Octobre 1957 - n° 151

La pensée contemporaine a réservé aux idées de procès, de déclin et de mort une place privilégiée. L’analyse scientifique de Spengler, les peintures bouleversantes de Céline nous découvrent l’échec du Monde Occidental dans toutes ses dimensions individuelles et collectives, et jamais autant que maintenant la crise de notre civilisation n’est devenue plus évidente. L’Europe tout particulièrement semble souffrir d’une excessive croissance matérielle ; elle n’a plus l’esprit de ses mœurs et « l’Hamlet Européen » que Valéry nous montrait en quête de millions de spectres, n’est plus contemporain de son époque. Lire les premières lignes

  p. 1417-1433

Dans le cadre de la lutte financière engagée par le Gouvernement, les crédits militaires ont été diminués, ce qui, à première vue, semblerait impliquer un affaiblissement de nos possibilités défensives. Or, dans le même temps, M. André Morice, ministre de la Défense Nationale, a annoncé que notre potentiel militaire ne serait pas affecté par ces restrictions, qui doivent être en quelque sorte « compensées » par des réformes permettant une répartition et une utilisation plus rationnelles des crédits disponibles. Mais ces réformes s'inséreront dans le plan mis au point par M. Bourgès-Maunoury au printemps, et qui demeure le cadre conceptuel de notre Défense. C'est pourquoi il nous a paru nécessaire d'« expliquer » la nouvelle politique militaire française, en nous efforçant d'en dégager les principes, les formes et les objectifs. Lire la suite

  p. 1434-1448
  p. 1449-1462
  p. 1463-1481

Dans les derniers jours de l’année 1956, le Journal officiel a publié un décret « portant organisation de la défense intérieure du territoire métropolitain ». Remplaçant celui du 29 septembre 1950 qui est abrogé après avoir permis toutefois le démarrage d’une œuvre de longue haleine, ce texte apporte des mises au point dont les conséquences ne manqueront pas d’être tirées dans les mois à venir. Lire les premières lignes

  p. 1482-1495
  p. 1496-1509
  p. 1510-1519
  p. 1520-1526

Les grands voyages internationaux font désormais partie du « standing » des chefs d’État. M. Kishi, premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Japon, l’a compris : après avoir fait le tour de six pays asiatiques, il est allé à Washington. Du même coup, il a marqué sa rentrée parmi les grands chefs d’État. Après douze ans, l’éclipse du Japon est terminée. C’est un événement de premier ordre qui vient de s’accomplir, auquel les États-Unis ont applaudi. Lire les premières lignes

  p. 1527-1539

On évoque souvent la civilisation plusieurs fois millénaire de la Chine et cette expression correspond à la réalité. En fait, ce vaste pays a connu jadis, au cours de sa longue et complexe évolution, un degré de perfectionnement dans l’art militaire que nos nations occidentales n’ont atteint qu’à des époques relativement récentes. Le plus ancien traité militaire chinois, intitulé « Sun Tse Ping Fa » (Règles de l’Art militaire de Sun Tse ou Sun Tzu, remonte au VIe siècle avant notre ère. À l’époque, la Chine était partagée entre plusieurs ligues entre autres celle de Talon, à laquelle semble avoir appartenu Sun Tse. Le pays était encore à l’état féodal et il était en état d’alerte permanente à côté d’une armée de métier, les divers États entretenaient un système de conscription et de mise en garde contre les nomades extérieurs. Lire les premières lignes

  p. 1540-1551
  p. 1552-558
  p. 1559-1565
  p. 1566-1569

Chroniques

  p. 1570-1573
  p. 1574-1577
  p. 1577-1583
  p. 1583-1587
  p. 1587-1591

Bibliographie

Germaine Tillion : L’Algérie en 1957  ; Les Éditions de Minuit, 1957 ; 122 pages - J. V.

Mlle Germaine Tillion est sociologue ; elle a passé six ans dans l’Aurès, en mission scientifique ; puis, attachée au cabinet de M. le Gouverneur général Soustelle, elle a vécu l’évolution tragique dont elle parle en termes à la fois humains et scientifiques. Lire la suite

  p. 1592-1594

Fernand Schneider : Histoire des Doctrines militaires  ; Presses universitaires, 1957 ; 128 pages - R. Bt.

