L'action militaire de la résistance française
Jusqu’à la libération de l’Afrique du Nord, le lien entre la France résistante et son Empire s’est situé en Grande-Bretagne, dans les organismes créés par la France Combattante autour de l’homme dont l’inébranlable foi animait le combat, de l’État-major particulier du général de Gaulle, qui devait plus tard, à Alger, laisser la place au Comité de Défense nationale, traitant sur le plan supérieur toutes les questions militaires, aériennes et navales que la guerre posait aux quatre coins de notre Empire. Il ne s’occupait pas directement de la Résistance. L’action du général et du Comité français de la Libération nationale s’exerça, dans ce domaine, par l’intermédiaire du Comité d’action en France. Cet organisme disposa, dès l’origine, d’un instrument d’exécution qui devait prendre peu à peu un développement considérable : le Bureau central de Renseignements et d’Action de Londres (B. C. R. A.). Après la libération de l’Afrique du Nord, une filiale du B. C. R. A. fut créée à Alger. Enfin, peu avant le débarquement, cette organisation fut complétée par la création de deux commandements supplémentaires, la délégation zone Nord et la délégation zone Sud du Comité français de libération nationale (général Kœnig et général Cochet), qui devaient, chacun dans leur zone, coordonner l’action des Forces Françaises de l’Intérieur avec celle des Forces expéditionnaires françaises et alliées.
Des deux B. C. R. A., celui de Londres devait toujours garder le rôle principal pour des raisons géographiques, militaires et techniques évidentes. Organisation des réseaux de renseignements, d’action et de contre-espionnage, transports aériens, parachutages, instruction de nos agents, tout y était concentré. Les plus grands chefs de la Résistance s’y rencontraient au cours de leurs brèves missions en Angleterre. Combien, hélas, l’ont traversé qui, repartis en France, se sont effacés dans le mystère, morts sur le champ de bataille de la guerre secrète ?
L’héroïsme, cependant, n’est pas tout et la question se pose de savoir si ces hommes de la Résistance, si ces aventuriers du patriotisme travaillaient sur des plans militaires nettement établis. En un mot, si le commandement supérieur de la Résistance française avait une doctrine militaire. Loin de nous l’intention de prétendre que les formations de résistance agissaient, dans tous les détails, selon les ordres du commandement de Londres.
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