Les luttes internes, et surtout une opposition qui se rassemble, modifient sans cesse la situation intérieure algérienne dont on sait les inévitables répercussions sur les relations de l’Algérie avec la France. Cet imbroglio, l'auteur le décrit dans l’article qui suit, daté du 1er juillet 1963. Nos lecteurs se reporteront avec intérêt à l’article intitulé « Algérie 1963 », paru en février dernier.
Algérie, terre de dialogue ?
C’est sous ce même titre, à un point d’interrogation près, que deux Pères Jésuites d’Alger ont récemment soulevé la délicate question de l’avenir du christianisme en Algérie. Ils ont étudié « ce que peuvent être et faire des Chrétiens en Algérie », au contact actuel d’une population algérienne, qui témoigne essentiellement et indiscutablement de la tradition islamique, tout en étant imprégnée d’une culture occidentale où la tradition chrétienne joue un rôle incontestable (1).
On pourrait peut-être penser, à première vue, qu’il ne s’agit là que de considérations d’Église, judicieusement situées dans la perspective religieuse et les préoccupations œcuméniques de l’heure, et que les profanes risquent de s’égarer sans beaucoup de profit dans les arcanes d’une discussion d’ordre théologique. La lecture de ces pages nous aide au contraire à comprendre, d’une part que les facteurs spirituels, sociologiques et humains ne sauraient être négligés au bénéfice d’on ne sait quel primat politique (si variable, si trompeur et parfois si excessif), ou économique (si décevant, si desséchant et parfois si insupportable), sous peine de voir s’éteindre tout rapprochement entre les peuples, et de voir se désintégrer progressivement tout accord, même strictement technique ; d’autre part qu’il en va des rapports entre les États comme des rapports entre les groupes ou entre les personnes : pas de rapports sans échanges. La base de tout échange, c’est le dialogue.
« Dialogues », c’est également le titre d’une jeune Revue, qui, de Paris, s’adresse assez courageusement à un public franco-algérien, et qui propose à ses lecteurs un « échange franc, direct, approfondi », en vue « de s’informer, de s’apprécier, de s’expliquer ». L’éditorial du premier numéro (mai 1963) débute ainsi : « Pour devenir une réalité, la coopération entre la France et l’Algérie doit être, en toutes choses, essentiellement un dialogue ».
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