L’objection de conscience
Pendant dix ans, les opérations en Algérie ont posé aux combattants — et singulièrement aux jeunes soldats appelés au service — de graves problèmes de conscience. Cependant, en dépit des fluctuations de la politique française, un devoir, celui de l’obéissance militaire, et un principe, celui de l’égalité des citoyens devant ce devoir, s’imposèrent aux individus. C’est au lendemain des accords d’Évian que s’éleva une clameur pour reconnaître l’objection de conscience et lui donner un statut : moment éminemment favorable pour une revendication que, pendant la crise, l’opinion eût assurément condamnée.
Conscience civique, conscience collective s’imposant aux individus pendant la guerre ; conscience individuelle, conscience anarchique en période de paix ne connaissent pas les mêmes lois.
Y a-t-il en France un problème de l’objection de conscience ? Et, s’il y en a un, quelle réponse lui donner ? Les milieux qui s’intéressent à la défense nationale ne peuvent ignorer la question, au moment où les pouvoirs publics acceptent de la prendre en considération.
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