La langue chinoise est-elle compatible avec la pensée moderne ?
Une étude sur les rapports entre la pensée et la langue n’a, a priori, que peu de liens avec la bruyante actualité chinoise. Pourquoi donc cette recherche ? Deux motifs pourraient la justifier :
Le premier a trait à l’importance des données linguistiques dans l’étude des sociétés : « décortiquer » une langue, c’est comprendre un peuple par l’intérieur. Certains auteurs ne vont-ils pas jusqu’à dire que la linguistique constitue la base même des sciences humaines ? Le malentendu qui oppose l’Orient à l’Occident serait peut-être, alors, d’ordre purement sémantique…
Le second touche à la nature même des révolutions : toute révolution se veut universelle. La Révolution française avait cette prétention ; elle possédait, pour atteindre ses buts universalistes, un outil, un véhicule qui était la langue française commune à toute l’élite intellectuelle de la fin du xviiie siècle ; l’universalité de notre langue à cette époque a certainement contribué au succès des principes de 89, raison d’être de cette Révolution.
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