Institutions internationales - La Conférence de New Dehli - Les « 6 » et le sous-développement - L'ONU sans pouvoir… - Efforts européens
La dévaluation de la livre sterling n’a pas réglé le problème posé par la candidature de la Grande-Bretagne au Marché commun. Les Nations unies n’ont pas pu imposer une solution à la tension créée en Asie par la capture du bateau américain Pueblo par les unités nord-coréennes. Pourtant, une conférence, organisée sous l’égide des Nations unies, a permis des exposés et des confrontations d’un particulier intérêt. En d’autres termes, l’activité principale des institutions internationales s’est, au cours des dernières semaines, portée moins sur des problèmes immédiats que sur les problèmes à long terme.
La Conférence de New Delhi
Cent trente-deux pays, riches et pauvres, communistes ou non, se sont affrontés à partir du 1er février dans la capitale de l’Inde. Cette seconde conférence des Nations unies sur le commerce et le développement fait suite à celle qui s’est tenue à Genève en 1961. Le folklore, les couleurs vives, n’ont pas manqué, ni les palabres, mais l’essentiel est surtout la rencontre des riches avec les porte-parole de deux milliards de pauvres, pour parler non pas de politique comme à l’ONU, mais de l’écart qui ne cesse de croître entre le niveau de vie des uns et celui des autres. Sinaï, Vietnam, Corée : les conflits actuels ont pour toile de fond un monde sous-développé…
La déception apportée par la « décennie du développement » (1960-1970) proclamée par les Nations unies, devait être l’un des thèmes majeurs de ce rendez-vous planétaire. L’objectif était un développement annuel de 5 % minimum de la production des régions en cause. Ce chiffre n’a été dépassé qu’en 1964. Il n’a été atteint ni en 1965 (4 %) ni en 1966 (4,5 %). La moyenne 1954-1964 donne un taux moyen de 4,6 %. Donc, pas de progrès.
Pour personne ? Le secrétaire général de la conférence, M. Raoul Prebisch, qui s’est efforcé de développer l’Amérique latine, puis le commerce mondial, a regardé de près les résultats acquis. Il a analysé l’expérience de 54 pays. Dix-huit ont obtenu un taux de croissance élevé – plus de 6 % par an en moyenne : Israël, Formose, la Jordanie, sont aux environs de 10 %. Mais ces 18 ne représentent pas 15 % de la population du groupe. Les quinze pays du groupe « de queue », avec une croissance de 2,7 % par an en moyenne, en groupent 54 %.
Qu’est-ce qui a réussi aux premiers et manqué aux seconds ? Est-ce l’effort du pays lui-même ? Son épargne en est la mesure. On estime qu’épargner 15 % au moins de son revenu est un bon rythme. Les pays, comme l’Inde, qui ont moins de 500 ou 600 francs par an et par habitant n’y parviennent pas. (Nous avons 10 000 francs). Parmi les 18 qui réussissent, 8 seulement dépassent ce pourcentage d’épargne, tandis que 6, qui l’atteignent, ne figurent pas dans le peloton de tête. Se développer est une question de chance ? Dans les régions à forte prédominance agricole, la pluie et le beau temps jouent un rôle important. Mais le progrès des cultures vivrières est beaucoup trop lent. La production alimentaire par habitant n’a pas progressé entre 1955 et 1965. L’Afrique importe 80 % d’aliments de plus qu’il y a 10 ans, l’Amérique latine 86 %, l’Extrême-Orient 60 %. Le facteur décisif n’est-il pas l’audace ? L’inflation en est souvent à la fois la mesure, la sanction et la limite. Une hausse des prix modérée est compatible avec une croissance rapide, mais aucun des 6 pays où le coût de la vie a augmenté de plus de 20 % entre 1960 et 1965 ne figure dans le peloton de tête. 4 sont dans celui de queue et, pour 2 d’entre eux, le revenu par habitant a reculé. L’audace excessive ne paie pas. Est-il essentiel, pour se développer, de réussir sa percée sur les marchés extérieurs ? Oui. Sur 18 pays à taux de croissance élevée, 13 ont accru leurs recettes d’exportation nettement plus vite que leur produit total. Ce sont, la plupart du temps, des pays qui ont su diversifier leurs ventes. La Côte d’Ivoire est dans ce cas. À la Jordanie, le tourisme a beaucoup apporté… Enfin, l’aide internationale est-elle efficace ? Oui, sans aucun doute. Les pays à taux de croissance élevé ont reçu 4 fois plus de capitaux extérieurs publics et privés que les pays à faible croissance : 42,50 francs par personne au total dans les premiers, 11,85 F chez les seconds. Cette analyse fait apparaître l’enjeu de la Conférence de New Delhi. Ce sera d’abord un meilleur accès accordé aux pays en voie de développement sur les marchés les plus riches : un régime préférentiel. Le principe en est admis, mais les modalités doivent faire l’objet d’affrontements passionnés. La France et l’Europe des Six s’attendaient à être très attaquées pour le traitement de faveur qu’elles accordent aux associés africains au détriment des autres vendeurs de produits tropicaux. Les Américains, qui en ont aussi à vendre, sont au premier rang des opposants. Ils veulent bien un régime préférentiel, mais après élimination des régimes particuliers.