« …Le développement de la pensée militaire à travers l’histoire apparaît comme une création incessante… » intimement liée au progrès des sciences humaines et à l’orientation des esprits des contemporains. Plutôt donc que de tenter de donner une sorte d’histoire universelle de la pensée militaire, l’auteur a préféré « signaler à l’attention du lecteur quelques scènes marquantes de l’éternel drame des conflits armés et les expliquer à l’aide des idées de ceux qui les ont dirigés ». Retenons ceci car, toujours, nous verrons le facteur humain dominer l’évolution des idées, des doctrines, de l’organisation des armées, de la conduite des opérations. Un personnage, grand par l’intelligence, le caractère et les dons divers, nous apparaîtra inspirer et conduire en maître chaque acte de la tragédie de l’histoire militaire. Lire la suite

  p. 1595-1597

Marie-Thérèse Palu : Les Convoyeuses de l’air  ; Éditions du Siamois, 1957 ; 206 pages - A. S.

Au début de l’année 1945, l’armée de l’air met sur pied le Groupement des moyens militaires de transport aérien (GMMTA) pour faire face aux demandes de transport de fret et de passagers. C’est alors que Marie-Thérèse Palu crée le corps des « Convoyeuses de l’Air ». Lire la suite

  p. 1598-1599

Félice Belloti : Congo prodigieux  ; Éditions Arthaud, 1956 ; 300 pages - R. Bt.

Le Congo belge est un monde complexe. En tracer la physionomie complète est difficile. Felice Bellotti accomplit ici cet exploit. Abordant successivement les problèmes humains, le monde des animaux, puis celui des richesses, il nous met au fait des problèmes que pose ce pays « fabuleusement » riche et habité de multiples personnalités humaines difficiles à concilier. Curieux, compréhensif et généreux, l’auteur se fait le défenseur des masses indigènes dont il connaît pourtant les défauts autant que les qualités. Ouvrage parfaitement composé, complètement documenté, agréable à lire et illustré heureusement de photographies d’une grande valeur d’information. ♦

  p. 1599-1599

Cynthia Fain : Bolivie  ; Éditions Arthaud, 1955 ; 252 pages - R. Bt.

Grande voyageuse, Mme Cynthia Fain a vécu deux années en Bolivie. De cette « terre des contrastes » elle nous rapporte une documentation très complète qu’elle nous présente sous une forme vivante et pittoresque. Sa curiosité s’est attachée aussi bien aux coutumes étranges, aux souvenirs de l’occupation espagnole, qu’aux pittoresques habitants du lac Titicaca et aux imprévus sauvages de la haute Amazonie. Pénétrante et vaste à la fois, son enquête ne manque pas de nous faire un tableau de la vie économique du pays, lié à la production du caoutchouc et à l’extraction de l’étain. En passant, elle applique sa finesse d’observation à décrire une de ces célèbres révolutions sud-américaines. Mêlant ensuite le grave au pittoresque elle dessine enfin la silhouette d’un de ces pères français qui, sur toutes les terres du monde, savent si bien porter le vrai visage de notre pays. ♦

  p. 1599-1599

Michel Tauriac : Le Trou  ; Éditions de la Table Ronde, 1955 ; 254 pages - R. Bt.

Ce trou, c’est celui de la guerre d’Indochine, dans lequel sont tombés les huit jeunes hommes dont on nous conte l’histoire. Ce récit est-il un document ou un roman ? Il est, en tout cas, passionnant et il sonne juste. Son auteur est, sans aucun doute un témoin. Il se révèle en outre un écrivain de qualité. ♦

  p. 1600-1600

Claude G. Bowers : Ma mission en Espagne (1933-1939)  ; Éditions Flammarion, 1956 ; 414 pages - R. Bt.

