Outre-mer - Organisation de l'unité africaine : la conférence annuelle des chefs d'État - Réforme monétaire au Congo-Kinshasa - Le plan-cadre de développement de la Haute-Volta
Organisation de l’Unité Africaine : la conférence annuelle des chefs d’État
La 4e Conférence annuelle des chefs d’État de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) s’est réunie du 11 au 14 septembre à Kinshasa. Quelques jours auparavant, la neuvième session ordinaire du Conseil des ministres, chargée de préparer et de faciliter les travaux des Présidents, avait épuisé un ordre du jour chargé en adoptant 35 résolutions, pour la plupart consacrées à l’organisation de la coopération économique, technique et culturelle interafricaine, au budget, aux finances et au fonctionnement interne de l’Organisation. Neuf sujets politiques avaient été abordés. S’agissant surtout des traditionnels problèmes de décolonisation, ils avaient donné lieu à l’adoption à l’unanimité de textes réaffirmant des prises de position déjà connues (Rhodésie, Sud-Ouest africain, apartheid sud-africain, territoires portugais d’Afrique, mouvements de libération). Certains projets de caractère fantaisiste, telle la recommandation de prévoir « le lancement d’un Africain dans la Lune » n’ont, heureusement, pas été pris en considération.
Bien que la réunion des ministres se soit déroulée en général sans affrontement sérieux, la situation prévalant en Afrique au début de septembre et notamment la tension des rapports entre plusieurs États ont fait craindre que la conférence au Sommet de 1967 ne se présente comme une reprise de l’affligeant spectacle qu’avait offert le précédent Sommet d’Addis-Abeba en novembre 1966 (cf. Revue de Défense Nationale de janvier 1967, chronique « outre-mer »).
En effet, des conditions défavorables étaient réunies au moment de l’ouverture de la Conférence :
– la crise intérieure du Congo dont le gouvernement et son meilleur soutien, l’Armée, étaient aux prises avec la rébellion des mercenaires ;
– la guerre civile au Nigeria provoquée par la sécession d’une de ses provinces les plus importantes et qui rappelait fâcheusement, par plus d’un aspect, l’affaire katangaise ;
– la situation créée par le récent conflit israélo-arabe dont la principale victime, la République arabe unie (RAU – NDLR l’Égypte), est membre de l’Organisation alors que la majorité des États africains continue de coopérer avec Tel Aviv ;
– le différend entre la Guinée et la Côte d’Ivoire dont les positions apparaissaient alors inconciliables ;
– les litiges persistants entre la Somalie d’une part, l’Éthiopie et le Kenya de l’autre ;
– l’attitude du Malawi, annonçant début septembre l’établissement de relations diplomatiques avec la République Sud-Africaine [Afrique du Sud], décision qui marquait une rupture radicale de la solidarité africaine sur un principe essentiel de la politique de l’Organisation.
Plusieurs Chefs d’État, notamment dans le groupe francophone, auraient volontiers souscrit à un ajournement de la conférence jusqu’à ce que certaines situations délicates ou gênantes se soient clarifiées et que certaines passions se soient apaisées. Estimant au contraire que la rencontre des principaux responsables de l’Afrique pouvait contribuer à la recherche de voies de règlement de ces différentes crises, le général Mobutu usa de toutes les ressources de la diplomatie pour convaincre ses 37 partenaires de tenir normalement leurs assises à la date prévue dans la capitale congolaise.
C’est ainsi qu’à l’exception d’un seul, le Malawi – dont on connaît la position originale – tous les membres de l’Organisation furent représentés à Kinshasa. Certes, seize chefs d’État seulement firent le déplacement, dont la majorité appartenait au groupe des francophones : neuf de l’Organisation commune africaine et malgache ou Ocam (sur 13) et le chef de l’État mauritanien. En revanche, tous les pays nord-africains (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, RAU) et ceux des États noirs que l’on classe volontiers parmi les plus progressistes (Guinée, Mali, Somalie, Tanzanie) ou les plus modérés (Sénégal, Côte d’Ivoire, Gabon, Madagascar, Kenya) n’étaient représentés que par des délégations ministérielles. Ainsi les leaders les plus représentatifs des grandes tendances qui traditionnellement se heurtent dans les rencontres interafricaines ont boudé ce 4e Sommet. Ces absences lui ont sans doute fait perdre de son relief mais peut-être ont-elles permis d’éviter des affrontements passionnés, généralement stériles quand ils n’aboutissent pas, comme en 1966, à envenimer les différends.
