Le XXIIe congrès du Parti communiste de l’URSS
Dans l’histoire du parti communiste de l’U.R.S.S., le XXIIe congrès réuni à Moscou dans la seconde quinzaine d’octobre occupera une place de choix. On l’a appelé « le congrès des bâtisseurs du communisme ». C’est lui, en effet, qui a adopté le nouveau programme grâce auquel le Kremlin promet solennellement d’édifier en vingt ans, pour l’essentiel, la société communiste, de telle sorte que la génération actuelle des Soviétiques puisse vivre alors sous le communisme. C’est lui aussi qui a approuvé les nouveaux statuts du parti.
Ce nouveau programme est le troisième. Le premier, qui date de 1903, fut voté par le IIe congrès ; il appelait la classe ouvrière de Russie à renverser le tsarisme, à chasser la bourgeoisie du pouvoir et à instaurer la dictature du prolétariat. Le second, qui date de 1919, fut voté par le VIIIe congrès : il donnait pour tâche de construire la société socialiste. On affirme à Moscou que ces deux programmes, établis du vivant de Lénine, ont été réalisés. On rappelle en outre que, lors de la rédaction du second programme, Lénine déclara : « En abordant les transformations socialistes, nous devons clairement nous fixer l’objectif auquel ces transformations nous amèneront finalement, à savoir la société communiste ». C’est à Khrouchtchev, dit-on à Moscou, qu’est revenu l’honneur de réaliser le rêve de Lénine, en s’inspirant de ses enseignements et de ses méthodes.
Au début de cet article, une constatation s’impose : de toute son autorité et de son prestige incontestable, Khrouchtchev a dominé le XXIIe congrès. Il a recueilli les hommages des plus hautes personnalités qui collaborent avec lui au sein du parti et du gouvernement et la politique qu’il inspire fut approuvée à l’unanimité par les 4.800 délégués représentant une armée de près de dix millions de militants. Il eut la satisfaction d’entendre dire et répéter sur tous les tons, non seulement par ses compatriotes soviétiques, mais aussi par les représentants des quatre-vingts partis communistes étrangers invités au congrès, qu’il avait fermement tenu la barre du gouvernail de l’U.R.S.S., qu’il avait, dans tous ses actes, été guidé par le marxisme-léninisme, qu’il était le disciple authentique et fidèle du grand fondateur de l’État soviétique et qu’il méritait enfin d’être le seul guide de tout le camp du socialisme.
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