Maritime - L'activité de la Marine française en juillet-août - Dans les marines anglo-saxonnes - L'évolution de la crise des transports maritimes et des chantiers
Bien que les seuls événements de Bizerte aient attiré l’attention de l’opinion publique sur la Marine, son activité de routine (essais, mises à l’eau, relations avec les États de la Communauté, constructions nouvelles, etc.) ne s’est pas démentie au cours des mois de juillet et d’août.
On a déjà souligné ici que, après avoir été retardée par le manque de crédits ou certaines difficultés techniques inhérentes à la mise au point des bâtiments d’un type inédit, la construction des 9 avisos-escorteurs des tranches 1955 à 1957 et des 7 sous-marins à hautes performances des mêmes tranches allait désormais bon train. Les dernières semaines l’ont confirmé : à son tour le Commandant Bourdais a commencé ses essais à la mer le 18 juillet 1961 ; 5 unités de la série ont, à l’heure actuelle, exécuté leurs croisières d’endurance ou sont à différents stades de leurs essais, tandis que 2 autres sont en achèvement à flot ; il n’en demeure que 2 sur cale. La même observation s’applique aux sous-marins de 700 tonnes dérivés de la Daphné : le prototype a procédé au mois de juillet à des essais de grande immersion (on sait qu’une des caractéristiques les plus remarquables des Daphné réside dans leur capacité de plongée profonde, qui accroît sensiblement leur puissance offensive et défensive dans la lutte anti-sous-marin – ASM) ; la Doris et la Diane ont commencé au mois d’août leurs essais à la mer ; la Minerve est entrée en armement pour essais en juillet ; seulement 3 restent en achèvement à flot ou sur cale. – Le dernier de nos escorteurs d’escadre, le La Galissonnière, qui doit, on se le rappelle, servir de bâtiment expérimental pour un équipement ASM ultramoderne (engins Malafon, sonar remorqué à grande portée, hélicoptère), a appareillé de Lorient le 18 août pour une croisière d’endurance au Sénégal et aux Canaries. On peut conjecturer enfin que le porte-avions Clemenceau, qui a déjà embarqué des Breguet Alizé de lutte ASM, ne tardera pas à recevoir une première flottille d’appareils d’assaut Dassault Étendard IV (capacité atomique ; vitesse Mach 1,35 ; rayon d’action à partir du bord, 650 nautiques), dont seuls des prototypes avaient volé jusqu’à présent : les premiers essais d’un avion de série de ce type ont en effet eu lieu avec un plein succès au-dessus du terrain de Bordeaux-Mérignac le 26 juillet.
En marge de ces opérations concernant nos forces navales et aéronavales, on ne saurait négliger la construction par la Marine, qu’ont aidée le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et le Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) belge, du nouveau bathyscaphe Archimède mis à l’eau à Toulon le 28 juillet 1961 : successeur du FNRS III, l’Archimède ne s’en distingue pas seulement par la résistance exceptionnelle de sa coque en acier forgé au nickel-chrome-molybdène, épaisse de 15 centimètres, qui lui permettra de plonger sans danger à 10 000 et 11 000 m dans les fosses du Pacifique ; il jouit en outre d’une mobilité relative, grâce à 3 hélices mues électriquement, assurant l’une la propulsion sur le fond à quelque 3 nœuds, les autres l’orientation et la sustentation. Après des essais préliminaires en Méditerranée, il opérera vraisemblablement au printemps prochain dans la fosse des Kouriles.
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