Aéronautique - Comparaison des forces aériennes 1969-1970 - Comparaison des forces aériennes en temps de paix sur l'éventuel théâtre de guerre européen - Comparaison des forces nucléaires américaines et soviétiques - Comparaison des forces aériennes américaines et russes - Le L450F, avion sans pilote de reconnaissance à haute altitude
Comparaison des forces aériennes 1969-1970
Comme chaque année, la revue américaine Aerospace International vient de publier le bilan des forces armées dans le monde. Il est bien évident que les chiffres bruts ne permettent pas en eux-mêmes d’apprécier directement le niveau d’équilibre entre les divers antagonistes en présence car il n’est pas possible d’intégrer les facteurs géographiques, humains ou même idéologiques. Le déploiement des forces, leur organisation, leur niveau d’entraînement, la qualité du support logistique sont autant de facteurs qui entrent en jeu et peuvent modifier profondément la balance établie à partir de valeurs purement quantitatives, souvent elles-mêmes peu comparables en raison de la diversité des matériels ou des conditions d’emploi.
Indépendamment de ces considérations, la comparaison du volume des forces en personnels et matériels permet, sinon de se former une opinion précise, du moins de se donner des bases d’appréciation quant à la puissance militaire respective de deux États ou blocs en présence.
À la lumière de ces données voyons d’abord les forces aériennes de l’Otan, et du Pacte de Varsovie en Europe, puis les forces nucléaires américaines et soviétiques et enfin les forces aériennes des deux grandes puissances.
Comparaison des forces aériennes en temps de paix sur l’éventuel théâtre de guerre européen
Seuls sont pris en considération les appareils en service opérationnel :
Nature des appareils |
Théâtres d’opérations Nord et Centre Europe |
Théâtre d’opérations Sud-Europe |
||||
Otan |
Pacte de Varsovie |
dont URSS |
Otan |
Pacte de Varsovie |
dont URSS |
|
Bombardiers légers |
50 |
260 |
220 |
|
60 |
60 |
Chasseurs bombardiers |
1 150 |
1 285 |
820 |
550 |
215 |
105 |
Intercepteurs |
450 |
2 000 |
885 |
300 |
860 |
295 |
Reconnaissance |
400 |
250 |
220 |
125 |
50 |
40 |
Ces chiffres font apparaître une disproportion importante dans le volume global des forces en présence sur l’éventuel théâtre de guerre Europe au profit du pacte de Varsovie et illustrent bien les remarques préliminaires.
En effet, la répartition des appareils tactiques dans les différentes catégories est forcément subjective car certains types d’avions peuvent être adaptés à plusieurs missions.
D’une façon générale, l’Otan, dispose d’un plus grand nombre d’appareils polyvalents qui ont, dans l’ensemble, des performances supérieures en ce qui concerne le rayon d’action et la charge emportée. Les équipages de l’Otan bénéficient d’un entraînement aérien plus poussé.
Il n’en reste pas moins difficile de déterminer si, en cas de conflit, ces avantages compenseraient l’infériorité numérique des moyens de l’Otan, vis-à-vis de ceux du Pacte de Varsovie, d’autant plus que les missions confiées à chaque force pourraient varier d’un camp à l’autre et qu’il serait nécessaire de faire entrer en ligne de compte les possibilités de renforcement qui sont nettement supérieures pour la coalition occidentale.
Comparaison des forces nucléaires américaines et soviétiques
Vecteurs |
États-Unis |
URSS |
Missiles intercontinentaux basés à terre |
1 054 |
1 050 |
Missiles balistiques à la mer |
656 |
160 |
Bombardiers lourds à long rayon d’action |
450 |
200 |
Missiles à moyenne portée |
|
700 |
Bombardiers moyens |
60 |
1 050 |
Ces chiffres ne concernent que les véhicules normalement porteurs d’armes nucléaires et ayant en principe à jouer un rôle stratégique. C’est ainsi par exemple que ne sont pas décomptés les chasseurs bombardiers McDonnel Douglas F-4 Phantom II, Lockheed F-104 Starfighter ou Blackburn Buccaneer dont l’armement peut également être atomique.
Dans le même esprit ne figurent pas les Pershing (portée 700 km) qui dans certaines circonstances pourraient être utilisés comme les missiles à moyenne portée dénombrés dans la panoplie soviétique.
