Maritime - Le matériel de la Marine française et ses missions - Les préoccupations des grandes marines anglo-saxonnes - La 65e session de l'association technique maritime et aéronautique - Situation et perspectives des flottes commerciales
Deux personnalités considérables, M. Jean Marie, président de l’Association technique maritime et aéronautique (ATMA), puis l’amiral Cabanier, Chef d’état-major de la Marine, viennent de consacrer successivement d’importants exposés à la marine française (1).
Sans sortir du cadre technique que s’est fixé l’ATMA, M. Jean Marie a d’abord rappelé les progrès réalisés par le matériel naval au cours de l’exercice écoulé ou à la veille de l’être dans les prochains mois (le groupe prototype nucléaire de Cadarache a commencé à diverger en août 1964, puis a procédé à des essais d’endurance fort satisfaisants, – le montage du Sous-marin nucléaire lanceurs d’engins (SNLE) Q252 se poursuit dans de bonnes conditions, tandis que le sous-marin expérimental lanceur d’engins Gymnote entamera ses essais cet été, – la première de nos frégates lance-engins sol-air Suffren, qui doit être lancée le 15 mai, commencera les siens à la fin de l’année et sa réplique, le Duquesne, a été mise sur cale en novembre 1964, – après les escorteurs Dupetit Thouars et Du Chayla convertis en lanceurs d’engins Tartar, le Bouvet vient de partir à son tour le 3 mai pour essais aux États-Unis et le Kersain lui succédera au mois de septembre, – l’aviso-escorteur Enseigne de vaisseau Henry, le Bâtiment de soutien logistique (BSL) Rhône et le Transport de chalands de débarquement (TCD) Ouragan, qui doit rallier le 10 mai le Centre d’expérimentation du Pacifique, ont été admis au service actif, – les sous-marins classiques à hautes performances Junon et Vénus de la première loi-programme, lancés en 1964, procèdent à leurs essais, – un groupe propulsif à turbine à gaz, destiné à l’escorteur Balny, est en essais à Indret : la France n’a guère utilisé jusqu’à présent ce type d’appareil).
Indépendamment de ce bilan, M. Jean Marie a attiré l’attention de ses auditeurs sur les voies où paraît devoir se développer surtout la recherche. Il a insisté sur les progrès des études acoustiques au bassin des carènes, indispensables à l’amélioration de la tactique Anti-sous-marine (ASM), – sur les conséquences de l’introduction des systèmes d’armes à grande portée et à temps de réaction très court dans la construction navale : elle diminue l’importance de la vitesse, dont l’augmentation, même réduite à quelques nœuds, coûte fort cher, mais elle accroît par contre celle de la souplesse dans les évolutions et les changements d’allure. Plus importante encore aux yeux du président de l’ATMA l’automatisation du traitement de l’information radio, radar, sonar, etc., et des réactions que cette information devra engendrer : désignation de l’objectif, choix et mise en œuvre de l’arme, guidage du vecteur. La frégate Suffren sera le premier bâtiment de guerre français pourvu d’une installation de traitement automatique de l’information.
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