Le général Mobutu eut par ailleurs la satisfaction de voir le Secrétaire général de l’ONU venir assister aux travaux de la conférence, consacrant ainsi la considération qu’il porte à l’Organisation africaine. Dans son discours public, M. U Thant insista sur le rôle déterminant qu’elle doit jouer pour la solution des problèmes du continent noir, mais aussi sur l’importance de la contribution qu’elle peut apporter au règlement des grandes affaires internationales.
Les débats du Sommet de Kinshasa se déroulèrent finalement dans une atmosphère de modération et de réalisme que l’on peut attribuer en grande partie à l’influence des chefs d’États francophones présents, dont le chef de file, le président nigérien Hamani Diori, Président en exercice de l’OCAM, se fit le porte-parole. Après avoir rappelé que ce groupement régional se voulait être plus que jamais « un des piliers militants et solides de l’OUA », M. Hamani Diori mit l’accent sur la nécessité pour celle-ci de s’en tenir, sur le plan politique, aux principes énoncés dans sa Charte : égalité de tous les membres, non-ingérence, respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale, règlement pacifique des différends, condamnation de l’assassinat et de la subversion, non-alignement. Dans le domaine primordial pour l’Afrique du développement économique, il rappela les objectifs immédiats : création d’un fonds commun pour la réalisation d’une infrastructure solide et cohérente des moyens de communication, harmonisation des plans de développement, organisation des producteurs pour la défense des cours des matières premières, mise au point d’une réglementation visant à favoriser les échanges commerciaux.
Le ton était donné. Le choix des sujets abordés, l’atmosphère des débats et le caractère mesuré et réaliste des résolutions adoptées permettent de considérer, finalement, ce Sommet comme une étape positive sur la voie de « la conciliation et de l’ajustement des politiques africaines dans l’intérêt et pour le bien-être du continent » ainsi que l’avait souhaité l’Empereur d’Éthiopie dans son intervention liminaire.
En effet, après avoir entériné les recommandations du Conseil des ministres de l’Organisation, les Chefs d’État n’hésitèrent pas à se saisir des problèmes les plus brûlants de l’actualité africaine, ceux-là mêmes qui avaient failli compromettre leur réunion. Sans doute est-ce avec grande prudence qu’ils furent abordés et avec le souci d’éviter toute rupture de la solidarité africaine.
Limitant ses interventions dans les différends inter-États les plus délicats et dans les crises internes qui ébranlent les régimes de plusieurs pays, la conférence s’est accordée pour confier à des commissions de bons offices le soin de rechercher des voies de règlement. Un comité présidé par l’Empereur d’Éthiopie assisté des représentants des États voisins du Congo a été chargé d’engager une procédure permettant au gouvernement du général Mobutu de résoudre le problème de la rébellion des mercenaires. Haïlé Sélassié a également été choisi comme chef d’une mission de conciliation de six membres pour étudier les possibilités de sauvegarder l’intégrité territoriale, l’unité et la paix au Nigeria. Le président Tubman du Liberia s’est vu confier le rôle de médiateur dans le différend guinéo-ivoirien. Le Chef de l’État zambien a même commencé à patronner le rapprochement de la Somalie et du Kenya en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité de part et d’autre de leur frontière commune.
