Extrait d’une conférence prononcée par l’auteur devant l’Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) le 12 janvier 1970. Les deux guerres mondiales et la révolution d'octobre ont amené le monde dans une situation proche de celle que prévoyait Tocqueville dès 1835. La France pour sa part a glissé au rang qu'elle occupe aujourd'hui parmi les nations industrielles de seconde importance après que les liens qui la rattachaient à son empire colonial aient pour l'essentiel été tranchés. En dépit des péripéties de ces dernières années les esprits se tournent plus volontiers vers l'horizon tout proche de l'Europe continentale que vers des desseins élargis à l'échelle mondiale. Lire la suite
Depuis octobre 1969, la République Fédérale d’Allemagne est gouvernée — pour la première fois depuis environ 40 ans — par un chancelier socialiste, qui dispose dans son parlement d’une faible majorité, grâce à la coalition conclue avec le parti libéral (F.D.P.). Pour la première fois depuis la création de la République Fédérale, le parti chrétien-démocrate (C.D.U./C.S.U.) fondé par le chancelier Adenauer, se trouve dans l’opposition. Beaucoup d’observateurs — en Allemagne et ailleurs — donnent à ce changement une grande signification. Personne n’aurait cependant l’idée d’affirmer que le socialisme ait pris le pouvoir en Allemagne, car la social-démocratie (S.P.D.) n’est pas un parti socialiste dans le sens classique, et le chancelier Willy Brandt ne se considère nullement comme un marxiste. Son arrivée au pouvoir n’est pas non plus due à une volonté de changement clairement exprimée par le peuple allemand, mais à un mariage de raison entre les socialistes, classés internationalement plutôt à droite, et les libéraux, désireux de se placer à gauche. Cette combinaison parlementaire impose à ses artisans et à ses bénéficiaires des compromis d’autant plus nombreux qu’elle se trouve en face d’une opposition massive, qui peut assez raisonnablement espérer reprendre avant la fin de la législature les rênes du pouvoir pour peu qu’elle bénéficie de la défection d’une dizaine de députés F.D.P. Lire les premières lignes
L’islam, phénomène global d’ordre à la fois religieux, social et politique, ne se laisse point aisément analyser et connaître. En Occident, ses aspects spirituels, désormais étudiés avec assiduité et sympathie, sont maintenant assez bien pénétrés ; son contenu social, qui évolue et se diversifie en fonction de l’époque, retient l’attention ; sa conception conjuguée du spirituel et du temporel, intégrale naguère, et dorénavant mise en cause par certains de ses fidèles, est une notion généralement acquise. Mais son contenu politique fait rarement l’objet d’essais objectifs d’appréciation. Lire les premières lignes
La rapidité et l’ampleur du redressement économique du Japon suscitent à Moscou des sentiments mêlés qui s’expliquent par le caractère assez paradoxal des rapports établis entre les deux pays. N’ayant toujours pas conclu de traité de paix, séparés par des différends idéologiques, politiques et territoriaux alimentant de fréquentes controverses et notes diplomatiques, le Japon et l’U.R.S.S. entretiennent néanmoins, dans une alternance de confiance et de suspicion, des rapports économiques croissants allant jusqu’à la contribution directe de l’une de ces puissances, le Japon, à la mise en valeur des ressources de l’autre. Le lent processus de leur rapprochement avait d’ailleurs été d’une tout autre nature que le prompt établissement après-guerre de liens spéciaux entre le Japon et les États-Unis, soucieux de ne pas perdre toute l’Asie orientale en ajoutant à une Chine devenue ennemie un Japon qui serait demeuré résolument hostile. Lire les premières lignes
Au moment où la durée du service militaire est sur le point d’être modifiée en France et où, à cette occasion, des voix s’élèvent pour proposer dans ce domaine des formules quelque peu différentes de celles que nous connaissons depuis longtemps, il a paru intéressant d’étudier la solution adoptée à cet égard par la Confédération helvétique, avec une armée de milice dont la constitution très particulière a des incidences sur la vie du pays et de ses habitants. Lire les premières lignes
L’aviation, dans sa progression rapide, a atteint un stade où de sérieuses mutations devront vraisemblablement intervenir pour en faire un moyen de transport adulte. Dans les conditions actuelles, la construction et l’exploitation des machines volantes posent de tels problèmes d’ordre économique et financier qu’une réorganisation s’impose dans ces domaines, si l’on veut que la voie aérienne devienne rentable et adaptée aux besoins du marché mondial. Lire les premières lignes
Le 31 octobre 1968, le président Johnson, s’adressant à la nation américaine, annonçait qu’il avait donné l’ordre d’arrêter tous les bombardements exécutés par les forces américaines sur le Vietnam du Nord à compter du 1er novembre au matin. Cette décision avait été préparée par un ordre présidentiel du 31 mars d’interrompre les bombardements aériens du Nord-Vietnam au-delà du 20e parallèle. L’une et l’autre de ces décisions avaient un caractère inconditionnel. Elles manifestaient la conviction à laquelle était parvenue l’administration démocrate qu’une solution militaire du conflit étant impossible, la solution devait être cherchée par la voie de la négociation avec tous les intéressés et que si une désescalade était nécessaire pour que la négociation puisse s’ouvrir, les États-Unis devaient s’y résigner. Lire les premières lignes
