Au moment de mettre sous presse, nous apprenons l’accident d’aviation qui vient de coûter la vie au Général Ailleret. Lire la suite
Dans un livre remarquable, prophétique même, à certains égards, « De Gengis Khan à Staline », l’Amiral Castex évoquait la stratégie du Mongol qui, soucieux de s’étendre vers l’Ouest, avait acquis sa sûreté par une manœuvre en direction de l’Est, vers la Chine déjà, la première protection provisoire en direction de l’Europe étant réduite à la condition de sous-sûreté. Et suivant le destin de la manœuvre de Gengis Khan à travers l’époque tsariste, qui avait fait, elle aussi, son souci principal de la manœuvre en direction de l’Est, l’Amiral Castex en venait à la situation de l’U.R.S.S. Lire les premières lignes
La réalisation de réacteurs nucléaires de propulsion navale est certainement l’événement capital de l’après-guerre pour les Marines qui ont su résoudre les nombreux problèmes, délicats et complexes, posés par cette nouvelle technique. La propulsion nucléaire a provoqué, en effet, une véritable mutation du sous-marin en lui conférant toutes les qualités que les moteurs classiques étaient incapables de lui donner : l’autonomie en plongée — qui n’est plus limitée que par le facteur humain — et la discrétion qui en découle, une puissance propulsive élevée permettant une vitesse en plongée égale à celle des bâtiments de surface, une endurance très supérieure à celle des moteurs Diesel légers utilisés jusque-là. Lire les premières lignes
À partir de l'ouvrage de René Coste, Les Communautés politiques (Desclée, 1967, 298 pages).
Chroniques
Au cours des dernières semaines l’attention, dans le domaine international, s’est surtout cristallisée sur la guerre du Vietnam, dont on ne peut pas ne pas continuer à se demander si elle ne va pas s’amplifier au point de mettre en péril la paix du monde. D’autant que certains propos prêtés au général Wheeler, chef d’état-major interarmes, et une déclaration de M. Mendel Rivers, président de la Commission des forces armées de la Chambre des Représentants, ont permis de penser que le risque d’un recours aux armes nucléaires tactiques n’était pas imaginaire. Aussi, les institutions internationales sont-elles restées dans l’ombre. Certes, M. Thant, le secrétaire général de l’ONU, a bien, une nouvelle fois, tenté de trouver un processus de négociations susceptible d’aboutir à une cessation des combats. Mais, une nouvelle fois aussi, il s’est heurté à l’opposition conjointe de Washington et de Hanoï. Le chemin de la paix ne paraît pas devoir passer par l’ONU – peut-être pourrait-il passer par Genève, si l’on se décidait à utiliser les accords de 1954… Mais c’est là un autre problème. Lire la suite
Le budget de défense américain 1968-1969 Lire la suite
L’hélicoptère AH-56A Cheyenne Lire la suite
Le projet de budget naval des États-Unis Lire la suite
Les États-Unis d’Afrique centrale Lire la suite
Bibliographie
Indiscutablement, un livre à lire. Son auteur, continuant ses recherches et les appliquant à la conjoncture prospective, tente d’ouvrir la voie vers une méthode d’action qui permettrait de définir les hypothèses de l’évolution de la situation internationale (ou intérieure) et de prendre les décisions susceptibles d’écarter certaines d’entre elles et de favoriser la réalisation d’une ou de certaines autres. C’est une ambition difficile. La stratégie, familière des calculs à longue portée bien qu’à relativement court terme, possède déjà depuis longtemps des procédés d’investigation et de classement des hypothèses. Il était séduisant d’essayer d’élargir leur cadre. Lire la suite
Première histoire d’ensemble de la Résistance grecque publiée en France, œuvre d’un écrivain d’origine grecque qui participa aux combats dont il fait le récit, thèse en faveur des partis de gauche contre le régime réactionnaire d’Athènes, cet ouvrage aux vastes dimensions expose les conditions dans lesquelles se déroulèrent des événements qui sont vraisemblablement parmi les plus a embrouillés s de la deuxième guerre mondiale. Nous ne nous hasarderons pas ici à les résumer, car même un résumé serait trop long. La Résistance grecque a ses caractéristiques propres ; le peuple grec, comme l’écrit l’auteur, a puisé dans son histoire « une vocation de Résistance » ; mais il y a aussi profondément implantées, les racines de dissensions intérieures auxquelles l’action des Grandes Puissances n’est pas étrangère. Lire la suite
