Les Antilles dans la stratégie mondiale
Sainte-Lucie : Le Gros et le Petit Piton
Après l’affaire de Cuba qui, en octobre 1962, fit lever sur le monde le spectre de la guerre nucléaire, les événements de Saint-Domingue viennent de donner à nouveau aux Antilles la vedette de l’actualité internationale. Les Antilles ?… Un archipel long de près de trois mille kilomètres, qui, superposé à une carte de l’Europe s’étendrait approximativement de Brest à Brindisi, dont les innombrables îles et îlots ont une superficie totale inférieure à la moitié de celle de la France — et au centième de l’Amérique latine — et que peuple, de façon fort inégale, une vingtaine de millions d’habitants. En somme, à l’échelle du monde, et même à l’échelle américaine, assez peu de choses, peut-être cette « poussière » dont parlait un de leurs plus récents et plus illustres visiteurs…
Et cependant, depuis moins de cinq cents ans qu’elles ont été découvertes, les Antilles jouent dans les affaires mondiales un rôle que ne laisseraient soupçonner ni leur superficie, ni leur population, ni leur étirement en bordure de la mer Caraïbe.
Leurs historiens ont insisté avec raison sur la valeur économique qu’elles représentaient pour les principaux pays de l’Europe des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, aux temps où elles leur fournissaient le sucre et les épices et assuraient une part importante de leur commerce extérieur. Ils ont justement souligné les problèmes raciaux soulevés par la coexistence de peuples différents. Ils ont minutieusement raconté les événements complexes dont elles ont été le théâtre.
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