Le 18 mars 1943, par l’ordre général n° 8, le général d’armée Giraud désignait le général d’armée Juin pour prendre le commandement du corps expéditionnaire français. On comprenait alors sous cette appellation toutes les forces destinées à être engagées sur un théâtre d’opérations européen ; les prévisions du moment étaient de 4 divisions blindées et 9 divisions d’infanterie. Les opérations de mise sur pied commençaient immédiatement sur ces bases, mais très lentement et très progressivement, gênées par la poursuite des opérations en Tunisie et par l’arrivée très lente du matériel américain.

Dès la fin de la campagne de Tunisie, un inventaire serré des ressources en hommes (Français et indigènes) disponibles en Afrique du Nord et une évaluation plus exacte des besoins en services et unités non endivisionnées d’une armée moderne conduisaient à modifier plusieurs fois le programme primitif et à arrêter finalement un plan portant sur 3 divisions blindées, 4 divisions d’infanterie de type américain et une division de montagne. À partir de juin, le matériel américain débarquait à un rythme accéléré dans les ports d’Alger et de Casablanca où fonctionnaient nuit et jour d’immenses chaînes de montage. L’équipement des unités commençait ; les divisions se constituaient et amorçaient leur regroupement en Oranie et au Maroc.

Le 2 août 1943, l’état-major du G. E. F. se transportait à Trouville près Oran, pour diriger l’entraînement intensif des G. U. prêtes ou en cours d’équipement : la 1^re division blindée (1^re D. B.), 5^e division blindée (5^e D. B.), 2^e division d’infanterie marocaine (2^e D. I. M.), 3^e division d’infanterie algérienne (3^e D. I. A.), 4^e division marocaine de montagne (4^e D. M. M.), goums marocains.