Réflexions sur l’armée byzantine
Le Général Beaufre, traitant de la stratégie, écrivait récemment dans cette Revue que « chaque génération attache une importance trop grande à ses propres expériences et qu’elle croit chaque fois avoir découvert une vérité nouvelle qui lui paraît déclasser les expériences des générations antérieures ». Il tire la conséquence de cette constatation en soulignant la nécessité de mieux connaître le passé et lance l’idée d’un « Conservatoire des connaissances stratégiques » accumulées au cours des siècles.
La création d’un tel organisme apparaît éminemment souhaitable et l’on s’étonne qu’il n’ait pas encore été réalisé en France, pays, dit-on, de la logique cartésienne. Mais est-il possible d’isoler la stratégie, propre à telle ou telle nation à un moment donné de son histoire, des conditions générales dans lesquelles cette stratégie était mise en œuvre ?
Autrement dit, on est amené à la replacer dans son cadre historique et à étudier les moyens qu’elle utilisait dans la conjoncture de son ère. Jusqu’à une date assez récente, le concept de stratégie ne comportait presque essentiellement qu’un contenu militaire et d’économie militaire, l’élément humain et psychologique restant un facteur commun à peu près indépendant de l’époque. Le « Conservatoire » de stratégie nous ramènera donc inéluctablement à l’étude, aujourd’hui malheureusement assez négligée dans nos Académies, de l’Histoire des Institutions Militaires. Comme l’écrivait Scharnost, quelle masse de « cas concrets » sont mis ainsi à notre disposition !
Il reste 94 % de l'article à lire
Plan de l'article