Le tableau fait apparaître un équilibre sur le plan des missiles sol-sol à longue portée encore qu’il ne soit pas fait mention des possibilités des têtes à charges multiples avec objectifs uniques ou indépendants, qui connaissent actuellement un important développement tant en URSS qu’aux États-Unis.
Les États-Unis l’emportent largement quant aux missiles tirés de sous-marins en plongée et quant aux bombardiers lourds à long rayon d’action tandis que l’URSS a mis l’accent sur les missiles à moyenne portée et les bombardiers moyens, ce qui s’explique aisément si l’on considère les menaces auxquelles peuvent avoir à faire face chacun des deux adversaires.
Comparaison des forces aériennes américaines et russes
Il est relativement difficile d’établir un parallèle entre ces deux puissances en raison de l’organisation dissemblable de leurs forces armées, aussi nous contenterons-nous de passer en revue les principaux grands commandements ou groupements mettant en œuvre des avions et relevant directement des forces aériennes.
* * *
États-Unis
Nous distinguerons les forces stratégiques de défense aérienne et leur environnement, les forces tactiques, le transport et les réserves, soit un ensemble de 869 000 hommes et de 7 000 avions de combat de première ligne.
Les forces stratégiques aériennes se décomposent en moyens offensifs et défensifs.
La participation de l’Air Force à la mission nucléaire stratégique est constituée par le SAC (Strategic Air Command) qui met en œuvre 510 bombardiers dont 450 Boeing B-52 Stratofortress groupés en 30 escadrons et 60 Convair B-58 Hustler qui doivent être retirés du service en 1970 pour des raisons d’économie. 45 B-52 sont actuellement en Asie du Sud-Est où ils participent aux opérations au Vietnam. 100 autres appareils sont stockés mais pourraient être rendus opérationnels en des temps très courts.
Les B-52 sont armés de missiles air-sol AGM-28 Hound Dog à tête thermonucléaire d’une portée de 1 100 km et il est prévu d’équiper au cours de l’année, dix escadrons avec de nouveaux missiles supersoniques. Le SAC met en œuvre 560 ravitailleurs Boeing KC-135 dont environ une centaine sont utilisés en Asie du Sud-Est au profit des B-52, F-4 et Republic F-105 Thunderchief.
Enfin le SAC dispose également de 15 Lockheed SR-71 Blackbird, appareil de reconnaissance stratégique ultramoderne volant à Mach 3 et 30 km d’altitude.
Le commandement de la défense aérienne de l’Amérique du Nord (NORAD), groupant le Canada et les États-Unis et dont le quartier général est à Colorado Springs, dispose d’une part, du Commandement de la Défense aérospatiale relevant de l’Air Force, et d’autre part de forces terrestres.
Les 20 escadrons d’intercepteurs (11 de Convair F-106 Delta Dart, 6 de McDonnell F-101B Voodoo, 2 de Convair F-102 Delta Dagger et 1 de Lockheed F-104 Starfighter) armés de missiles air-air sont renforcés par les 19 escadrons de Convair F-102 Delta Dagger relevant de la Garde nationale aérienne et plus spécialement chargés de la défense aérienne intérieure.
La protection radar contre une attaque de bombardiers ou de missiles est assurée par plusieurs lignes de détection plus ou moins éloignées (BMEWS – Ballistic Missile Early Warning System) dont les trois stations sont installées en Alaska, Angleterre et Groenland, Pinetree line, DEW line (Distant Early Warning) et également par des appareils en vol (7 escadrons de EC-121, des Superconstellation de guerre électronique et détection lointaine).
Les missiles sol-air sont des Nike Hercules (15 bataillons) et des Hawk (deux bataillons) mis en œuvre par l’Army. 186 Bomarc (avion sans pilote pour défense de zone) d’un rayon d’action de 700 km et un plafond de 30 km sont encore en service au Canada et dans le nord-est des États-Unis. Le système de protection Safeguard à base de Spartan (défense de zone) et de Sprint (défense ponctuelle) va être implanté à titre expérimental sur deux sites de silos Minuteman.
Les forces tactiques sont en fait réparties en trois commandements distincts suivant leur stationnement. Ce sont : le Commandement aérien tactique proprement dit déployé aux États-Unis, et les forces aériennes américaines en Europe (USAFE) et dans le Pacifique (PACAF).