Claude Bowers est resté ambassadeur des États-Unis durant six années. Son séjour, s’il couvre toute la période révolutionnaire, la précède assez largement pour qu’il ait eu le temps d’en étudier les causes profondes. Aussi ses mémoires sont-elles présentées en deux parties, dont les titres, en outre, expriment le point de vue de l’auteur : Le travail de sape, L’Axe en guerre contre la démocratie espagnole. Les renseignements que fournit l’ambassadeur sur ces deux périodes sont de première importance. Ils éclairent les dessous des drames espagnols. Ils justifient cette assertion, de caractère historique : « La Deuxième Guerre mondiale a commencé en Espagne en 1936 ». ♦

  p. 1600-1600

Denise Paulme : Les sculptures de l’Afrique noire  ; Puf, 1956 ; 164 pages - R. Bt.

« L’art nègre » n’a vraiment été connu du grand public que vers les années qui précédèrent et suivirent la [première] Grande Guerre. Encore faut-il remarquer qu’il ne fut pas apprécié de suite à sa valeur. Il fallut que quelques esprits d’avant-garde (Blaise Cendrars, Florent Fels, Cocteau, André Salmon, Apollinaire) attirassent sur eux l’attention des lettrés cependant que quelques peintres (Picasso, Vlaminck, Matisse, Derain) découvraient, dans ces formes d’art, des échos de ce qu’eux-mêmes voulaient exprimer. Actuellement cet art a pris sa place, particulière, originale, irremplaçable dans l’histoire des moyens d’expression artistique des hommes. Aussi bien Denise Paulme nous présente ici les sculptures de l’Afrique noire. Lire la suite

  p. 1600-1600

Alexandra Tolstoï : Léon Tolstoï, mon père  ; Éditions Amiot-Dumont, 1956 ; 496 pages - R. Bt.

« Léon Tolstoï est de la classe des grands hommes les plus gênants. Trop ancien pour n’être pas étranger à ce que nous nommons « notre vingtième siècle », trop récent pour être une idole, trop homme (et quel diable d’homme !) pour être traité en image d’Épinal, trop important à la fois dans les lettres, dans la pensée et dans l’histoire tout court pour qu’il soit permis d’en parler avec irrévérence ou de congédier d’un haussement d’épaules ses incartades les plus saugrenues. Écrire sa biographie tient de la gageure, du moins si l’on vise à la grande biographie… » Lire la suite

  p. 1600-1601

Charles Moraze : Les Français et la République  ; Librairie Armand Colin, 1957 ; 256 pages - R. Bt.

Cet ouvrage fait partie de la collection des Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques. Est-ce une étude rationnelle basée sur les sciences politiques et l’économie politique en particulier ? Certainement. Le grand nombre de graphiques qui jalonnent l’argumentation en font foi. L’auteur est, d’ailleurs, Directeur d’études à l’École des hautes études. Les assises indiscutables de ses conclusions sont à base d’études historiques, économiques, sociales, ethniques, politiques. Mais il souffle aussi sur ce livre un vent passionnel. Il est animé par un fervent amour pour la France, « Ce livre est un fils de l’angoisse de l’hiver 1955-1958. Il a été écrit en six semaines et sans que l’auteur ait pu se soustraire aux charges normales ni de son métier, ni de précédents engagements. C’est donc un livre écrit surtout de nuit. » Lire la suite

  p. 1601-1602

Jacques Chastenet : Winston Churchill  ; Librairie Arthème Fayard, 1956 ; 584 pages - R. Bt.

Dans notre numéro d’octobre nous avons rendu compte de deux ouvrages sur Winston Churchill. Nous n’avions pas encore en mains celui-ci. Faisant la synthèse de deux optiques particulières nous tentions de dégager du grand « Premier » anglais une silhouette s’apparentent à celle que fixera de lui l’avenir. Le présent ouvrage fait aussi cette synthèse. Mais elle embrasse un champ plus vaste. C’est « la somme » de ce que l’histoire retiendra de lui. C’est l’ouvrage de base des futures études churchilliennes. Lire la suite

  p. 1602-1602

Max Pohlenz : La liberté grecque. Nature et évolution d’un idéal de vie  ; Éditions Payot, 1956 ; 242 pages - R. Bt.