Dans le conflit majeur qui oppose la RAU à Israël, la position des États africains s’avérait plus difficile à définir du fait des rapports de coopération que la majorité d’entre eux continue d’entretenir avec Tel Aviv. Une résolution fut cependant votée dans laquelle, après avoir exprimé leur sympathie à la RAU, les Chefs d’État se déclarent prêts à œuvrer au sein de l’ONU afin d’obtenir l’évacuation du territoire égyptien. En cette affaire, on ne pouvait faire moins et les diplomates nord-africains avaient escompté que l’OUA témoignerait à l’égard de la RAU d’une solidarité plus agissante.
Aucun de ces résultats n’est ni spectaculaire, ni décisif. Mais, pour une fois, l’OUA n’a pas cherché l’impossible mais seulement le réalisable en sauvegardant le principe de l’unanimité. Aussi a-t-on ignoré un certain nombre de sujets sur lesquels cette unanimité eût été difficilement réunie. Ce sont en général des affaires où la majorité noire de l’OUA est moins directement intéressée et qui sont un peu considérées par les pays arabes comme un domaine réservé. Ceux-ci n’entendent guère en débattre qu’« en famille » au sein de leur Ligue. Tel est le cas du différend frontalier algéro-marocain pour lequel l’OUA avait créé dès 1963 un comité spécial qui s’est mis en sommeil après une dizaine de réunions sans résultat. Il en est de même du conflit de caractère racial et religieux qui oppose le gouvernement du Soudan à ses trois provinces méridionales et qui pourtant déborde du cadre d’une simple affaire intérieure du fait des difficultés que créent aux États voisins – principalement République centrafricaine (RCA) et Ouganda – les milliers de réfugiés qui y émigrent. Enfin, bien qu’on fût à Kinshasa, il ne semble pas que l’affaire Tshombé ait été évoquée, les dirigeants algériens et congolais ayant déjà eu tout loisir depuis juillet d’échanger leurs arguments par les voies diplomatiques.
Tout compte fait et ceci doit marquer dans l’histoire de l’OUA, les participants du 4e Sommet n’ont pas cédé à la tentation de transformer leur assemblée en tribune de propagande ou en tribunal plus ou moins révolutionnaire. Contrairement à la plupart des pronostics assez pessimistes des observateurs étrangers, le bilan de la session est loin d’être négatif. Ce sont moins les résolutions adoptées qui méritent de retenir l’attention que les perspectives ouvertes par l’atmosphère de conciliation qui a dominé les discussions ainsi que l’acceptation par les participants d’accorder la priorité à l’établissement d’un programme réaliste de coopération panafricaine. « Les traditionnels chevaux de bataille de la lutte contre l’impérialisme et contre le colonialisme n’ont pas eu droit à la vedette ».
L’avenir dira si ces orientations vont se révéler durables. On pourra s’en faire une idée à l’occasion des prochaines assises de l’Organisation :
– Xe Conseil des Ministres en février 1968 à Lusaka (Zambie),
– Ve Sommet en septembre 1968 à Alger.
Réforme monétaire au Congo-Kinshasa
Le général Mobutu, Chef de l’État congolais, a rendu publique, le 24 juin 1967, la création d’une nouvelle unité monétaire, le zaïre, qui se substituera définitivement à l’actuel franc congolais à partir du 1er juillet 1968. Étudiée depuis plusieurs mois, cette mesure s’inscrit dans le cadre de la politique de remise en ordre poursuivie en divers domaines par le régime militaire, qui avait donné lieu, quinze jours auparavant, à la tenue d’un référendum pour l’adoption d’une nouvelle Constitution. Une réforme monétaire était au demeurant devenue inéluctable en raison de la dépréciation profonde et continue du franc congolais dont le taux de change légal, fixé en novembre 1963, avait perdu toute signification réelle : celui-ci s’échangeait en effet, au marché libre à l’étranger ou au cours parallèle au Congo, au quart de sa valeur théorique.