Parmi les 77 pays du Tiers-Monde qui doivent faire front commun et s’y sont préparés à la conférence d’Alger, les associés africains de la France ont également une place à part. Les plus pauvres n’ont pas les mêmes intérêts que ceux qui le sont moins.
L’attitude des pays communistes, déçus d’être souvent traités par le Tiers-Monde comme des pays riches qui n’aident guère, sera intéressante à observer. Ils n’ont pas voté à Genève la résolution demandant que l’assistance atteigne 1 % du revenu national, et ils restent sur la réserve.
En d’autres termes, l’accroissement de l’aide, ses modalités, seront âprement contestés entre une majorité de demandeurs et une minorité de payeurs.
La première Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) avait réuni des représentants de 122 pays dans l’un des coins du monde où le revenu par tête d’habitant est le plus élevé. Le 1er février dernier, la plus grande conférence économique de l’histoire (1 400 délégués de 132 gouvernements, 600 fonctionnaires de l’ONU, 350 experts) s’est ouverte en plein cœur du Tiers-Monde. Cette rencontre de New Delhi s’est ouverte au moment où le monde occidental a perdu une part de son allant. Secoué par les maladies des deux monnaies de réserve, le dollar et la livre, il cherche à rassembler des forces qu’il avait trop éparpillées, épluche ses comptes, coupe dans ses dépenses. Ce n’est pas le climat le plus favorable pour examiner avec faveur les revendications du voisin, fût-il le plus démuni… Certaines réactions de l’opinion des peuples nantis ne préparent pas non plus à ces rajustements des rapports entre le nord et le sud de la planète. Une sorte de « carriérisme populaire » se développe, fondé sur l’idée que nous avons du sous-développement « à domicile », du chômage en des zones déshéritées, et qu’il n’est pas besoin de regarder les plaies de l’autre hémisphère : des crédits vont se perdre dans les sables alors que la nation qui sécrète ces capitaux a, elle aussi, ses poches de misère dont elle ne peut venir à bout…
Les « 6 » et le sous-développement
Pour leur part, les « 6 » de la Communauté Européenne bénéficient d’économies prospères et, à ce titre, avec les autres nations industrielles, ils se trouvent, à New Delhi, en position d’accusés.
Afin d’aboutir à des résultats plus concrets qu’à Genève en 1964, les 86 pays en voie de développement veulent concentrer leurs efforts sur deux points : conclusion d’accords internationaux sur les produits de base (oléagineux, sucre, café, etc.), leur garantissant des prix stables et suffisamment rémunérateurs pour ce qui demeure l’essentiel de leurs ventes extérieures ; avantages tarifaires pour favoriser les exportations de leurs jeunes industries.
Leurs chances d’obtenir autre chose que la constitution de multiples groupes d’études pour experts de l’ONU sont minces. Les difficultés rencontrées par exemple pour concilier les thèses brésilienne et américaine et réussir à renouveler l’accord international sur le café (et encore s’agit-il d’un produit qui ne concurrence pas l’agriculture des régions tempérées) montrent combien les États industriels hésitent à accepter, de la part des organisations internationales, des marchés affectant leurs intérêts nationaux. Quant aux préférences tarifaires en faveur de l’industrie, elles risquent de ne devenir qu’un mauvais slogan, leur intérêt pratique s’évanouissant par le jeu d’exceptions, de clauses de sauvegarde ou de contingents imposés, dès qu’il s’agira de « produits sensibles », par exemple les textiles ou les produits agricoles transformés.
Or, dans cette perspective, les « 6 » seront moins attaqués que les autres pays riches. En effet, le marché de la Communauté économique européenne (CEE) représente pour l’ensemble du Tiers-Monde une proportion croissante de débouchés extérieurs. De 1953 à 1966, les exportations des pays en voie de développement vers le Marché Commun sont passées de 4,2 à 9,5 millions de dollars, progressant de 5,6 % par an (2,2 % pour l’Amérique du Nord). Depuis 1961, le Marché Commun est devenu le principal client des nations pauvres, devançant l’Amérique du Nord. En outre, on se souvient qu’à Genève, lors de la « négociation Kennedy », la « petite Europe » a demandé avec obstination la conclusion d’arrangements mondiaux entre exportateurs et importateurs de produits agricoles.
