La campagne d’Italie
Dans ses Mémoires, le Maréchal Juin a déjà raconté la campagne d’Italie, mais il s’est placé, pour écrire ce livre, d’un point de vue différent. Il a voulu insister sur l’exécution des plans dont il avait exposé la genèse dans ses Mémoires. Aussi est-il conduit à mettre en scène les chefs et les hommes du Corps expéditionnaire français en Italie (CEF), à raconter le détail des actions, en descendant souvent jusqu’à l’échelon du bataillon, de la compagnie ou de l’escadron, en citant des noms dont beaucoup se sont fait connaître, puisque des cadres du CEF sortirent nombre des officiers généraux qui ont occupé de hauts postes au cours de ces dernières années.
Le récit est vivant, évocateur, émouvant parfois, tout en restant précis. C’est une œuvre d’histoire militaire dans laquelle, bien que l’accent soit mis sur le déroulement du combat et le comportement des combattants, ne manquent pas les données indispensables sur la conduite générale de la bataille. Difficile synthèse qui ne pouvait être réussie que par celui qui conçut les plans, les fit adopter par les généraux américains et anglais, et sut insuffler sa foi, son dynamisme et son courage personnels jusqu’aux plus modestes échelons des unités. Chacun sait que ce fut grâce à cette union intime entre les combattants français, depuis le plus élevé jusqu’au plus modeste, que l’Armée française acquit à nouveau droit de cité sur les champs de bataille, retrouvant, à la surprise de tous, amis et ennemis, les hautes traditions qu’avaient semblé obscurcir les événements de 1940.
Abondamment illustré de photos et de cartes, ce récit est d’une lecture particulièrement aisée. Relativement court, il est souhaitable qu’il soit lu par de nombreux lecteurs, et plus particulièrement par les jeunes officiers et élèves-officiers, qui, n’ayant pas connu cette forme de guerre, trouveront dans ces pages une évocation précise de l’ambiance réelle du combat. ♦