L’auteur revient sur le lancement des premiers Spoutnik (satellite en russe) par les Soviétiques à l’automne 1957. Il explique comment une telle prouesse est possible et détaille les progrès scientifiques et techniques obtenus à l’Est. Il s’attarde également sur l’aspect militaire et les menaces que font peser ces nouvelles capacités développées par l’Union soviétique.
Aperçus techniques et militaires sur les Spoutniki
Le 4 octobre 1957, savants et techniciens russes ont fait éclater aux yeux du monde l'état d'avancement de leur science et de leur technique en lançant avec succès le Spoutnik (1), premier satellite artificiel de la Terre. Pour confirmer cet exploit, et battre leur propre performance, ils ont, moins d'un mois après, le 3 novembre 1957, lancé le Spoutnik n° 2 à une altitude plus grande que le satellite du 4 octobre et ils ont installé à bord un chien en guise de passager ; le fait qu'après plusieurs révolutions autour de notre globe le chien semblait se bien porter, est le témoignage d'une grande maîtrise dans les moyens de lancement des satellites, comme nous le verrons par la suite.
Ces événements ont suscité et continuent de susciter aujourd’hui encore de nombreux commentaires : ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord ces lancements, sous leurs aspects scientifiques, sont d’importance : pour la première fois l’homme a réussi à donner à un objet une vitesse suffisante pour que ce dernier puisse décrire une orbite autour de la Terre ; jusqu’à ce jour en effet nos moyens de lancement, aussi perfectionnés fussent-ils, n’avaient permis d’obtenir que des trajectoires qui venaient rencontrer la surface de la Terre ; le point d’intersection existait toujours, même pour ces trajectoires spectaculaires de plusieurs milliers de kilomètres de portée ; et ce point existait, pour la raison simple que pour les engins balistiques chevauchant ces trajectoires, c’est lui qui compte et lui seul.
En demeurant toujours sur le plan scientifique, c’était encore la première fois qu’un objet fait de main d’homme restait à une telle altitude pendant autant de temps ; certes des fusées-sondes avaient déjà été lancées à des altitudes au moins aussi grandes que celles auxquelles évoluent les Spoutniki, mais leur temps de séjour à ces altitudes se compte en minutes, alors que celui des satellites russes s’est compté d’abord en heures, puis en jours et maintenant en mois. Enfin c’est la première fois qu’un être vivant reste exposé pendant si longtemps à une telle altitude aux conditions ambiantes interplanétaires caractérisées par l’absence de pesanteur, l’action des rayons cosmiques, des rayons ultra-violets d’origine solaire, des météorites, de la poussière interplanétaire et peut-être d’autres phénomènes encore inconnus.
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