On évoque souvent la civilisation plusieurs fois millénaire de la Chine et cette expression correspond à la réalité. En fait, ce vaste pays a connu jadis, au cours de sa longue et complexe évolution, un degré de perfectionnement dans l’art militaire que nos nations occidentales n’ont atteint qu’à des époques relativement récentes. Le plus ancien traité militaire chinois, intitulé « Sun Tse Ping Fa » (Règles de l’Art militaire de Sun Tse ou Sun Tzu, remonte au VIe siècle avant notre ère. À l’époque, la Chine était partagée entre plusieurs ligues entre autres celle de Talon, à laquelle semble avoir appartenu Sun Tse. Le pays était encore à l’état féodal et il était en état d’alerte permanente à côté d’une armée de métier, les divers États entretenaient un système de conscription et de mise en garde contre les nomades extérieurs.
À l'école des anciens Chinois : les treize articles de Sun Tsé
On évoque souvent la civilisation plusieurs fois millénaire de la Chine et cette expression correspond à la réalité. En fait, ce vaste pays a connu jadis, au cours de sa longue et complexe évolution, un degré de perfectionnement dans l’art militaire que nos nations occidentales n’ont atteint qu’à des époques relativement récentes. Le plus ancien traité militaire chinois, intitulé « Sun Tse Ping Fa » (Règles de l’Art militaire de Sun Tse ou Sun Tzu), remonte au VIe siècle avant notre ère. À l’époque, la Chine était partagée entre plusieurs ligues entre autres celle de Talon, à laquelle semble avoir appartenu Sun Tse. Le pays était encore à l’état féodal et il était en état d’alerte permanente à côté d’une armée de métier, les divers États entretenaient un système de conscription et de mise en garde contre les nomades extérieurs.
Ces forces armées avaient à la fois une organisation bien établie et une doctrine très complète transmise par Sun Tse, qui apparaît en Chine comme le Clausewitz de l’Orient, invoqué de nos jours, tant par les Chinois que par les Japonais.
Pas plus que Clausewitz, Sun Tse n’a cherché à donner des recettes pour gagner la guerre ; il a voulu, au contraire, faire ressortir tout l’ensemble des problèmes de tous ordres que soulève la conduite des opérations, le génie des généraux devant fournir la solution dans chaque cas particulier. Ennemi de tout système, il a voulu seulement exposer les facteurs de la décision sur les plans de la politique, de la stratégie et de la tactique. Ce penseur, sur lequel nous savons par ailleurs peu de chose, est philosophe autant que militaire. Envisageant la guerre dans son cadre politique et social, il aurait pu dire, comme plus tard Clausewitz, qu’elle n’est que l’ultima ratio, lorsque les moyens normaux de la politique ont échoué. Par ailleurs, on lui attribue des pensées que n’aurait pas désavouées un Lyautey, par exemple, lorsqu’il recommande de voir, au moment d’entrer en campagne, dans l’ennemi d’aujourd’hui, un ami de demain. Enfin, il préconise, pour les chefs, l’amour du soldat et la clémence vis-à-vis des vaincus.
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