La Grèce face à son nouveau destin
Un coup d’état impeccablement conçu et organisé sur le plan stratégique, vient de permettre à quelques jeunes officiers supérieurs, appuyés par 3 bataillons et environ 150 engins blindés, de prendre le pouvoir en Grèce dans la nuit du 20 au 21 avril dernier.
Cette révolution met fin à près de 4 ans de luttes partisanes stériles, d’intrigues politiques et de malaise général. Elle paraît être, en fait, l’aboutissement logique des errements et des fautes des responsables de la destinée de ce peuple depuis la fin de la guerre civile, en 1949, comme le soulignait M. C. Caramanlis, Premier Ministre en Grèce de 1955 à 1968, dans sa déclaration publiée dans « le Monde » du 25 avril.
Parlant des Grecs, Winston Churchill lança un jour cette boutade : « Plusieurs milliers d’années ont passé sur eux sans modifier aucunement leurs caractéristiques, ni diminuer en rien leurs épreuves ou leur vitalité. Ils ont survécu, malgré tout ce que le monde a pu faire contre eux, et tout ce qu’ils ont pu faire contre eux-mêmes… se querellant entre eux avec une ardeur infatigable ». Pour qui connaît l’histoire de la Grèce et qui a eu le privilège de vivre quelques années au contact de ce peuple, ce jugement, que d’aucuns jugeront superficiel ou par trop marqué d’humour « churchillien », révèle, en vérité, une connaissance de la psychologie du caractère hellène, et ce qui en fait son génie, mais aussi sa faiblesse.
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