Maritime - L'activité maritime internationale - La 64e session de l'Association technique maritime et aéronautique - Marine marchande et ports français
Aux dernières nouvelles, la seconde loi-programme ne viendrait pas en discussion devant le Parlement avant la session d’automne : non seulement la répartition des crédits entre les armées, comme entre l’armement atomique et les forces classiques, soulève des difficultés et exige, des ajustements de dernière heure, mais la session actuelle paraît trop chargée pour que les assemblées puissent examiner à loisir les problèmes militaires.
Notre marine continue donc de vivre dans l’attente et son activité a été fort réduite au cours des dernières semaines. Un seul bâtiment a été lancé, le sous-marin Junon, huitième et avant-dernière des unités de chasse à hautes performances de la classe Daphné de 850 tonnes (11 mai) : la neuvième, la Venus, mise sur cale un mois après la Junon, sera sans doute lancée à son tour dans un très proche avenir. – En Amérique, notre bathyscaphe Archimède a déjà procédé à deux plongées dans la fosse de Porto Rico, le 4 mai à plus de 5 300 mètres, le 9 à plus de 8 300 : des traces d’animaux vivants ont été reconnues sur le sol, des photographies de poissons des grandes profondeurs ont été prises en cours de plongée. Une douzaine de nouvelles expériences auront lieu au cours des trois prochains mois. – Rappelons enfin que l’escadre et la 6e flotte des États-Unis ont exécuté, du 13 au 23 mai, comme l’an dernier, un exercice bilatéral, baptisé Fair Game II, en Méditerranée occidentale ; cet exercice s’est terminé par un débarquement des Marines de la 6e Flotte dans le golfe corse de Santa-Maria.
Des événements politico-militaires dont on ne saurait trop souligner l’importance ont cependant tranché sur cette activité de routine. Déjà, entre les 13 et 18 avril derniers, l’amiral Cabanier avait été l’hôte de la marine espagnole ; il avait visité la grande base de Carthagène (centres d’instruction et d’entraînement de la flotte, arsenal, installations logistiques souterraines). Du 28 au 31 mai, M. Couve de Murville s’est rendu à son tour à Madrid. Ces visites, conjuguées avec les accords hispano-américains, prouvent que des relations de plus en plus étroites se nouent entre l’Espagne, l’Europe et, derrière celle-ci, l’ensemble des puissances occidentales ; peut-être l’Espagne entrera-t-elle, un jour prochain, dans l’Alliance atlantique. Notre marine a largement contribué pour sa part à l’amélioration de ces relations : escales de bâtiments des deux nations, missions d’information et stages techniques d’officiers espagnols, exercices en commun surtout, antiaériens, anti-sous-marins et de dragage (une dizaine exécutés ou prévus entre 1960 et 1964). On sait combien l’impossibilité d’utiliser les ports algériens et l’intervention de sous-marins soviétiques – lanceurs d’engins ou non – dans le golfe de Gascogne en temps de guerre donneraient de valeur à l’entrée des bases espagnoles dans le système défensif de l’Occident.
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