Mais les « 6 » doivent faire face à des critiques dirigées contre le système de coopération « régionale » qui les lie à 18 États africains en grande majorité francophones. Les liens privilégiés tissés depuis 1964 grâce à la convention de Yaoundé, sont remis en question par une coalition groupant les États-Unis, les états-majors de l’ONU et les pays en voie de développement s’estimant lésés par les préférences réciproques que s’accordent les « 6 » et ces « 18 ». Ceux d’entre eux qui étaient présents à la récente conférence de l’OCAM (Organisation commune africaine et malgache) à Niamey ont manifesté avec éclat leur attachement à la convention de Yaoundé et leur volonté de la voir renouvelée dans les meilleures conditions. Leur tâche, comme celle des « 6 » consiste à faire admettre que les dispositions de la Convention de Yaoundé permettent justement d’assurer un régime privilégié aux moins favorisés du Tiers-Monde. La Commission européenne, discrètement présente à New Delhi, devra, quant à elle, raffermir les énergies, notamment celle des États-membres (l’Allemagne et les Pays-Bas notamment) les plus réservés à l’égard de l’accord entre la CEE et les Africains, afin que rien ne soit accepté par les uns ou les autres qui puisse compromettre le développement de l’association entre l’Europe des Six et ceux des États africains qui se trouvent insérés dans un système économique et politique de coopération montrant que la décolonisation n’implique pas forcément la rupture.
Mais d’ores et déjà, un autre problème se pose aux Nations unies. Au temps de la guerre froide, chacun des deux « blocs » cherchait à s’assurer l’appui des pays du Tiers-Monde, dont certains réagissaient par l’affirmation du non-engagement. Les lignes de clivage étaient alors spécifiquement politiques. Aujourd’hui que les idéologies se sont apaisées, qu’à la guerre froide a succédé la coexistence pacifique, que les États-Unis et l’Union Soviétique sont unis par un commun intérêt en matière nucléaire, les lignes de clivage se révèlent de nature économique. L’antagonisme pays riches–pays pauvres se substitue à l’antagonisme Est-Ouest d’il y a dix ans. Certes, il n’a pas encore acquis l’acuité qu’avait ce dernier, certes il ne paraît pas de nature à mettre la paix en péril, mais il semble bien que ce soit en fonction de lui que les Nations unies devront envisager l’avenir.
L’ONU sans pouvoir…
Parviendront-elles à imposer une solution rationnelle et humaine aux rapports à établir entre pays riches et pays pauvres ? Pour l’heure, elles sont affrontées aux conséquences de l’incident américano-coréen né de la capture du navire américain Pueblo par des unités de la marine nord-coréenne, dans la soirée du 22 janvier. Un deuxième front risquait-il de s’ouvrir en Asie ? Un front de guerre, non ; un foyer de tension, oui. En fait, au moment où la situation militaire au Vietnam devenait de plus en plus préoccupante, le camp communiste a lancé dans le Nord du Pacifique une manœuvre de diversion pour compliquer la tâche des Américains. L’imprudence du jeu américain dans les eaux coréennes lui a fourni une bonne occasion, et il l’a saisie avec dextérité. Mais s’il n’y avait pas eu cet incident, l’affaire du commando nord-coréen infiltré le 21 janvier en plein Séoul suffisait à lui seul à sonner l’alarme : l’« affaire coréenne » était en train de se rallumer. L’année 1966 avait connu une cinquantaine d’incidents entre les deux Corée, sur le 88e parallèle. L’année 1967 en a compté plus de 500 et, depuis l’automne dernier, leur gravité s’est accrue.
Mais que pouvaient faire les Nations unies face à cet incident qui, pourtant, portait en lui la possibilité d’une extension des hostilités en Asie ? Ni la Corée du Sud, ni la Corée du Nord, ne sont membres des Nations unies.
Les États-Unis ont saisi le Conseil de Sécurité, qui a été immédiatement convoqué par M. Thant, le secrétaire général des l’ONU, et qui, malgré l’opposition du représentant soviétique, a ouvert un débat sur l’affaire du Pueblo. Mais il ne pouvait rien en résulter de sérieux puisque l’un des protagonistes de l’affaire, la Corée du Nord, rejetait cette intervention. Que l’on se souvienne… Après l’échec des tentatives des Nations unies pour instaurer un gouvernement national coréen, des élections eurent lieu en 1948 dans la seule partie sud du pays et M. Synghman Rhee, le vainqueur, fut reconnu par les Nations unies comme le président d’une République coréenne couvrant théoriquement l’ensemble de la péninsule, en fait moins de sa moitié. Bien entendu, la guerre ne permit pas la réunification !
Fin janvier, on se croyait ramené 18 années en arrière, à l’époque où Nord-Coréens et Sud-Coréens s’accusaient mutuellement d’agression. Il y avait pourtant une grande différence : la guerre de Corée était un épisode de l’affrontement soviéto-américain. Fin janvier, l’Union soviétique était à peine moins embarrassée que les États-Unis par une affaire qui les avait pris au dépourvu.