Pour le territoire des États-Unis on peut dénombrer environ 115 000 hommes et 1 000 appareils répartis comme suit : 31 escadrons de North American F-100 Super Sabre, F-105 et F-4D, 3 escadrons de F-111A, 8 escadrons de reconnaissance RF-101 et RF-4C, 16 escadrons de transport d’assaut Lockheed C-130 Hercules, 3 escadrons de guerre électronique et 6 escadrons d’opérations spéciales (ex-commandos) équipés de Douglas A-1E Skyraider (monomoteur armé de 4 canons, grande autonomie et 3,5 tonnes d’armement), Douglas A-26 Invader (bimoteur d’attaque au sol, 2 t de bombes), C-123, C-47 et Northrop F-5 Freedom Fighter (chasseur léger supersonique bi-réacteur servant également à l’entraînement).
Les USAFE fortes de 25 000 h comprennent la 3e Air Force en Grande-Bretagne, la 6e en Espagne, la 7e en Allemagne et un groupe logistique en Turquie. 450 appareils sont répartis en 18 escadrons de chasseurs (F-100 et F-4) et 6 de reconnaissance (RF-101 et RF-4C) et peuvent éventuellement être renforcés par quatre escadrons en provenance des États-Unis. Trois escadrons de C-130 assurent la fonction transport tandis que la défense aérienne est confiée en priorité à quatre escadrons de F-102 basés en Allemagne et aux Pays-Bas.
Quant aux forces du Pacifique elles comprennent environ 185 000 h et 90 escadrons divisés en trois Air Forces : la 5e au Japon, en Corée et à Okinawa (F-4, F-106, RF-4C, C-130), la 13e dans les Philippines à Formose et en Thaïlande (F-4, F-102, F-105, RF-4C, C-130) et la 7e engagée au Sud-Vietnam.
Cette 7e Air Force (60 000 h) met en œuvre environ 340 chasseurs bombardiers F-100 et F-4C, 40 avions de reconnaissance RF-4 et 150 appareils de contre-guérilla de types très divers (A-1E, Cessna A-37 Dragonfly (1), AC-47, C-119, C-130 et C-123 (2)) 100 transports d’assaut C-7A et un grand nombre d’avions d’observation, de liaison et d’hélicoptères.
Une centaine de F-4 et de F-105 et des RF-4 en provenance de la 13e Air Force en Thaïlande viennent le cas échéant renforcer les unités en opérations au Vietnam.
Le transport aérien militaire (MAC – Military Airlift Command) compte 110 000 h et 56 escadrons dont 27 de transport lourd. La flotte comprend 112 C-124 Globemaster (quadrimoteur, 200 passagers), 50 C-133 Cargo Master (quadriturbopropulseur, 45 t de charge utile), et 260 C-141 Starlifter (quadriréacteur, 125 passagers + 80 blessés. Peut transporter un Minuteman, 40 t). Le 1er escadron de C-5A Galaxy est en passe de devenir opérationnel. Au sein du MAC il existe également des escadrons d’évacuation sanitaire, de reconnaissance météo et de recherche et sauvetage.
Indépendamment de ces commandements de première ligne, il existe aux États-Unis une Garde nationale aérienne disposant de 1 600 appareils et 75 000 h : 23 escadrons d’intercepteurs, 19 de chasseurs bombardiers, 12 de reconnaissance tactique, 4 d’opérations spéciales, 7 de ravitailleurs et 22 de transport équipés d’appareils plus anciens.
Enfin les réserves de l’Air Force comprennent 540 000 h dont 5 000 ont une affectation précise. Les moyens de l’Air Force Reserve sont de 440 appareils répartis en 41 escadrons dont 16 équipés de C-119 Flying Boxcar, 14 de C-124 Globemaster et 2 de C-130 Hercules.
À cet énorme éventail de moyens, il conviendrait d’ajouter la puissance aérienne dont disposent en propre l’Armée de terre, la Marine et les Marines :
Army : 10 500 avions ou hélicoptères
Navy : 8 500 appareils
Marines : 1 200 avions de combat + 20 escadrons d’hélicoptères lourds et moyens compte non tenu de l’équipement des réserves de chaque armée.
* * *
URSS
Les forces aériennes peuvent se répartir en quatre catégories :
– la force à long rayon d’action ou stratégique,
– la force de première ligne ou tactique,
– la force de défense aérienne,
– la force de transport.
