Le général Ély (« Former des chefs », décembre 1960), Marcel Demonque (« Formation des chefs », mars 1961) et André Aymard (« Former les hommes d’où se dégagent les Chefs », mai 1961) ont exposé tour à tour leur opinion sur la « Formation des Chefs ». Il nous a paru intéressant d’ajouter à ce triptyque — militaire, industriel et universitaire — une étude, par une haute personnalité ecclésiastique, sur l’autorité et le rayonnement du Chef dans le domaine spirituel.
Le chef dans l’Église
On entend souvent porter sur des membres de la hiérarchie ecclésiastique des jugements tels que : « C’est un chef ! » ou bien : « Il ne sait pas commander ! » De même on rencontre parfois une tendance à rechercher en ces mêmes dignitaires religieux le secret d’une autorité dont on voudrait faire profiter des chefs dans un ordre plus temporel.
S’il y a là une grande part de vérité, ne risque-t-on pas cependant quelque confusion à vouloir assimiler les titulaires de l’autorité religieuse aux chefs dont la gestion des affaires humaines nous donne l’expérience ?
Dans le domaine de l’industrie, de la politique, de l’armée surtout, le chef est celui qui dirige, imprime le mouvement, et donne l’orientation générale à un ensemble. Sur le plan religieux, le chef (employons le mot sous bénéfice d’inventaire) est avant tout celui qui transmet ; il est le relais personnel d’une valeur absolue, d’un principe unique et au-delà duquel il n’y a pas d’appel possible. Son rôle est de porter aux autres des exigences qui ne viennent pas de lui mais qu’il a reçues en dépôt et qu’il doit faire valoir en les faisant connaître.
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