C’est un mot fort employé que celui de liberté. Il y a, pourrait-on dire, cent libertés. Et ce qui est liberté pour les uns ne l’est pas pour les autres. Qu’y a-t-il donc de commun entre ces concepts ? Quel est le fondement psychique où ils prennent leur origine ? La philosophie peut nous apporter des lumières à cet égard. Mais l’étude de l’Antiquité doit nous permettre de remonter aux sources. C’est en effet en Grèce que l’on a dit, pour la première fois, que l’homme était né pour la liberté. En suivant donc l’évolution de la conception grecque de la liberté, sans aucun doute peut-on apporter quelques précisions sur l’usage actuel de ce terme. C’est ici le propos de M. Pohlenz, professeur à la Faculté de Gottingen, et c’est la matière de cet ouvrage. ♦

  p. 1602-1602

Josué de Castro : Géopolitique de la Faim  ; Les Éditions ouvrières, 1952 ; 384 pages - R. Bt.

« L’histoire de l’humanité est, depuis les origines, l’histoire de sa lutte pour son pain de chaque jour. » Or, malgré des efforts millénaires, on est obligé de constater que près d’un milliard et demi d’êtres humains sont sous alimentés, atteints des « maladies de carence », c’est-à-dire sont en état permanent de faim. L’on peut se demander si la faim est un phénomène naturel inéluctable ou si c’est une plaie sociale créée par l’homme lui-même. Or, l’étude de la faim est demeurée taboue ; c’est un sujet honteux même ; la bibliographie en est dérisoire. Pourtant ses conséquences jalonnent l’histoire du monde : guerres, révolutions, exodes de populations, etc., etc. C’est donc un phénomène primordial pour l’humanité, c’est un des plus importants à étudier. Lire la suite

  p. 1602-1603

Pierre Bessand-Massenet : La vie de conspirateur (1793-1797)  ; Éditions Plon, 1956 ; 495 pages - L. R.

La Révolution n’a pas cessé d’avoir le sentiment d’être trahie ou du moins espionnée. La « conspiration de l’étranger » fut une des premières formules gravées dans le vocabulaire politique du temps, un thème oratoire constant à la tribune des clubs ou de l’Assemblée. Les gouvernements anglais, espagnol, ainsi que les émigrés, avaient gardé à Paris des yeux et des oreilles ; et la poste n’était pas si étroitement surveillée qu’elle ne laissât filtrer toute une correspondance clandestine, messages anonymes, bulletins d’information confidentiels, chroniques secrètes des milieux politiques et des couloirs parlementaires. Lire la suite

  p. 1603-1603

La publication des documents contenus dans les tomes précédents des Archives secrètes de la Wilhelmstrasse, voués à la destruction par la volonté de Hitler, mais retrouvés en grande partie après l’effondrement du IIIe Reich, a jeté une lumière crue sur ce qu’a été une politique dont l’aboutissement inéluctable était la guerre. Lire la suite

  p. 1604-1604

Jean Bessemoulin et André Viaut : Manuel de météorologie du vol à voile  ; Éditions Blondel La Rougery, 1948 ; 224 pages - L. R.

Les pilotes de vol à voile ont accueilli favorablement la première édition de ce Manuel de Météorologie du Vol à Voile. Les auteurs ont donc conçu une seconde édition, dont certains chapitres ont été remaniés pour tenir compte des dernières décisions de l’Organisation météorologique mondiale, concernant la classification des nuages et de la mise en service d’un nouvel émagramme plus précis. Ouvrage de lecture facile, ce traité sera lu avec profit par tous ceux qui s’intéressent au vol à voile. ♦

  p. 1604-1605

André Viaut : La météorologie du Navigant  ; Éditions Blondel La Rougery, 1956 ; 288 pages - L. R.

