La France devant le Marché commun (II)
Le Traité de Rome a pris « force de loi » le 1er janvier 1958, mais les premières réductions douanières et contingentaires n’interviendront que le 1er janvier 1959. Un délai d’un an sépare donc l’entrée en vigueur juridique de la mise en œuvre économique du Marché Commun. Ce temps d’arrêt n’est pas un temps mort ; il doit permettre aux États membres de se préparer et aux institutions européennes de voir le jour.
Aussi, après neuf mois, est-il impossible de se livrer à des pronostics, de dire si le Marché Commun réussira ou comment la France s’y comportera et utile cependant de prendre une vue d’ensemble des activités de la Communauté pour en dégager certaines conclusions.
La plus importante de ces conclusions est peut-être celle-ci : alors que les rédacteurs s’étaient appliqués à prévoir et à régler ce qui se passerait à l’intérieur du Marché Commun, c’est le problème des rapports entre la Communauté et le monde extérieur qui, depuis le 1er janvier dernier, a suscité le plus de difficultés. Avant même que le Marché Commun ne devienne une réalité économique, les pays tiers, notamment en Europe, ont réagi, obligeant la Communauté à entamer avec eux de laborieuses négociations. C’est pourquoi, au bilan de ces premiers mois d’activité s’inscrit, outre la mise en place des institutions et les premières mesures d’application du Traité, une analyse des relations entre la Communauté et les pays extérieurs.
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