La force stratégique aérienne est stationnée sur trois régions principales : l’ouest de l’URSS, le centre de l’Ukraine et l’Extrême-Orient avec des possibilités de dispersion dans les territoires de l’arctique. Les appareils à rayon d’action intercontinental sont en nombre réduit tandis que les bombardiers moyens pour le théâtre Europe sont nombreux. Les premiers comptent 110 quadriréacteurs Miassichtchev M-4 Bison et 90 quadriturbopropulseurs Tu-95 Bear dont une partie armés de missiles à longue portée Kangaroo. Sur cet ensemble une cinquantaine d’appareils sont utilisés en ravitailleurs. Les seconds sont des biréacteurs : 600 Tu-16 Badger et 150 Tu-22 Blinder supersoniques équipés de missiles air-sol Kelt ou Kitchen.
La force tactique a, au cours des neuf années passées, conservé un parc relativement constant en volume de 4 000 appareils, comprenant des bombardiers légers, des chasseurs d’interception et d’attaque au sol, des avions de transport et de reconnaissance et des hélicoptères.
Les appareils anciens sont en assez forte proportion MiG-17, MiG-19 et Il-28.
Les principaux modèles nouveaux à hautes performances actuellement en service sont l’intercepteur MiG-21 (Fishbed), le chasseur d’attaque au sol Su-7 (Fitter), le bombardier léger supersonique Yak-28 (Brewer) remplaçant graduellement le Il-28 Beagle et le bimoteur de reconnaissance Yak-25 Mandrake.
Les chasseurs bombardiers peuvent être équipés de missiles air-sol comparables au Bullpup (Otan) et au Martel français.
Parmi les appareils nouveaux et prototypes, dont un avion à géométrie variable semblable au F-111, présentés lors du meeting aérien de Moscou en juillet 1967, la version supersonique de l’avion de pénétration MiG-25 Foxbat serait sur le point d’entrer en service.
Défense aérienne
Ce commandement regroupe également l’artillerie anti-aérienne et les unités de missiles sol-air et comprend environ 500 000 h dont la moitié chargée de la mise en œuvre des moyens au sol.
La DCA classique demeure très importante et couvre une large gamme de calibres allant du 23 et du 57 mm au 100 et 130 mm.
Les missiles sol-air sont très nombreux et en passe de remplacer totalement l’artillerie de calibre supérieur à 57 mm.
Ce sont :
– le Guide line (2 étages à poudre, portée 40 km, altitude entre 1 000 et 18 000 m),
– le Griffon (longue portée),
– le Ganef, missile mobile destiné aux forces de manœuvre,
– le Goa, basse altitude, en complément du Guide line ; déploiement encore limité,
– le Gainful, basse altitude, en complément du Ganef, vient d’entrer en service,
– le Galosh, missile antimissile déployé autour de Moscou. Très longue portée et doté d’une tête nucléaire mégatonnique.
Les chasseurs, au nombre d’environ 3 400, sont en majorité des MiG-19 (Farmer), MiG-21 (Fishbed) et Su-9 (Fishpot). Quelques vieux MiG-17 sont encore utilisés tandis qu’apparaissent à côté du Firebar (3) et du Fiddler (2 000 km/h : 18 km de plafond) le Flagon A et le Foxbat (Mach 2,5 à 3).
Quelques Tu-114 ont été transformés en appareils de détection lointaine.
Force et transport
Le transport aérien est équipé d’environ 1 500 appareils à court ou moyen rayon d’action :
– 900 bimoteurs Il-14 et An-24,
– 600 quadrimoteurs An-12 et Il-18.
Quelques Antonov-22 (Cock), appareils de transport lourd présentés aux salons du Bourget en 67 et 69 viennent d’entrer en service.
Ce parc peut être complété par les avions de l’Aéroflot 150 longs courriers Tu-104 Camel, Tu-114 Cleat, Tu-124 Cookpot et Tu-134 Crusty.
Les hélicoptères, 1 500 environ, sont utilisés au profit de l’armée de terre :
– Mi-3 Hare et Mi-4 Hound, hélicoptères légers,
– Mi-6 Hook et Mi-8 Hip transports de troupes,
– Mi-10 Harke transport lourd,
– Mi-12 Homer, hélicoptère grue qui sera opérationnel dans un proche avenir.
Pour faire un inventaire complet des moyens aériens de l’URSS, il faut ajouter ceux de l’aéronavale : 1 000 appareils y compris les hélicoptères, parmi lesquels 500 bombardiers (300 Tu-16 Badger dont certains vont être remplacés par des Tu-22 Blinder, 50 Tu-20 Bear pour la reconnaissance navale, 50 Il-28 armés de torpilles, 50 hydravions BE-6 Madge qui doivent céder la place à des amphibies BE-12 Mail).
