Politique et diplomatie - Quelques leçons du coup d’Alger
Les événements qui viennent de se produire en Algérie requièrent une explication et suggèrent quelques observations générales. Pour autant qu’on y voie aujourd’hui plus clair qu’au matin du 19 juin, quand fut connue la nouvelle de l’arrestation de Ben Bella, on peut en effet expliquer le coup d’État militaire par un complexe de causes :
1°/ L’hostilité de longue date du colonel Boumédienne à l’encontre de l’ex-président Ben Bella. Cette opposition personnelle se renforçait de conflits de compétences et d’antagonismes entre militaires et civils.
2°/ L’hostilité plus récente entre Ben Bella et les ministres responsables de la situation économique, en particulier M. Boumaza, ministre de la production et de l’énergie ; celui-ci ancien ami de Ben Bella, supportait mal les initiatives qu’en matière économique comme en matière de sécurité, tendait à prendre le groupe des conseillers de M. Ben Bella. La conjonction des hostilités de Boumédienne, de M. Boumaza et du ministre des Affaires étrangères, M. Bouteflika, tous trois visés par le remaniement ministériel projeté par le Président, a rendu possible l’éviction de M. Ben Bella.
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