Toutefois, le débat au Conseil de Sécurité a constitué un répit, au cours duquel les esprits se sont calmés. Dans les premiers jours de février, il apparaissait que le problème posé par la capture du Pueblo ferait l’objet de négociations directes entre les gouvernements de Washington et de Pyongyang, ce qui équivalait à un dessaisissement des Nations unies, qui ne pouvaient ainsi qu’enregistrer une nouvelle fois la primauté des gouvernements nationaux.
Efforts européens
Une fois de plus, pendant le même temps, on peut constater qu’en dépit de tant de difficultés, et bien que le « non » français à la candidature britannique ait créé une situation difficile parce que certains s’obstinent à ne pas juger sainement les problèmes que créerait l’acceptation de cette candidature dans l’état actuel des choses, l’Europe des « 6 » progresse. Certes, ses progrès ne sont pas toujours spectaculaires, mais l’essentiel est que, mois après mois, des idées nouvelles soient lancées, des efforts communautaires soient entrepris.
Lors de la cérémonie d’installation des nouveaux membres de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris, M. Courbot, président de cette organisation, a déclaré qu’il souhaitait que « l’Angleterre, après avoir définitivement réglé ses problèmes financiers et monétaires, vienne rejoindre le continent » ; puis il a ajouté : « L’élargissement de la Communauté au mépris des règles qui lui donnent sa cohésion et l’acheminement vers son unité se ferait au détriment de tous ses membres, nouveaux et anciens, et nous priverait, ainsi que nos cinq partenaires, de la seule solution viable pour l’avenir de l’Europe ».
Devant le Centre des Jeunes patrons, M. Olivier Guichard, ministre de l’Industrie, a réclamé l’élaboration de politiques communes en matière industrielle. « Prenons conscience du chemin qui nous reste à faire pour construire une véritable union économique européenne, c’est-à-dire un ensemble qui puisse mieux affirmer sa croissance et sa place dans les échanges internationaux, particulièrement vis-à-vis du monde anglo-saxon. Le rythme auquel se fera la construction des politiques communes sera le test de l’Europe pour l’année à venir ». M. Guichard reprenait ainsi les mots prononcés par M. Reuter il y a dix ans : « Ce sont les industriels qui feront l’Europe ». En fait, si d’importants progrès ont été faits depuis la signature du Traité de Rome, la Communauté doit prendre mieux conscience que, par les courants commerciaux qui la traversent ou abordent ses rives, elle est désormais perméable à toutes les concurrences, les plus nocives comme les plus toniques. De surcroît, après avoir beaucoup apporté à l’économie du vieux continent, les entreprises étrangères, singulièrement américaines, peuvent également l’appauvrir rapidement : les mesures récemment annoncées par le président des États-Unis ne vont pas sans causer des inquiétudes. Les étapes qui mèneront vers une politique industrielle européenne doivent être jalonnées par des actions communes qui ne paraissent plus aujourd’hui hors de portée. Ainsi en devrait-il aller par exemple dans le domaine juridique et fiscal de l’harmonisation des droits des entreprises des « 6 » et de la mise au point du règlement juridique d’une société commerciale européenne. Le parlement français, a précisé M. Guichard, aura à se prononcer prochainement sur un projet de statut des sociétés d’intérêts européens dont auront à connaître auparavant nos partenaires de la Communauté. Ainsi pourraient être facilitées les fusions entre les firmes des « 6 », ces rapprochements constituant comme le levain de la politique industrielle commune. Au reste, les « 6 » semblent aujourd’hui plus disposés à se ménager un avenir industriel commun : leurs économies, il est vrai, paraissent ressentir les premiers vents frais d’une moindre expansion, et la démesure américaine ne laisse pas d’inquiéter. Est-ce là le début de la sagesse ?
L’annulation par le gouvernement britannique de l’achat aux États-Unis d’une cinquantaine de chasseurs-bombardiers F-111 à ailes variables pourrait avoir des répercussions inattendues en Europe. Forts de ce précédent britannique, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark – qui s’apprêtent à renouveler ou à compléter leur aviation de combat – décideront-ils à leur tour de s’affranchir des propositions américaines, pour examiner de plus près les offres de l’industrie française ? À Paris, on se prépare à cette éventualité. Une industrie aéronautique européenne verra-t-elle le jour ?
Que l’on puisse aujourd’hui poser une telle question quelques semaines après que les gouvernements des « 6 » ont mis en chantier ce que l’on a appelé « l’Europe technologique » suffit à montrer combien, dans les domaines variés et essentiels du fonctionnel, l’Europe progresse. Certes, cette progression ne règle pas les problèmes politiques de la structuration de l’Europe, mais ce couronnement politique suivra certainement. Le tout est de savoir dans combien de temps.