Dans sa préface de l’ouvrage, le général Lionel-Max Chassin dit combien M. A. Viaut, directeur de la Météorologie nationale, était qualifié pour rédiger la Météorologie du Navigant, ouvrage qu’il modernise régulièrement, en pensant aux jeunes pilotes. C’est ainsi que pour cette nouvelle édition, « les moindres détails ont été repensés. On trouvera un long passage sur les courants-jets, faisant la synthèse de nos connaissances sur ces courants aériens qui intéressent si directement le domaine de vol des avions modernes. Ce manuel clair, précis, développé… est un document de base indispensable pour tous les équipages. » ♦

  p. 1605-1605

Hermann Klingler : Conquérants sans terre  ; Éditions Mame, 1956 ; 318 pages - R. Bt.

Nina-Foou est un îlot volcanique du Pacifique. Aucun bateau ne peut y aborder. Y débarquer est une entreprise périlleuse très rarement tentée. D’ailleurs ses ressources sont inexistantes. Douze cents indigènes y vivent misérablement. Un jour, un religieux, au risque de sa vie, parvint à y accéder… Longtemps plus tard, le Supérieur de son ordre, venu d’Europe, s’approche de l’îlot en bateau. Il veut tenter de persuader le Père de quitter l’île. Jamais jusqu’ici celui-ci n’avait accepté… Le bateau s’approche. Le Supérieur est seul à l’avant. À son accoutumée la mer est démontée, le vent violent. Le Père a reconnu au haut du mât le fanion qui annonce son chef. Il est au bout de la falaise. Une conversation s’engage, que personne n’entend. Tout à coup le Père tombe à genoux. Le Supérieur, les yeux pleins de larmes, fait vers lui un grand signe de croix… et le bateau repart. Deux ans plus tard mourait le Père Jouny, âgé de plus de quatre-vingt-dix ans. Il avait quitté la France à vingt-trois ans pour n’y plus revenir… et il était sur l’île depuis quarante-cinq ans. Lire la suite

  p. 1605-1605

Jacques Britsch : Perspectives sahariennes  ; Éditions Charles Lavauzelle, 1956 ; 124 pages - L. R.

C’est le sort du Sahara de demain qui préoccupe le lieutenant-colonel Britsch. Sa thèse vient s’ajouter à beaucoup d’autres. Il pense, lui aussi, que le Sahara doit être « la pierre angulaire » de notre Afrique française. Pour cela, il faut l’unifier politiquement et le développer économiquement et démographiquement. Son argumentation dense et convaincante est suivie d’un projet d’organisation politique et administrative plein d’intérêt. ♦

  p. 1606-1606

François-Charles Roux : Souvenirs diplomatiques d’un âge révolu  ; Librairie Arthème Fayard, 1956 ; 286 pages - R. Bt.

Ces souvenirs couvrent les douze années qui précèdent la Première Guerre mondiale. « Quand Leningrad s’appelait Saint-Pétersbourg », « quand Istamboul s’appelait Constantinople », « en Égypte, au temps du Khédive », « à Londres avec Paul Cambon », sont les étapes que nous décrit M. François-Charles Roux et le cadre des événements qu’il nous raconte. En passant, il nous parle « du Quai d’Orsay il y a un demi-siècle » et nous rapporte ses relations avec le général Lyautey dont il fut « l’honnête courtier » auprès du « département ». Lire la suite

  p. 1606-1606

Charles E.T. Warren et James Benson : Torpilles humaines et sous-marins de poche  ; (traduit de l’anglais par André Ravaut) ; Éditions Arthaud, 1956 ; 280 pages - L. R.

Deux officiers ayant servi dans ce corps spécial de la marine anglaise ont entrepris de relater les exploits accomplis pendant la dernière guerre par les sous-marins de poche et les hommes-torpilles. Lire la suite

  p. 1606-1607

André Rosefelder : La Mer ou tout commence  ; Éditions Del Duca – Éditions Mondiales, 1956 ; 259 pages - M. B.

Récit romantique, agréable à lire, avec des peintures de caractère, vivantes et curieuses. ♦

  p. 1607-1607

Lieutenant-colonel Olivier Le Mire : L’assaut de Crèvecœur  ; Documents du Monde, 1956 ; 203 pages. - M. B.