Le zaïre, qui tire son nom de l’appellation coutumière du bas fleuve Congo, est basé sur l’or (1,777 g environ d’or fin) et équivaut à 2 dollars des États-Unis, soit environ 10 F français ou 100 F belges. Ses sous-unités sont le Likuta (au pluriel Makuta) valant le centième du Zaïre et le Sengi, centième du Likuta, Le Fonds monétaire international (FMI), qui avait patronné la précédente dévaluation en 1963, a donné son aval à cette réforme et consenti à cet effet au Congo un crédit « stand-by » de 27 M $, complété par un crédit à long terme de 17 M $ accordé par les États-Unis. Le zaïre sera progressivement échangé sur la base de 1 000 F congolais actuels pour 1 zaïre. Compte tenu du taux de change institué en 1968 et demeuré en vigueur jusqu’à présent, qui équivalait à 6,66 $ pour 1 000 F à l’exportation et 5,55 $ à l’importation, la dévaluation avoisine par conséquent 300 %.
Cette opération monétaire s’accompagne de mesures de libération des changes, suppression des restrictions de change et des quotas d’importation, assorties toutefois du maintien d’un certain contrôle. Elle entraîne d’autre part la nécessité d’une réforme fiscale, notamment le relèvement des droits et taxes sur le commerce extérieur. Elle suppose enfin un strict contrôle des prix, propre à éviter la prompte annulation de ses effets. L’ensemble de ces décisions devrait, aux yeux des promoteurs de la réforme, permettre d’atteindre un triple but : stabiliser la monnaie, mettre fin à la spéculation et aux trafics que favorisait l’ancien système du double taux de change, relancer l’économie jusqu’ici découragée par les effets de l’inflation.
Mais quels que soient les avantages de cette réforme, ils ne peuvent remédier seuls aux causes profondes de déséquilibre qui, précisément, ont promptement annulé naguère les bénéfices de la précédente dévaluation. La principale d’entre elles est l’accroissement constant des dépenses publiques, très sensible en 1964 et davantage encore en 1965, où les opérations de rétablissement de l’ordre pesaient lourdement sur les dépenses budgétaires. Le nouveau régime s’était attaché, dès 1966, à assurer un meilleur équilibre. Bénéficiant d’une conjoncture favorable, mais temporaire, sur le marché mondial du cuivre (dont le Congo tire la part majeure de ses ressources), il avait pu reconstituer des réserves de devises et, par un relèvement substantiel des taxes à l’exportation, accroître notablement les recettes du budget. Cet assainissement ne résultait cependant pas de causes durables : la nationalisation de l’industrie cuprifère, intervenue en janvier 1967, a perturbé le courant de recettes que celle-ci procure ; la production agricole d’exportation stagne à un niveau très inférieur à la normale ; les dépenses publiques pourront difficilement être contenues dans les limites que leur assigne la loi de finances pour l’exercice 1967-1968 qui a débuté le 1er juillet.
Au surplus, les événements intervenus depuis la promulgation de la réforme, révolte des mercenaires et instauration corrélative d’un climat d’insécurité, constituent des facteurs défavorables à son succès. Ils imposent en effet au gouvernement des charges militaires supplémentaires et peuvent décourager l’initiative étrangère, publique et privée, en matière économique. Enfin, la dévaluation aura d’inévitables répercussions sur le coût de la vie en dépit des précautions prises. La hausse de certaines marchandises est déjà sensible malgré le contrôle des prix. Une augmentation de 40 % des traitements et salaires est prévue, échelonnée sur dix-huit mois à compter du 1er octobre. Elle ne compensera sans doute que très partiellement le renchérissement des biens de consommation. Mécontentement et inquiétudes se font jour chez les populations urbaines, les salariés et les fonctionnaires, exprimées en particulier par les milieux syndicaux. Il est certain que les revendications sociales s’aviveront dans les prochains mois.
Le gouvernement a donc engagé une partie très difficile à l’heure où d’autres problèmes aigus le sollicitent. Cette tentative de stabilisation monétaire, gage d’une reprise économique que le régime entend mettre à son actif, est amorcée dans un climat peu favorable à sa réussite. Les succès attendus demeurent donc pour le moment fort aléatoires.