Recueil d’articles de l’éminent ethnologue que fut Alfred Métreaux, mais aussi matériaux pour un ouvrage plus vaste que l’auteur voulait écrire sur l’ethnologie de l’Amérique du Sud, cet ouvrage se signale par sa diversité. Les observations recueillies sont fort nombreuses, sur les rites, les croyances, les usages religieux de plusieurs tribus indiennes vivant séparées par d’immenses étendues, du Venezuela au Chili. Ces observations sont les unes puisées dans les récits des tout premiers voyageurs européens qui entrèrent en contact avec les Indiens, les autres faites par l’auteur lui-même au cours de ses voyages. Elles passionneront ceux que l’ethnologie attire ; elles intéresseront également les autres lecteurs, car l’auteur a su leur donner une dimension humaine et une portée générale. Lire la suite
Écrit par un Argentin passionné de l’histoire de l’armement de l’architecture militaire, ce livre sort de l’ordinaire. Il passe en revue l’évolution des forteresses françaises depuis la conquête romaine jusqu’à la fin du XVe siècle ; le sujet pourrait sembler austère. Mais pour le mieux faire comprendre, José-Federico Finó a été amené à retracer les grandes lignes de notre histoire médiévale, à parler des métiers, à aborder mille questions qui touchent à la civilisation et à ses progrès. Aussi la lecture de cet ouvrage devient-elle intéressante, même pour le plus profane, et particulièrement vivante. Lire la suite
Comme l’écrit l’auteur, ancien rédacteur en chef du Journal d’Alger : « Que reste-t-il de ces accords laborieusement élaborés entre les représentants du FLN et les chefs de l’OAS ? Rien. L’édifice s’est écroulé ; il avait été bâti sur le sable (…) Trois mois de négociations difficiles avaient débouché sur un résultat négatif ; ces textes que l’on voulait considérer comme un codicille aux accords d’Évian ont été biffés d’un trait de plume. Ce n’était qu’un chiffon de papier, une dernière espérance mutilée ». Lire la suite
Le défi lancé à l’Europe ; par l’évolution du monde, par le destin ; est de réaliser, malgré ses innombrables contradictions internes actuelles, le premier État moderne adapté au monde de l’ère nouvelle. Ce défi, l’Europe est en état de le relever, mais en respectant de nombreuses conditions et en tenant compte de ses propres structures. Heinz Kuby, qui publia cet ouvrage en Allemagne en 1965, voit une solution dans la constitution d’une Europe fédérale, selon une formule susceptible, à ses yeux, d’apporter un résultat bénéfique pour l’Europe elle-même, mais aussi pour l’ensemble du monde. Lire la suite
Au moment de mettre sous presse, nous apprenons l’accident d’aviation qui vient de coûter la vie au Général Ailleret.
Nous nous proposons, dans notre prochain numéro, de retracer la carrière du chef d’état-major des Armées. Mais, aujourd’hui même, nous voulons rappeler les relations étroites qu’il entretenait avec la Revue de Défense Nationale.
J’ai connu le Général Ailleret, lieutenant au 32e Régiment d’artillerie, et il aimait à me rappeler des souvenirs de cette période de sa vie de jeune officier.
Je l’ai retrouvé colonel, directeur des armes spéciales. Il me demanda alors de l’aider dans la diffusion d’une idée qui lui était chère : la création d’armes nucléaires françaises. Sous sa signature, la Revue de Défense Nationale publia une série de quatre articles destinés à convaincre les autorités responsables de l’intérêt d’une réorganisation de nos Armées sur une base atomique. Chaque titre résumait bien sa pensée : « L’arme atomique : arme à bon marché » ; « Application pacifique et militaire de l’énergie atomique » ; « L’arme atomique : ultima ratio des peuples » (octobre, novembre et décembre 1954) ; « L’arme atomique, facteur de paix ? » (janvier 1955). Aujourd’hui, ces idées sont partagées par beaucoup et le gouvernement, en 1962, lui confiait les fonctions de chef d’état-major des Armées pour les appliquer.
C’est à ce titre qu’il reprenait, en 1964, le développement de ses conceptions dans la Revue de Défense Nationale. Il critiquait vertement la stratégie américaine de la « flexible response » puis il exposait successivement la stratégie française et l’évolution nécessaire de nos structures militaires. Il devait terminer cette série d’études par un article retentissant, dont les termes sont encore dans toutes les mémoires, sur la « défense tous azimuts ». Cette expression a fait le tour du monde. C’est la sienne. Et elle n’a pas fini d’animer les polémiques.
Qu’il nous soit permis, ici, d’exprimer la douleur que sa disparition nous cause. À ce deuil des Armées, la Revue de Défense Nationale s’associe pleinement. Elle présente au fils et à la famille du Général Ailleret ses condoléances attristées. ♦
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Novembre 2024
n° 874
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