Récit vivant, intéressant, instructif des opérations de Corée et du rôle actif rempli par le bataillon français, rôle qui a affirmé aux yeux des Américains et des Alliés la valeur combative et les rares qualités militaires du soldat français. ♦

  p. 1607-1607

Frank Wolfgand : U-boot contre les marines alliées  ; Éditions Arthaud, 1956 ; 425 pages - R. G.

Cette histoire des sous-mariniers allemands ne pouvait être racontée que par l’un des leurs… L’auteur, l’écrivain M. Wolfgand, officier d’état-major, a pris part à ce titre à de nombreuses opérations. Il s’agit donc d’un témoignage, témoignage collectif reconstitué à partir des journaux de bord des sous-mariniers, mais aussi d’un document d’histoire qui nous révèle la conception de la guerre sous-marine déclenchée et menée par les Allemands. Lire la suite

  p. 1607-1607

Omer Englebert : Le dernier des conquistadores : Junipero Serra  ; Éditions Plon, 1956 ; 442 pages - R. G.

Junipero Serra, moine franciscain, originaire de Majorque, dont la statue se trouve au Capitole de Washington parmi celles des « pères fondateurs de la patrie », a donné aux Américains la plus belle et la plus riche de toutes leurs provinces. Lire la suite

  p. 1608-1608

Hans Hartmann et Jacques Bergier : Constructeurs d’Univers  ; Librairie Plon, 1957 ; 344 pages - R. Bt.

Ces univers sont ceux du monde physique que nous présentent un Allemand et un Français. Ceci nous permet d’avoir un aperçu de l’essentiel des révolutions accomplies par les découvertes durant ces cinquante dernières années. Ainsi devient accessible à notre pensée le nouveau monde révélé par les savants, monde qui est matériel sans doute, mais qui se trouve hors du domaine de nos sens. Les œuvres des Allemands Roetgen, Planck, Einstein, Hahn, Strassmann, Heisenberg, de l’Américain Wiener, de l’Autrichienne Lise Meitner, de l’Anglais Rutherford, du Danois Niels Bohr, de l’Italien Marconi, des Français Curie, Branly, Perrin, Langevin, Broglie, etc. nous sont exposées dans leurs derniers développements. Nous avons même l’heureuse surprise de voir le prix Nobel von Lane présenter lui-même ses travaux. Lire la suite

  p. 1608-1608

René Leriche : Souvenirs de ma vie morte  ; Éditions du Seuil, 1956 ; 256 pages - R. Bt.

Le Professeur Leriche est mort au moment où il corrigeait les épreuves de ses souvenirs. L’impression qui reste, après lecture de ces pages, est celle d’un homme exceptionnel, d’un de ces êtres destinés à devenir les plus brillants représentants de leur époque, qu’ils marquent, comme des phares, par le prestige de leur savoir, de leur esprit et de leur caractère. Voici un livre dont il faut recommander la lecture à la jeunesse. ♦

  p. 1608-1609

Érich Gimpel : Ma vie d’Espion  ; Éditions Arthaud, 1956 ; 256 pages - R. Bt.

Radioélectricien de son état, Gimpel, par suite d’enchaînements fortuits de circonstances, est devenu espion presque malgré lui. Le récit de ses aventures est un véritable roman. Nous avons été tellement abreuvés de récits d’espionnage imaginaires qu’à certains moments nous nous laissons aller à penser que l’on est dans la fiction. Or, tous les faits rapportés sont véridiques. Aussi est-on frappé du courage, de la maîtrise surtout, dont fait preuve Gimpel dans les circonstances les plus dramatiques. Il faut ajouter que, condamné à mort aux États-Unis, et après avoir passé dix années au pénitencier d’Alcatraz, il écrit ses mémoires avec une sérénité qui étonne. ♦

  p. 1609-1609

Duc Auguste de La Force : Louis XIV et sa cour  ; Éditions Arthème Fayard, 1956 ; 364 pages - R. Bt.

