L’avenir du chemin de fer
Le chemin de fer aura bientôt 150 ans. C’est donc un mode de transport très jeune par rapport à la voie d’eau et à la route, utilisées depuis plusieurs millénaires. Il a constitué un des instruments essentiels de la révolution industrielle de l’Europe et des États-Unis au XIXe siècle, ainsi que de l’ouverture aux échanges des autres continents.
Quelques décennies plus tard apparaissait le transport par conduites ; puis le moteur à combustion interne révolutionnait le transport routier ; enfin, au début du XXe siècle, l’aviation ouvrait l’espace au transport. Après avoir bénéficié pendant environ un siècle du monopole quasi absolu des transports continentaux, le chemin de fer a vu ainsi se développer une compétition de plus en plus vive. Dans de nombreux pays, dont la France, l’exploitation est devenue déficitaire et les gouvernements ont dû intervenir et jeter les bases d’une coordination des transports.
Après la seconde guerre mondiale — au cours de laquelle le rail a joué un rôle irremplaçable aussi bien pour les civils que pour les militaires — le chemin de fer a pu faire face à un très sensible développement de son trafic au prix d’une simple modernisation de son infrastructure ancienne, tandis que des investissements considérables de capacité étaient effectués dans tous les autres secteurs : canaux, autoroutes, aéroports, oléoducs. Il en est résulté une dégradation constante de la part du chemin de fer dans l’ensemble des transports, même si, en valeur absolue, son trafic a continué à augmenter, et la situation financière des réseaux s’est encore aggravée, alors que leur capacité de transport était très loin d’être utilisée à plein.
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