Le sous-marin, maître de la mer
Aussi invraisemblable que cela paraisse à une époque où l’on vient d’envoyer des êtres humains dans le cosmos, nous ne connaissons pas les trois quarts de notre planète. Fâcheuse lacune. Pourtant l’avenir de l’humanité est lié à l’Océan nourricier d’où peut surgir l’Apocalypse sous forme de fusées prêtes à jaillir à tout instant.
L’Océan recouvre près de 75 % de la surface du globe. Un tiers à peine des fonds marins a été hydrographié avec quelque précision. On commence à découvrir avec étonnement des gorges sauvages, des chaînes montagneuses aux pics abrupts, des volcans, des vallées profondes dont on était, il y a quelques années encore, loin d’imaginer l’existence. Que connaissons-nous de l’élément liquide lui-même ? Rien ou à peu près. On savait que les eaux marines n’étaient pas homogènes, qu’il existait des couches différentes qui réfléchissent les ultra-sons et que des courants puissants, véritables fleuves sous-marins, déplacent d’énormes masses d’eau. On soupçonnait l’existence des courants superposés. Les récentes découvertes ont révélé des mouvements massifs, d’une ampleur et d’une complexité insoupçonnées. Les observations effectuées lors de l’Année Géophysique Internationale ont mis en évidence les contre-courants. L’un de ceux-ci se déplace en contre-sens du Gulf Stream à une profondeur de 3 000 mètres. Dans le Pacifique un autre contre-courant, large de 200 milles, coule vers l’Est à une profondeur de 150 à 300 mètres, à une cinquantaine de mètres sous le Grand Courant Équatorial qui, lui, se dirige en surface vers l’Ouest.
Le sous-marin à propulsion nucléaire « Nautilus » a ouvert un nouveau livre de l’Histoire de la Marine. Celle-ci ne sera plus jamais ce qu’elle a été avant l’avènement de l’ère atomique.
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