L’Irak et ses problèmes politiques
La nature a fait de l’Irak une région de contact entre deux grandes zones tectoniques du globe. Le socle tabulaire arabo-africain y vient buter contre les plissements de l’Asie centrale. Ses frontières septentrionales et orientales sont celles mêmes de la plaine immense qui conduit à la Méditerranée, et, par-delà l’isthme de Suez, jusqu’à l’Atlantique. Mais dans le sens du méridien il est aussi région de passage puisque la gouttière où coulent le Tigre et l’Euphrate relie les monts d’Arménie au golfe Persique. Grâce aux eaux que les « fleuves jumeaux » lui apportent, incurvé dans l’angle formé par les rebords des plateaux d’Iran et d’Anatolie, son territoire constitue la corne orientale du « Croissant fertile » dont l’autre corne s’adosse aux chaînes côtières de la Méditerranée. L’Irak occupe enfin l’extrémité de la zone arabo-persique où le pétrole abonde.
À cette ambiguïté géographique, l’histoire a superposé des traits qui rendent l’Irak encore plus complexe du point de vue humain. L’Irak constitue la marche arabe la plus avancée en direction du Nord-Est, à cette réserve près qu’à sa jonction avec la Turquie et l’Iran, s’étend un massif peuplé de Kurdes. Dans cette direction il est aussi le dernier pays à professer l’Islam sunnite ou orthodoxe. Mais cet Islam n’est pas le seul qu’on y pratique, car en Irak commence l’aire chiite qui recouvre l’Iran.
Encore ce tableau ne tient-il pas compte de l’existence d’autres ethnies ni d’autres communautés religieuses minoritaires.
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