Institutions internationales - Les espoirs des Nation unies - Une Europe « majeure » - Les négociations pour l'élargissement de l'Europe - Retour de la France à l'Union de l'Europe occidentale (UEO)
Il y a vingt-cinq ans, les délégués de cinquante Nations – toutes celles qui avaient déclaré la guerre à l’Allemagne et au Japon, à l’exception de leurs anciens satellites – étaient réunis à l’Opéra de San Francisco pour bâtir l’Organisation des Nations unies. Le 11 février 1945 à Yalta, Churchill, Roosevelt et Staline avaient annoncé la résolution des trois Grands d’« établir aussitôt que possible… une organisation générale internationale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité » et ils avaient décidé de convoquer pour le 25 avril à San Francisco une conférence qui préparerait la charte de cette Organisation. Cette conférence devait durer deux mois. Elle mit au point la charte des Nations unies et le statut de la Cour internationale de Justice. De même qu’après la Première Guerre mondiale, personne, en 1945, ne contestait la nécessité de créer ou de restaurer un système international susceptible de garantir les Nations contre le retour des massacres et des destructions que le monde venait de subir. Peuples et gouvernements étaient d’accord. Et s’il n’était pas possible de mettre définitivement fin, dans l’avenir, à tout conflit entre les hommes, du moins était-il permis d’espérer qu’en s’appuyant sur la volonté de coopération dont ils avaient fait preuve dans la conduite de la guerre, on parviendrait à mettre sur pied et à faire fonctionner une organisation internationale au sein de laquelle les pays membres collaboreraient de bonne foi à l’établissement et au maintien de la paix.
Qu’en est-il aujourd’hui, un quart de siècle plus tard ? Certes la guerre froide est terminée, et si la coexistence pacifique n’est pas la paix, du moins le spectre d’une nouvelle guerre générale s’est-il éloigné. Les Nations unies ont, dans cette évolution, joué un rôle : moins décisif que celui auquel les vouaient leurs fondateurs, moins négligeable que ne le prétendent leurs détracteurs. L’essentiel est peut-être que les gouvernements aient bâti des institutions régionales. Celles-ci étaient prévues par la charte même des Nations unies, et entre la simple juxtaposition des Nations et l’ensemble international se sont ainsi intercalées des organisations qui tiennent compte des exigences nationales sans nier les impératifs internationaux, qui établissent, à une échelle intermédiaire, les solidarités des États. C’est particulièrement vrai pour le cas de l’Europe occidentale.
Les espoirs des Nations unies
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