Jusqu’à la libération de l’Afrique du Nord, le lien entre la France résistante et son Empire s’est situé en Grande-Bretagne, dans les organismes créés par la France Combattante autour de l’homme dont l’inébranlable foi animait le combat, de l’État-major particulier du général de Gaulle, qui devait plus tard, à Alger, laisser la place au Comité de Défense nationale, traitant sur le plan supérieur toutes les questions militaires, aériennes et navales que la guerre posait aux quatre coins de notre Empire. Il ne s’occupait pas directement de la Résistance. L’action du général et du Comité français de la Libération nationale s’exerça, dans ce domaine, par l’intermédiaire du Comité d’action en France. Cet organisme disposa, dès l’origine, d’un instrument d’exécution qui devait prendre peu à peu un développement considérable : le Bureau central de Renseignements et d’Action de Londres (B. C. R. A.). Après la libération de l’Afrique du Nord, une filiale du B. C. R. A. fut créée à Alger. Enfin, peu avant le débarquement, cette organisation fut complétée par la création de deux commandements supplémentaires, la délégation zone Nord et la délégation zone Sud du Comité français de libération nationale (général Kœnig et général Cochet), qui devaient, chacun dans leur zone, coordonner l’action des Forces Françaises de l’Intérieur avec celle des Forces expéditionnaires françaises et alliées. Lire les premières lignes
Lorsqu’en 1944 il s’agit de désigner le candidat à la vice-présidence des États-Unis, le Congrès du parti démocrate se trouva fort perplexe. Le choix du président ne présentait aucune difficulté : il n’y avait pas l’ombre d’un doute qu’il ne pouvait être question de personne d’autre que Franklin Delano Roosevelt, qui achevait son troisième mandat. Mais, pour le second problème, que de discussions ! Henri Wallace, le vice-président sortant, avait mécontenté la fraction conservatrice du parti par son attitude nettement « de gauche ». Il semblait dangereux de le désigner, sa présence risquant de détourner de l’équipe démocrate beaucoup de voix « centristes ». On pensa à Jimmy Byrnes, mais le monde ouvrier lui était hostile. On parvint finalement à se mettre d’accord sur le nom d’un sénateur modéré, non marqué politiquement et dont la carrière, jusque-là modeste, ne risquait point de susciter de défaveur particulière. Les électeurs se posèrent peu de questions à son sujet, le rôle du vice-président étant, par essence, des plus effacés. Ils votèrent pour ou contre Roosevelt selon leurs convictions politiques ou leurs sympathies effectives. Les démocrates l’emportèrent et Harry S. Truman devint vice-président des États-Unis. Lire les premières lignes
La marine marchande a toujours constitué un des principaux éléments de la défense nationale. Cela fut, de tous les temps, bien avant notre siècle de « guerres totales », où toutes les forces industrielles, économiques et autres, sont mobilisées sans exception. Les règlements, les mœurs et la langue n’ont pas cessé de refléter ce fait. En France, la marine de commerce était encore administrée par un département militaire en 1916 ; le personnel navigant reste soumis à un code disciplinaire spécial, ses salaires s’appellent des soldes et ses chefs des officiers. Lire les premières lignes
Le patrimoine artistique français, tel qu’il existait en 1939, comprenait au premier chef les monuments historiques classés et les collections nationales de nos musées. Mais il s’étendait également aux innombrables richesses des collections privées. Les Allemands, au cours de l’occupation du territoire, se sont contraints à respecter officiellement le patrimoine de l’État, avec le dessein arrêté de rapines ultérieures. Ils se sont attribué sans vergogne les œuvres d’art des particuliers. Lire les premières lignes
