La stratégie nucléaire des États-Unis (fin)
Depuis 1945, seuil de l’ère nucléaire, l’apparition de générations successives d’armes nouvelles et toujours plus redoutables a suscité une constante évolution de la pensée militaire. Les conceptions stratégiques se sont modelées sur les situations changeantes des forces respectives de chacun des deux adversaires : les États-Unis et l’URSS. Quatre phases principales apparaissent ainsi : la première période est marquée par le monopole américain de l’arme atomique. Au cours de la seconde, les Soviétiques parviennent progressivement à constituer leur propre force de dissuasion, comblant ainsi une partie de l’écart qui les sépare de leurs adversaires. Un nouvel élément d’instabilité perturbe le système des forces stratégiques, lorsque les Soviétiques, en 1957, lancent leurs premiers missiles intercontinentaux et leur premier satellite spatial, le « Spoutnik » ; c’est la période que les Américains désignent par la formule de « missile gap ». Enfin, depuis 1960, les États-Unis ont entrepris un effort considérable pour consolider et accroître leur avantage ; ils estiment qu’ils ont atteint leur but et que le déséquilibre à l’heure actuelle, joue nettement en leur faveur.
La manœuvre stratégique
Conception générale
La politique de défense du gouvernement américain est fondée sur l’hypothèse permanente, valable dans chacune des phases stratégiques, de la supériorité des forces nucléaires américaines. Dans le respect de cette hypothèse l’effort des États-Unis en matière d’armement est donc fonction de celui des Soviétiques. Il devra toujours permettre le maintien d’une marge de sécurité suffisante, compte tenu des erreurs dues à l’imprécision des renseignements. Quelle que soit la forme du déclenchement initial des hostilités, cette marge est destinée à laisser aux USA des moyens de commandement et des réserves stratégiques leur permettant, le cas échéant, de gagner finalement la guerre.
D’après M. Mc Namara, les forces stratégiques américaines sont destinées à dominer celles des Soviétiques sur toute la surface du globe. Leur zone d’action est mondiale.
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