Alger-Moscou
« Nul pays n’a autant fait pour l’Algérie que l’URSS »… Dans la bouche d’un Ben Bella (qui affectait d’en être convaincu) s’adressant à un Khrouchtchev (qui opinait), le propos était peut-être très politique ; mais pour des oreilles françaises, il est dur à entendre ; il aurait quelque chose de blessant et même d’odieux, s’il n’était évident que le Président de la République Démocratique et Populaire d’Algérie s’était laissé aller à la surenchère. La contre-vérité est tellement criante et tellement évidente, que personne n’est dupe.
Il y a la politique ; et il y a les faits qui l’illustrent et qui permettent aux observateurs de la percevoir. Mais il y a aussi la façon dont les faits observés sont présentés au public ; et l’on sait bien que cette présentation est fort différente, même quand l’image semble objective, suivant que la presse d’un pays est relativement libre ou non, qu’elle est officiellement bavarde ou qu’elle a des raisons d’être discrète. « Nul pays n’a autant fait pour l’Algérie que l’URSS »… Suivant que cette phrase est présentée au lecteur en titre, en sous-titre, en exergue, dans un contexte, avec ou sans commentaires, elle revêt une importance variable.
La presse, la radio et la télévision nous ont fourni, ces derniers temps, suffisamment d’exemples caractéristiques à propos des rapports algéro-soviétiques et franco-algériens, pour que l’on s’arrête, d’abord, sur certaines responsabilités de l’information en la matière, et sur la façon dont interfèrent, dans le débat, les gouvernements… et l’opinion.
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