Le plan-cadre de développement de la Haute-Volta
Le 5 août, date anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la Haute-Volta [NDLR : Burkina Faso après 1984], a été marqué cette année par l’annonce officielle du plan-cadre de développement pour la période 1967-1970. Après deux tentatives malheureuses de doter le pays d’un plan de type classique en 1962 et 1963, les responsables actuels de la Haute-Volta ont voulu mettre au point un programme d’action raisonnable et pratique qui soit un guide commode pour les rouages de l’État et les habitue aux méthodes de planification, qui indique au secteur privé les grandes lignes de l’action gouvernementale et qui précise les montants des financements correspondant aux possibilités du pays. Définissant des priorités sectorielles en fonction desquelles ont été esquissées des hypothèses d’évolution, il vise à mieux organiser le développement de l’économie voltaïque tout en assainissant les finances de l’État. Un véritable plan de développement quinquennal sera préparé durant son exécution pour lui faire suite de 1971 à 1975.
Les orientations générales du plan-cadre donnent la priorité à l’accroissement de la production rurale et à l’infrastructure économique qui valorisera cette production. Une pause est instaurée dans le secteur social.
Le montant des investissements prévus s’élève à 32 924 millions CFA (1 franc CFA = 2 anciens francs ou 0,02 nouveau franc) dont 27 331 M affectés de façon ferme aux opérations proprement dites du plan et 5 548 M à des opérations optionnelles. La répartition de ces investissements, correspondant aux priorités fixées, est la suivante :
– développement rural : 8 164 M ;
– infrastructure économique : 8 507 M ;
– développement du secteur moderne (opérations pouvant valoriser la production) : 5 329 M ;
– secteur social : 4 543 M ;
– information-radiodiffusion : 112 M ;
– études et recherches scientifiques : 726 M.
Les hypothèses de croissance ont été déterminées en conséquence.
Pour la production et en ce qui concerne le secteur rural, le total des ressources devrait progresser de 43 235 millions en 1964 à 52 500 M en 1970, soit un taux moyen d’augmentation de 3,3 %. Dans le même temps, le secteur moderne aura atteint 20 960 M contre 14 736 en 1964, soit un accroissement moyen de 5,15 % par an.
Pour le commerce extérieur, les exportations devraient s’élever en 1970 à 7 500 M CFA (3 900 M en 1966) et les importations 10 700 M (9 300 M en 1966). Le déficit de la balance commerciale serait alors réduit de plus de la moitié.
Quant aux finances publiques, on évalue que les recettes du budget national passeront entre 1967 et 1970 de 8 374 à 9 135 M tandis que les recettes des collectivités varieraient peu : de 1 013 à 1 073 M.
Le financement des investissements nécessaires doit être assuré, compte tenu des accords déjà conclus et de ceux à négocier de 1968 à 1970, selon la répartition suivante :
– Budget national, collectivités, banque nationale de développement : 3 300 M ;
– Secteur privé : 3 500 M ;
– FAC et FED : 16 500 M ;
– Aides multilatérales : 1 300 M ;
– Aides bilatérales diverses : 2 800 M.
Total : 27 400 M.
Les trois quarts du financement du plan-cadre sont donc finalement attendus de l’aide étrangère. Dans la conjoncture actuelle la Haute-Volta pouvait difficilement faire d’autres prévisions. Il demeure que le plan-cadre se présente de façon cohérente et raisonnable. Ses objectifs sont modestes et parfaitement accordés avec les possibilités du pays. Il possède les meilleures chances d’être mené à bonne fin.
Sans tarder, le gouvernement a arrêté la participation du budget national aux opérations d’exécution du plan pour 1967. Un crédit de 100 M de francs CFA a été dégagé avec des affectations précises permettant le lancement immédiat des opérations prioritaires.
Les responsables actuels de la Haute-Volta témoignent ainsi de leur détermination d’assurer la promotion économique de leur pays sur des bases réalistes et de mener un très vigoureux effort d’assainissement financier.