Pour un renouvellement de la stratégie économique française
L’industrie française est, à l’heure actuelle, en position défensive. Tout le monde sait désormais, tant les faits ont été répétés, que la plus grande des firmes françaises d’une catégorie déterminée est — en gros — cinq fois plus petite que son homologue allemande ou anglaise et dix fois que son homologue américaine ; que — ce qui est plus grave — les entreprises françaises ont un bénéfice correspondant à la moitié des bénéfices des firmes allemandes comparables et au tiers des firmes américaines (à chiffre d’affaires égal).
Ces faiblesses n’étaient ni très apparentes ni très immédiatement dramatiques tant que l’économie française vivait à l’abri de lignes Maginot économiques. Mais elle s’est engagée dans le Marché Commun et a pénétré sur un terrain où les règles du jeu économique ne sont plus celles auxquelles était habituée son industrie.
Entre les deux guerres, l’économie française a vu la part qu’elle prenait à la production économique mondiale tomber de 7,5 % à 3,5 %. Un certain nombre d’hommes lucides — industriels et technocrates — ont compris que c’était là une des raisons essentielles de la défaite de 1940 et, arrivés au pouvoir en 1945, ont décidé de doter la France d’une industrie moderne.
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