L’histoire présente, le plus souvent, les hommes sous l’aspect d’êtres stylisés, dépouillés, dégagés des contingences humaines. Le duc de La Force a voulu, ici, nous faire vivre un roi qui est un homme et une cour grouillante de toutes les passions. Aussi l’anecdote a-t-elle le pas sur l’histoire, le détail domine en intérêt le fait majeur, la chronique scandaleuse supplante la haute politique. Mais, de cette manière, roi et courtisans, reines et favorites vivent sous nos yeux et donnent à l’histoire une vérité humaine où l’impression de grandeur fait place à un intérêt plus direct, à une sorte d’intimité pleine d’indulgence et d’attachement. L’auteur pouvait-il ne pas utiliser les Mémoires de Saint-Simon ? Il y apporte un magistral esprit critique et nous donne, en outre, la primeur de documents de famille du plus haut intérêt. ♦

  p. 1609-1609

Léon Cristiani : Le vrai visage d’Adam  ; Éditions Le Centurion, 1956 ; 192 pages - R. Bt.

Monseigneur Cristiani est non seulement docteur en théologie, mais docteur es lettres et aussi très docte en paléontologie. Pourquoi a-t-il écrit ce livre sur les origines de l’homme ? Il nous le dit lui-même : « (…) le public est là, qui veut être renseigné, qui attend qu’on lui parle de ce qui se dit, de ce que l’on pense en préhistoire et, notamment, d’un accord possible ou impossible entre les dogmes de la foi chrétienne et les résultats acquis de la préhistoire. Lire la suite

  p. 1609-1610

Collectif : Prélude à la Belle Époque  ; Éditions Denoël, 1956 ; 346 pages - R. Bt.

Ce livre est le premier paru d’une collection dirigée par Gilbert Guilleminault et intitulée « Le roman vrai de la troisième République ». Son propos est de déceler le vrai visage de la France sous la IIIe République. Pour cela, il a recherché les réactions de l’opinion devant un certain nombre de faits divers notables. Ce sont les consciences, les âmes, qu’il étudie, à l’aide des documents d’époque et singulièrement de la presse quotidienne. Au cours de sept années (1898-1900) nous revivons sept événements qui marquèrent toute une génération. Lire la suite

  p. 1610-1610

Raymond Cartier : L’Europe à la conquête de l’Amérique  ; Éditions Plon, 1956 ; 360 pages - R. Bt.

L’opinion publique américaine, dans son ensemble, ignore ce que l’Amérique doit à l’Europe. Cette dernière d’ailleurs connaît mal l’histoire de ses établissements sur le nouveau continent. Ajoutons que certains éléments de cette histoire ont marqué profondément le caractère américain. Ces raisons, jointes au fait que l’histoire d’ensemble de cette conquête est encore inédite donnent au livre de Raymond Cartier le plus grand attrait. Lire la suite

  p. 1610-1611

Alain Sedony : Indomptable Hongrie  ; Éditions Les quatre fils Aymon, 1956 ; 184 pages - R. Bt.

Le drame que vient de vivre – et que vit encore – la Hongrie, a bouleversé le monde. Il était bon que puissent être réunis les présents témoignages. Mais notre souci d’objectivité nous impose de ne faire aucun commentaire. Par contre nous voulons dire sur les auteurs ce que nous en savons. Les lecteurs, désireux d’une information, pourront tenter d’induire de la personnalité de l’auteur l’ouvrage qui doit correspondre à leur forme particulière de curiosité. Lire la suite

  p. 1611-1611

François Fejtö : La tragédie hongroise  ; Éditions Pierre Horay, 1956 ; 314 pages - R. Bt.

Le drame que vient de vivre – et que vit encore – la Hongrie, a bouleversé le monde. Il était bon que puissent être réunis les présents témoignages. Mais notre souci d’objectivité nous impose de ne faire aucun commentaire. Par contre nous voulons dire sur les auteurs ce que nous en savons. Les lecteurs, désireux d’une information, pourront tenter d’induire de la personnalité de l’auteur l’ouvrage qui doit correspondre à leur forme particulière de curiosité. Lire la suite

  p. 1611-1612

François de Geoffre : Hongrie, terre déchirée  ; Éditions Fleuve Noir, 1956 ; 222 pages - R. Bt.

