qui accéda au service après la défaite, mais qui l’ayant refusée, se donna tout de suite corps et âme à son beau métier de chef. Il était devenu l’un de ces officiers subalternes comme on en a tant rencontré et rencontre encore sur les champs de bataille d’Indochine et d’Algérie. Car son cas n’est pas unique ; ils sont légion, dans les rangs de notre armée, les Gérard de Cathelineau. C’est pourquoi il est réconfortant de lire ces pages nous le décrivant aux prises avec les réalités de l’action et les responsabilités du Commandement, aussi bien au « baroud » que dans la vie plus terne des petites garnisons. Nulle trace de doute, nul fléchissement de la volonté. Comme ce portrait est éloigné de l’image qu’on tente de nous peindre actuellement de ces jeunes officiers qu’un fossé profond séparerait de leurs chefs en qui ils n’auraient plus confiance et qui auraient perdu toute foi dans le bien-fondé des missions qu’on leur demande de remplir !
Non seulement les jeunes officiers pourront tirer la leçon de la vie de Gérard de Cathelineau, mais ils trouveront dans cet ouvrage des règles de conduite et d’action, des « recettes » de la vie quotidienne de l’Officier, « Croyez-moi, disait-il à ses soldats, vous n’êtes pas une masse. Une nation crève par ses masses ; vous êtes des équipes. Et ce sont les équipes qui relèveront la France. »
Profondément religieux, époux et père de famille dans la grande tradition militaire française, Gérard de Cathelineau peut être donné en exemple non seulement aux nouvelles générations d’officiers, mais à tous les jeunes de France, quelle que soit leur orientation professionnelle.
L’admirable préface du général Arnoux de Maison-Rouge est en tout point digne du grand soldat qui fut son subordonné et dont il avait, de longtemps, apprécié le rayonnement. ♦