Les expérimentations nucléaires françaises au Pacifique
Le Traité de Moscou portant interdiction des expériences d’armes nucléaires dans l’atmosphère, dans l’espace extra-atmosphérique et sous l’eau, bien que présenté comme un pas important vers le renforcement de la paix et le désarmement général et complet, a, de toute évidence, été signé le 27 juillet 1968 par les U.S.A., la Grande-Bretagne et l’URSS dans le principal but d’éviter la prolifération des armements nucléaires et d’en conserver un monopole incontesté.
En effet, la création et le développement d’un tel armement exigent un nombre important d’explosions expérimentales ; avant même la mise au point des matériels militaires, l’étude de leurs effets et l’entraînement du personnel qui est destiné à les mettre en œuvre, les études de base d’une arme nucléaire demandent des expériences de physique d’un caractère très avancé dans des domaines (en particulier de températures et de pressions) inaccessibles actuellement au laboratoire.
Le tableau ci-joint énumérant brièvement les caractéristiques des 290 explosions américaines annoncées par la presse ne peut que convaincre de la nécessité d’un programme d’expérimentations très varié et de longue durée. Sur le champ de tir du Nevada, 193 explosions ont pu être réalisées et étudiées avec tous les concours industriels et scientifiques nécessaires à proximité ; en outre, les Américains ont utilisé trois champs de tir au Pacifique (Bikini-Eniwetok, Johnston, Christmas), et même ont effectué un tir en Atlantique, au voisinage de l’Île Tristan da Cunha.
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