Rapports économiques et politiques dans les démocraties populaires (fin)
Les rapports économiques des démocraties populaires entre elles-mêmes, avec l’U.R.S.S. et le monde occidental, plus étroitement liés aux événements politiques que partout ailleurs en l’absence de véritables débats publics et d’élections démocratiques, ont été notamment affectés depuis 1962 par la nouvelle activité du « Conseil pour l’assistance économique mutuelle » (le Comecon) et par l’attitude plus nuancée de Moscou à l’égard du Marché commun. Privé de pouvoirs à caractère supranational, gêné par la disparité des moyens de paiement et le manque d’unité dans les conceptions économiques des États intéressés, en particulier quant à la notion de prix de revient, le Comecon n’a pas été en mesure de pratiquer pleinement la politique d’intégration économique qu’il avait projetée.
Les répercussions des insuffisances dans l’application des plans soviétiques et les fréquentes modifications apportées à ceux-ci, ont amené les États satellites à prétendre à plus de souplesse, dans leur propre activité économique. Des réflexes nationaux ont joué dans chacun d’eux, pour préserver les particularités des économies traditionnelles, maintenir la suprématie acquise dans certaines branches, réagir contre les servitudes défavorables du commerce orienté vers l’U.R.S.S., accroître les échanges avec le monde capitaliste, qui dispose encore seul de certaines matières premières et de certains outillages modernes. Le Comecon a intensifié les efforts de clarification au cours de ses assises générales, décidé en décembre 1962 la création d’une Banque internationale des États socialistes, cependant aucun état d’esprit sincèrement communautaire ne s’est développé dans les démocraties populaires, en dépit des affirmations officielles et de la mise en œuvre de quelques spectaculaires entreprises communes.
Ces tendances se trouvent accentuées par le récent assouplissement de l’attitude du Kremlin à l’égard du Marché commun, avec lequel Moscou semble rechercher une coopération, tout en suggérant de s’inspirer de ses méthodes plutôt que de tenter sa dislocation en introduisant des fissures par des traités séparés. La querelle qui se prolonge entre l’U.R.S.S. et le camp Pékin-Tirana à propos de l’idéologie et de la tactique communiste a eu pour conséquence de réduire les rapports économiques entre les deux clans socialistes. Elle contribue à donner une importance accrue aux rapports politiques entre les nations appartenant au monde communiste.
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