Le raid de Samou et le conflit arabo-israélien
Trop d’incidents de gravité variable, mais constamment répétés, surviennent sur les lignes de démarcation arabo-israéliennes, pour que le raid israélien du 13 novembre sur Samou soit une véritable surprise.
Néanmoins, il s’agit de l’action militaire la plus importante qui ait été entreprise, sur les confins palestiniens, depuis la campagne du Sinaï. Cette brève action et ses immédiates séquelles, non moins violentes, méritent donc de retenir l’attention ; leur analyse éclairera peut-être certains aspects du conflit, dans l’évolution récente duquel il convient d’abord de situer l’épisode.
Durant l’ère des sommets arabes, le conflit arabo-israélien reste au point mort
En réunissant, au début de 1964, le premier Sommet arabe, le Président Gamal Abdel Nasser se propose de mettre en échec les dispositions guerrières de la Syrie, exaspérée par les projets israéliens de prélèvement des eaux du Jourdain. L’aéropage des chefs d’États arabes, mesurant l’insuffisance des moyens disponibles, se résigne en effet à temporiser. Il est vrai qu’il décide, en même temps, certaines mesures conçues pour affaiblir Israël matériellement (détournement des affluents arabes du Jourdain) ou moralement (création d’une Entité Palestinienne) et pour procurer aux pays arabes les moyens d’agir à plus ou moins long terme (institution d’un Commandement Militaire Arabe Unifié et mise sur pied d’une Organisation de Libération de la Palestine, O.L.P.). Mais, pour l’opinion internationale, l’essentiel est qu’il soit renoncé, dans l’immédiat, aux actions de force. Tout délai ainsi gagné ne permet-il pas au temps d’accomplir son œuvre d’apaisement ?
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