Mars 1963 - n° 211

Alors que certains s’imaginaient que l’offre de fusées Polaris à la France, qui complétait et élargissait l’accord anglo-américain de Nassau, allait ouvrir une série de négociations limitées à la réorganisation du potentiel nucléaire de l’Alliacée atlantique, le problème a pris très rapidement des dimensions bien plus amples. Certes, toute discussion sur le réaménagement de l’arsenal nucléaire occidental comporte des éléments politiques, ne serait-ce qu’en raison de ce que signifie chacune des deux solutions extrêmes : force collective intégrée ou forces nationales juxtaposées, et indépendamment même de l’importance du facteur politique dans ce que le général Gallois a défini comme la « logique nucléaire ». Mais cet élément politique a pris la première place, surtout depuis la conférence de presse du général de Gaulle du 14 janvier. En provoquant l’ajournement sine die des négociations relatives à l’adhésion de la Grande-Bretagne au Marché Commun, le général de Gaulle a mis en question la nature même de l’Europe en gestation, c’est-à-dire à la fois ses structures et ses liaisons avec le complexe anglo-saxon (donc sa place et son rôle dans le monde). Il n’est donc pas sans intérêt d’analyser l’évolution des idées exprimées et des positions adoptées depuis l’accord anglo-américain des Bahamas — cet accord qui a posé plus de problèmes qu’il n’en a résolus. Lire les premières lignes

  p. 373-386
  p. 387-401
  p. 402-412

La première partie de cette étude, publiée dans notre livraison de février 1963, rappelait les raisons fondamentales de l’essor saharien et analysait les dispositions en la matière des Accords d’Évian complétés par les protocoles du 28 août 1962, recherchant si elles permettaient le maintien de l’effort français de mise en valeur à des conditions acceptables pour toutes les parties en cause. Dans cette seconde partie, l’auteur examine si l’exploitation des gisements sahariens d’huile brute a justifié les espoirs suscités par les premières découvertes et précise la part occupée par ces gisements dans notre industrie nationale d’utilisation des produits pétroliers. Il évoque les raisons qu’avait la France, à l’origine de son entreprise saharienne, de vouloir assurer sous son contrôle son propre approvisionnement en hydrocarbures liquides et se demande si elles demeurent valables. Lire les premières lignes

  p. 413-434

Nous avons appris que la stratégie était l’art d’amener les moyens militaires à la bataille : l’objet de toute action militaire était la destruction des forces armées adverses, dont le plus sûr moyen était leur annihilation physique. L’apparition des armements nucléaires a permis de transformer ce qui n’avait guère été jusqu’à présent qu’une clause de style en une effroyable, mais réelle possibilité. Lire les premières lignes

  p. 435-445
  p. 446-459
  p. 460-472
  p. 473-486

Le Général Beaufre, traitant de la stratégie, écrivait récemment dans cette Revue que « chaque génération attache une importance trop grande à ses propres expériences et qu’elle croit chaque fois avoir découvert une vérité nouvelle qui lui paraît déclasser les expériences des générations antérieures ». Il tire la conséquence de cette constatation en soulignant la nécessité de mieux connaître le passé et lance l’idée d’un « Conservatoire des connaissances stratégiques » accumulées au cours des siècles. Lire les premières lignes

  p. 487-500

Les entretiens que le général de Gaulle et le Chancelier Adenauer ont eus à Paris du 21 au 23 janvier constituent plus qu’une de ces réunions de routine dont les deux chefs d’État ont pris l’habitude. D’abord, en raison du moment où cette rencontre est intervenue : après les Accords de Nassau, après la conférence de presse du 14 janvier, et quelques jours avant la décision prise à Bruxelles par les « Six » de suspendre les négociations sur l’adhésion de la Grande-Bretagne à la Communauté économique européenne. Ensuite, parce que le président de la République et le Chancelier ont signé un traité qui définit où devra progresser la coopération franco-allemande, les moyens qu’on utilisera pour resserrer les liens entre les deux pays (domaines politique, économique, militaire et culturel). Lire les premières lignes

  p. 501-507
  p. 508-515

Chroniques

  p. 516-520
  p. 521-527
  p. 527-533
  p. 533-540
  p. 540-544

Bibliographie

Robert Cornevin : Histoire de l’Afrique. T. I : Des origines au XVIe siècle  ; Éditions Payot, 1962 ; 456 pages - Jean Némo

L’ouvrage que Robert Cornevin écrit sur l’histoire de l’Afrique – après de nombreuses études toutes consacrées au continent noir – comprendra deux tomes. Le premier est certainement celui qui demande le plus de recherches et le plus de jugement, car les origines de l’histoire des hommes en Afrique donnent lieu à maintes suppositions et à maintes hypothèses, entre lesquelles il est difficile, souvent, de faire un choix. Il faut féliciter l’auteur de s’être attaché à un travail de synthèse, avec des matériaux encore peu nombreux, et d’avoir réussi à présenter un ouvrage cohérent et objectif sur un sujet encore peu connu. Lire la suite

  p. 545-545

Michel Drancourt : Bilan économique de la Ve République  ; Éditions de l’Entreprise moderne, 1961 ; 160 pages - Jean Némo

Michel Drancourt a écrit, avec Armand, ce livre remarquable dont nous avons déjà rendu compte : Plaidoyer pour l’avenir. Le court ouvrage qu’il présente aujourd’hui est d’un caractère beaucoup plus technique. Avec un groupe de hauts fonctionnaires et de cadres d’organisations et d’entreprises privées, il a étudié la politique économique du gouvernement de la Ve République, et tenté de faire une synthèse des conclusions atteintes. Lire la suite

  p. 546-546

Les thèmes généraux sur lesquels l’auteur a voulu attirer l’attention de ses lecteurs sont très explicitement indiqués dans l’avant-propos : l’Europe est beaucoup plus ancienne que les nations ; l’Europe a « fomenté le monde » ; elle « demeure responsable d’une vocation mondiale qu’elle ne pourra soutenir qu’en fédérant ses forces » ; l’Europe n’est pas un « expédient moderne », mais « un idéal qu’approuvent depuis mille ans tous ses meilleurs esprits » ; « le vrai moyen de la définir, c’est de la bâtir ». Lire la suite

  p. 546-547

Georges Friedmann et Pierre Naville : Traité de sociologie du travail. T. I   ; Éditions Armand Colin, 1961 ; 468 pages - Jean Némo

On souscrit volontiers à l’opinion des auteurs, lorsqu’ils écrivent, dans leur avant-propos, qu’un « ouvrage panoramique et synthétique » des recherches de sociologie appliquées aux activités du travail était nécessaire. Lorsqu’on a lu le tome I de cet ouvrage – dont le second tome doit paraître prochainement – cette opinion paraît encore plus évidente. Il était urgent qu’il existât un traité de cette sorte, en langue française, et principalement orienté vers les problèmes français. Lire la suite

  p. 547-547

Revue Défense Nationale - Mars 1963 - n° 211

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Il n'y a pas d'éditorial pour ce numéro.

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