Le drame que vient de vivre – et que vit encore – la Hongrie, a bouleversé le monde. Il était bon que puissent être réunis les présents témoignages. Mais notre souci d’objectivité nous impose de ne faire aucun commentaire. Par contre nous voulons dire sur les auteurs ce que nous en savons. Les lecteurs, désireux d’une information, pourront tenter d’induire de la personnalité de l’auteur l’ouvrage qui doit correspondre à leur forme particulière de curiosité. Lire la suite

  p. 1612-1612

Pierre de Latil : Du Nautilus au Bathyscaphe  ; Éditions Arthaud, 1955 ; 188 pages - R. Bt.

Ici est contée l’aventure sous-marine. Le livre est ouvert à la fois sur le passé, le présent et l’avenir. Il nous présente donc, dans son entier, l’histoire de la conquête des profondeurs liquides. Dans le passé nous vivons le monde des légendes qui ont fait frémir ou qui ont enchanté les âges lointains de l’humanité. Le présent est représenté par toutes les réalisations audacieuses grâce auxquelles la connaissance des grands fonds a fait des pas de géant. L’avenir, ce sont les espoirs, pas tellement chimériques, que peut permettre l’exploitation de richesses démesurées. L’auteur est un passionné des profondeurs. Il est aussi un expert d’un vaste savoir. Technique et ferveur réunies marquent cet ouvrage dont la lecture est passionnante. ♦

  p. 1612-1612

Pasteur Vallery-Radot : Images de la Vie et de l’œuvre de Pasteur  ; Éditions Flammarion, 1956 ; 162 pages - R. Bt.

Après une introduction qui est un abrégé de la vie et un résumé de l’œuvre de Pasteur, il nous est présenté un ensemble de photographies et de reproductions qui constituent une parfaite illustration de l’une et de l’autre. En plus d’une touchante manifestation de piété cet album est un document précieux. Tout le côté humain de Pasteur, qui transparaît au travers d’une riche iconographie, ajoute à son immense prestige de savant. Les documents de toutes natures qui sont reproduits, font pénétrer dans le mécanisme et le caractère profond de sa pensée. La diffusion de cet ouvrage apportera à la jeunesse l’exemple et le goût des plus hautes vertus. ♦

  p. 1612-1613

André Davy : Le Nil, Première descente en kayak  ; Éditions Julliard, 1957 ; 366 pages - R. Bt.

Ce n’est pas seulement une prouesse sportive qu’ont accomplie les deux Français André Davy et Jean Laporte et l’Américain John Goddard. Descendre le Nil en kayak depuis ses sources incertaines, au sud du lac Victoria, jusqu’à la mer, nécessite pourtant la mise en œuvre d’exceptionnelles qualités physiques. Mais elles eussent été vaines si elles n’avaient été servies par des volontés de fer, le goût du risque et de l’aventure et un certain sens de la noblesse qui s’attache à la priorité du découvreur. De plus entendaient-ils que leur voyage ne soit pas un simple exploit ; ils voulaient « rapporter un document français sur l’ensemble du Nil tirant de son histoire des leçons dignes d’inspirer notre civilisation ». Lire la suite

  p. 1613-1631

Revue Défense Nationale - Octobre 1957 - n° 151

Revue Défense Nationale - Octobre 1957 - n° 151

On évoque souvent la civilisation plusieurs fois millénaire de la Chine et cette expression correspond à la réalité. En fait, ce vaste pays a connu jadis, au cours de sa longue et complexe évolution, un degré de perfectionnement dans l’art militaire que nos nations occidentales n’ont atteint qu’à des époques relativement récentes. Le plus ancien traité militaire chinois, intitulé « Sun Tse Ping Fa » (Règles de l’Art militaire de Sun Tse ou Sun Tzu, remonte au VIe siècle avant notre ère. À l’époque, la Chine était partagée entre plusieurs ligues entre autres celle de Talon, à laquelle semble avoir appartenu Sun Tse. Le pays était encore à l’état féodal et il était en état d’alerte permanente à côté d’une armée de métier, les divers États entretenaient un système de conscription et de mise en garde contre les nomades extérieurs.

Fernand Schneider

Revue Défense Nationale - Octobre 1957 - n° 151

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