In memoriam - Le colonel Baude
La Revue de Défense Nationale est en deuil : son Rédacteur en Chef, le Colonel Baude, Commandeur de la Légion d’Honneur, vient d’être terrassé par un infarctus, à l’âge de 69 ans.
Il était avant tout un militaire ; engagé volontaire au 21e Régiment d’Infanterie en 1917, grièvement blessé, titulaire de la Croix de guerre 1914-1918 ; après sa sortie de Saint-Maixent, puis de Fontainebleau, il avait fait carrière dans l’artillerie, mais cavalier par goût, il avait également, à Saumur et ailleurs, participé à de nombreuses manifestations hippiques, avant de passer par l’École Supérieure de Guerre en 1937-1938.
La guerre de 1939 l’avait trouvé à l’état-major de la 5e Division d’Infanterie Nord Africaine, puis au 22e Régiment d’Artillerie Coloniale, et enfin à l’état-major de la 1re Armée, où il avait été de nouveau cité.
En 1940, placé sur sa demande en congé d’armistice, tout en militant dans la Résistance, il s’était orienté vers les problèmes d’information et de presse, à la fois comme écrivain, chroniqueur, et rédacteur de diverses revues militaires, commençant ainsi une deuxième carrière.
En 1953, la Revue de Défense Nationale, présidée par le Général Freydenberg, et qui, depuis sa fondation en 1939, avait été en butte à diverses vicissitudes, appelait le Colonel Baude au poste de Rédacteur en Chef pour succéder à Edmond Delage, récemment disparu.
Le Colonel Baude était en effet un chaud partisan de cette notion de Défense Nationale qui s’étend à toutes les activités touchant de près ou de loin à la grandeur et à la défense du pays ; la Revue était pour lui l’outil nécessaire à la compréhension de cette notion par le public français, comme elle devait être le moyen d’expression de tous ceux qui voulaient intéresser l’opinion aux problèmes nouveaux de Défense ; c’est ainsi que, dès le début, elle avait largement ouvert ses colonnes au Général Ailleret pour lui permettre de faire connaître son point de vue sur l’arme nucléaire.
En fait, depuis 15 ans, le Colonel Baude s’était totalement consacré à la Revue, cherchant constamment à l’améliorer et à étendre sa diffusion tant en France qu’à l’étranger, réussissant à l’élever au niveau où elle se trouve aujourd’hui, malgré des difficultés de toutes sortes.
Homme de cœur, aimé et estimé de tous, passionné par son métier, il a été frappé en pleine activité ; c’est pourquoi nous nous devions, dans ce numéro qu’il avait lui-même préparé, de rendre hommage au soldat de valeur, au journaliste éminent, et de présenter à sa femme, à sa famille et à tous ses amis, les condoléances attristées du Conseil et du Personnel de la Revue de Défense Nationale.
Nous nous devons aussi de continuer son œuvre. ♦