Des hélicoptères Ka-25 Hormone sont utilisés dans la lutte anti-sous-marine. Enfin quelque 200 appareils de transport de types variés constituent le support logistique.
Le L-450F avion sans pilote de reconnaissance à haute altitude
La société américaine LTV (Ling-Temco-Vought) étudie actuellement un petit mono-turbopropulseur destiné à la reconnaissance électronique et au rôle de relais pour des télécommunications d’intérêt tactique. Cet appareil est prévu pour des missions de très longue durée sans aucun équipage à bord.
Dénommé L-450F, il devrait pouvoir tenir l’air jusqu’à 30 heures à des altitudes voisines de 15 000 m, le guidage étant assuré par des stations distantes au plus de 400 km. Ce projet est une initiative de LTV qui doit aboutir dans le courant de 1970 et fait suite à une étude de marché auprès de plusieurs gouvernements.
En vue de satisfaire au maximum les différents besoins exprimés, il a été retenu un certain nombre de spécifications qui correspondent à la définition de ce nouvel avion :
– autonomie supérieure à 24 heures,
– plafond supérieur à 15 000 m,
– capacité de téléguidage pour vol sans pilote,
– possibilité de convoyage par pilote,
– mise en œuvre à partir de terrains courts et sommaires,
– prix d’achat et coût de fonctionnement peu élevés.
Comme dans le cas du Yo-3A Quiet Star mis au point par Lockheed, le L-450F dérive du même planeur, le Schweizer SGS 2-32, dont les principaux aménagements ont consisté à renforcer la structure et installer les réservoirs de carburant.
D’une envergure de 17 m pour une longueur de 8,70 m, le L-450F doté d’un train fixe et d’un cockpit amovible, a une vitesse de croisière de 170 km/h. Son poids maximum au décollage est de 2 070 kg dont 1 000 kg répartis entre la charge utile et le carburant. Le poids maximum du pétrole contenu dans les ailes et le fuselage est de 850 kg. En version de convoyage avec un pilote à bord, le rayon d’action peut être porté à 9 000 km.
De telles performances ne proviennent pas seulement de l’aérodynamique de l’appareil mais également du choix du moteur : un turbopropulseur de United Aircraft of Canada le PT 6A-29 d’un poids total de 250 kg actionnant une hélice à pas réversible.
La puissance de ce moteur a été volontairement réduite de 778 CV à 660 de façon à obtenir le vol à puissance minimale pour une consommation de 22,5 kg à l’heure.
L’intérêt d’un tel projet pour le renseignement électronique et la reconnaissance semble se faire jour auprès de nombreux organismes de recherche du renseignement militaires ou paramilitaires.
L’administration Nixon aurait provoqué des études pour la mise au point d’un système aéroporté sans pilote pour prendre à son compte les missions préalablement confiées à des avions ou navires de surface. Cette solution éviterait de retrouver les difficultés rencontrées dans l’affaire du Pueblo (bateau de renseignement capturé par les Nords-Coréens le 23 janvier 1968) ou de l’U-2 (abattu le 1er mai 1960 au-dessus de l’URSS), la perte d’un tel engin ayant un impact politique nécessairement moins grand, du fait de l’absence d’équipage.
La seconde mission qui pourrait être confiée au L-450F est celle de relais de communications au profit des forces au sol de façon à accroître leurs capacités de commandement et de contrôle. Les appareils de plus gros tonnage actuellement utilisés sont onéreux et nécessitent une protection aérienne, tandis que le L-450F à un prix moindre fournirait une permanence totale sur le champ de bataille.
LTV, de par son expérience en matière de reconnaissance électronique, espère conquérir le marché qui pour l’instant serait d’environ 20 appareils, mais pourrait atteindre 100 à 200 dans un proche avenir avec une utilisation à des fins civiles (relais radio ou télévision, détection des ressources géologiques).
Le premier avion devrait trouver acquéreur en 1971 à un prix relativement modeste, les ingénieurs de LTV s’étant efforcés de faire appel à des matériels déjà existants pour réduire les coûts de réalisation. ♦
(1) A-37 : biréacteur léger d’entraînement pouvant emporter 2 canons ou des roquettes.
(2) C-123 : bimoteur, 60 passagers.
(3) Yak-28 (Code Otan : Firebar) avec les deux membres d’équipage en tandem tandis que dans l’autre version, le navigateur est placé dans le nez sonique à basse altitude.