La « destalinisation » dans les Républiques baltiques
Selon les États, les modifications apportées au régime d’occupation soviétique, à la suite des révélations de Krouchtchev au cours du XXe Congrès du Parti à Moscou (février 1956) et des informations concernant l’insurrection hongroise, ont présenté un certain nombre de variantes.
En Estonie, le fameux rapport secret de Krouchtchev n’a jamais été publié et ce que la population en a appris est uniquement dû aux émissions radiophoniques de la « Voice of America ». On a pu cependant constater que certains kolkhozes portant le nom de Staline ont été « débaptisés » et que les hymnes à sa gloire ont disparu. Mais si les portraits et les bustes du dictateur ont été généralement retirés, on n’a pas touché à ses statues sur les places publiques. Si l’on entend par « Stalinisme » un régime de terreur, d’arrestations, de déportations et d’épurations, on peut reconnaître à cet égard des changements. La mort de Staline et la « liquidation » de Beria ont eu pour conséquences le retrait de l’uniforme des hommes du M.V.D., la fin des déportations en masse, la diminution des arrestations sous des prétextes politiques. En ce qui concerne l’administration de la justice, il semble que règne plus d’équité à l’égard des particuliers poursuivis pour « atteinte aux collectivités socialistes », aux institutions de l’État et du Parti. Mais il y a tout lieu de croire que cette atténuation de la terreur vise à la création de conditions psychologiques plus favorables à l’accroissement de la production.
À la suite de la proclamation de l’amnistie en 1956, un certain nombre de déportés sont rentrés de Sibérie. Mais il s’agit soit de vieillards ou d’invalides désormais à la charge de l’État, soit de spécialistes appelés à être plus avantageusement employés dans le domaine économique que dans les camps de concentration. Le but de l’amnistie réside essentiellement dans l’espérance qu’elle fait naître dans les familles de voir revenir leurs membres déportés. Cet espoir apparaît aux dirigeants communistes comme la meilleure garantie que la population ne bougera pas dans la crainte de voir s’éloigner le retour des internés de Sibérie.
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