Il arrive parfois que, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les événements contemporains semblent reproduire, mutatis mutandis, à des années ou des siècles d’intervalle, quelque épisode ou quelque grand drame accompli dans le passé ; et l’on dit alors communément que l’histoire se répète. Mais la similitude n’est jamais complète, et si elle peut aider au pronostic, si l’on en peut même tirer une leçon, ce n’est que dans la mesure où l’on tient compte des « variables » appréciées en fonction des éléments permanents, tels que la configuration du sol, sa nature, par exemple, qui interviennent aujourd’hui comme hier dans le problème, et finalement, fatalement, imposent sa solution. Lire les premières lignes
Chroniques
Les opérations navales ont été rares au cours des dernières semaines. Une seule nouvelle, transmise par la Commission de contrôle alliée à Saïgon, retient l’attention : dans la nuit du 19 au 20 novembre, des éléments du 6e Régiment d’infanterie coloniale (RIC) ont débarqué du Richelieu sur la côte annamite, aux environs de Nha-Trang, et occupé la ville dans la soirée du 20. Action de police locale, semble-t-il, et non prélude d’une vaste campagne qui aurait pour objet de rétablir des communications régulières par la route et la voie ferrée côtières entre la Cochinchine et le Tonkin : l’heure n’est pas encore venue de projets aussi ambitieux. Lire les premières lignes
Avant d’engager avec un certain nombre d’États, naguère satellites de l’Axe, les négociations qui devront aboutir au rétablissement de la paix, les Alliés ont exigé avec raison qu’il fût procédé à des élections régulières et libres, ainsi qu’à la constitution de gouvernements démocratiques, au sein desquels les partis fussent équitablement représentés. On comprend sans peine que ces États aient hâte de sortir du régime rigoureux que l’armistice leur a imposé pour obtenir les conditions normales d’une paix définitive et pour renouer avec les autres pays les relations indispensables à leur vie politique et économique. Lire les premières lignes
Bibliographie
La Correspondance d’Orient, dirigée par M. Christian Samné, vient d’éditer un livre jaune consacré à la crise syrienne et libanaise, ensemble fort utile de 100 pages qui contient toute la documentation nécessaire, aussi bien officielle que journalistique, sur une crise qui a profondément ému l’opinion européenne, et si malencontreusement troublé l’harmonie nécessaire des diplomaties et des intérêts de la France et de la Grande-Bretagne. Lire la suite
M. Eugène Schneider, maître de forges célèbre, avait consacré ses rares loisirs, pendant de nombreuses années, à la rédaction de cette fort intéressante synthèse relative à l’histoire et au rôle du charbon dans le passé, dans le monde moderne et dans la science. Joliment illustré, ce livre intéressera le chercheur par les évocations pittoresques qu’il y trouvera, dans l’histoire de l’exploitation du précieux combustible depuis l’Antiquité et le Moyen-Âge. Nous y voyons fort clairement développer l’évolution de cette industrie en France ; ceci suppose, d’ailleurs, de la part de l’auteur, des connaissances extrêmement variées, puisqu’il doit tenir compte des travaux d’érudition relatifs aux différents pays de notre nation. Lire la suite
Cet ouvrage considérable est le fruit d’un long labeur fondé sur une documentation imposante. Il retrace les principaux événements économiques modernes si importants qu’on a pu en faire parfois, non sans raison, la cause déterminante des deux grandes guerres mondiales. Particulièrement suggestifs sont les tableaux tracés par M. Pommery de la grande crise économique aux États-Unis à partir de 1929 et de ses répercussions dans le monde. Il analyse, aussi, minutieusement l’expérience nationale-socialiste. Lire la suite
Le livre, classique, de Charles de Gaulle, La France et son Armée, vient de reparaître en une édition de luxe, illustrée de 113 héliogravures. Celles-ci sont parfaitement adaptées à ce grand texte. On y trouve des reproductions de miniatures du XVe siècle, comme les photographies qui illustrèrent les récits de la guerre de 1914-1918. C’est dire l’intérêt que présente cette belle publication.
Ouvrages reçus
Hallett Abend : Japan Unmasked ; Editions The Boy Head, Londres, 1942 ; 322 pages Lire la suite
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