Le prototype à terre du réacteur nucléaire pour sous-marins
La réalisation de réacteurs nucléaires de propulsion navale est certainement l’événement capital de l’après-guerre pour les Marines qui ont su résoudre les nombreux problèmes, délicats et complexes, posés par cette nouvelle technique. La propulsion nucléaire a provoqué, en effet, une véritable mutation du sous-marin en lui conférant toutes les qualités que les moteurs classiques étaient incapables de lui donner : l’autonomie en plongée — qui n’est plus limitée que par le facteur humain — et la discrétion qui en découle, une puissance propulsive élevée permettant une vitesse en plongée égale à celle des bâtiments de surface, une endurance très supérieure à celle des moteurs Diesel légers utilisés jusque-là.
Ces qualités de mobilité, d’autonomie et de discrétion ont fait d’emblée du sous-marin nucléaire la plate-forme idéale de lancement des engins de dissuasion et de représailles, conférant aux sous-marins nucléaires lance-engins (SNLE) le rôle stratégique le plus important que les Marines aient jamais assumé. En même temps s’est développée une nouvelle classe de sous-marins à vocation tactique, les sous-marins nucléaires d’attaque voués aux missions traditionnelles de la guerre maritime, mais aux moyens incomparablement supérieurs à ceux des sous-marins classiques les plus récents, surtout dans le domaine de la lutte anti-sous-marine.
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