Armée de l’air aujourd’hui
Depuis la naissance de l’Armée de l’Air — il n’y a pas si longtemps — le monde a bien changé. Le progrès technique a fait disparaître, en grande partie, ce qu’il comportait d’immensité, de solutions de continuité et de sujétions naturelles. D’autres contraintes doivent maintenant être prises en considération, nées d’imbrications toujours plus nombreuses : interdépendance des économies, universalité de l’information, fragilité des équilibres existants, chaque acte portant en soi le germe des ébranlements les plus lointains.
Dans le domaine militaire, après avoir dû pendant des millénaires se contenter d’entasser patiemment les actions de détail pour atteindre le plancher de l’efficace, d’un seul coup, l’homme — par le binôme « atome-espace » crève le plafond du nécessaire et du raisonnable : la guerre débouche sur le suicide. Cedant arma togae, le vieil adage impose son actualité : le Capitaine voit limiter sa liberté d’action au sein d’une stratégie globale que mène le Prince dans un ensemble continu « espace-temps-masse ».
Pour les nations qui comptent dans le peloton de tête d’une humanité s’affranchissant de ses infirmités naturelles, le grand problème n’est plus la survie mais le choix. Il s’agit en effet d’aller de l’avant en réalisant harmonieusement et simultanément une augmentation de la puissance publique et des équipements collectifs, la satisfaction de besoins individuels toujours plus nombreux et les bases d’un avenir envers lequel on se montre sans cesse plus exigeant.
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