Dans différents articles parus depuis trois ans dans la Revue Défense Nationale nous déplorions le manque de direction dans l’effort français d’adaptation au galop universel de l’Information Scientifique et Technique. Certes il existe depuis longtemps des organismes publics civils et militaires qui traitent et diffusent l’information. Nous n’en citerons aucun, faute de pouvoir les citer tous. Mais, en dépit de la bonne volonté et de la compétence de leurs directeurs et de leurs personnels, leurs efforts isolés sont moins efficaces qu’ils pourraient l’être si une coordination nationale, que seule une instance gouvernementale peut assumer, était mise au point. Lire la suite
Chroniques
Il y a vingt-cinq ans, les délégués de cinquante Nations – toutes celles qui avaient déclaré la guerre à l’Allemagne et au Japon, à l’exception de leurs anciens satellites – étaient réunis à l’Opéra de San Francisco pour bâtir l’Organisation des Nations unies. Le 11 février 1945 à Yalta, Churchill, Roosevelt et Staline avaient annoncé la résolution des trois Grands d’« établir aussitôt que possible… une organisation générale internationale pour la sauvegarde de la paix et de la sécurité » et ils avaient décidé de convoquer pour le 25 avril à San Francisco une conférence qui préparerait la charte de cette Organisation. Cette conférence devait durer deux mois. Elle mit au point la charte des Nations unies et le statut de la Cour internationale de Justice. De même qu’après la Première Guerre mondiale, personne, en 1945, ne contestait la nécessité de créer ou de restaurer un système international susceptible de garantir les Nations contre le retour des massacres et des destructions que le monde venait de subir. Peuples et gouvernements étaient d’accord. Et s’il n’était pas possible de mettre définitivement fin, dans l’avenir, à tout conflit entre les hommes, du moins était-il permis d’espérer qu’en s’appuyant sur la volonté de coopération dont ils avaient fait preuve dans la conduite de la guerre, on parviendrait à mettre sur pied et à faire fonctionner une organisation internationale au sein de laquelle les pays membres collaboreraient de bonne foi à l’établissement et au maintien de la paix. Lire les premières lignes
États-Unis : l’évolution du programme de défense antimissile Safeguard Lire les premières lignes
Les programmes militaires de l’industrie aéronautique dans le monde occidental Lire les premières lignes
Dans la marine soviétique : Lire les premières lignes
Proclamation de la République en Gambie Lire les premières lignes
Bibliographie
La psychanalyse peut-elle délivrer le monde de la guerre ? C’est à cette question que l’auteur, psychiatre et philosophe, dans cet essai paru en Italie en 1964, mais dont la traduction française vient seulement d’être publiée, s’efforce de répondre. Le lecteur peu familier du vocabulaire et des modes de pensée psychanalytiques sera peut-être surpris par la forme et le raisonnement qui lui sont proposés. Mais la thèse se dégage aisément. Lire la suite
Il est déplaisant de voir une fille renier son père, cette fille fût-elle une femme et une mère de famille, ce père Staline. « Tes père et mère honoreras… ». Lire la suite
L’auteur est un intellectuel égyptien qui a quitté son pays en 1959, lors de la grande répression contre la gauche. Entré au CNRS en 1960, il poursuit depuis des recherches en sociologie. Auteur de plusieurs ouvrages dont Égypte, société militaire (Le Seuil, 1962), il dirige le séminaire de recherche sur la sociologie des mouvements nationaux et un groupe de recherche sur le rôle de l’armée dans les trois continents à l’École pratique des hautes études. Lire la suite
Voici une étude menée de façon vivante, présentée dans un style entraînant et dans laquelle la thèse des auteurs est clairement exposée, sans recherche excessive de la nuance. Comme l’indique le titre, le sujet porte sur les conditions dans lesquelles la IIIe République a vu le jour et s’est effondrée, son histoire entre sa naissance et sa mort ne faisant l’objet que de rapides chapitres de liaison. Lire la suite
Cette réédition du journal qui parut pendant la guerre appelle, un quart de siècle plus tard, une remarque préalable. L’impression du lecteur n’est pas de lire un véritable « journal » tenu régulièrement, mais une suite de réflexions groupées sur des moments successifs du drame que vivait alors la France. La verve et la facilité de l’auteur, l’abondance de son style, la netteté de ses jugements retiennent l’attention. Mais nous n’avons pas retrouvé dans ces nombreuses pages la résurrection de l’époque. Les événements y sont transposés au plan de l’histoire. Or, l’histoire qui se fait ne peut en même temps être écrite ; sur le moment, il ne peut s’agir que de témoignage ; l’enchaînement et l’explication des faits viennent plus tard, lorsque le recul permet une plus ample connaissance et un jugement étayé sur des preuves et des documents souvent contradictoires. Lire la suite
Les trois premiers tomes de cet ouvrage qui promet d’être monumental – le Tome III s’achève sur la fin de 1916 – permettent de se faire une idée de l’entreprise et des intentions des auteurs. Il s’agit d’un long récit détaillé, écrit d’une plume alerte, offrant une entière facilité de lecture, des événements de la Première Guerre mondiale, et non d’une histoire au sens austère du mot, non d’une étude technique portant sur les différents aspects politiques, économiques ou militaires du conflit. Ceux-ci sont cependant contenus dans le récit lui-même, une importance plus grande étant accordée aux événements militaires. Lire la suite
Résumer – fût-ce en quatre cent cinquante pages – l’histoire de l’Europe danubienne pendant près de dix siècles est une gageure difficile à tenir, car il faut faire une large synthèse des faits politiques, économiques, sociaux, militaires qui ne se laissent pas facilement réduire à un dénominateur commun ; de plus, il est impossible de simplifier une histoire si longue et par nature si complexe, sans risquer de tomber dans la caricature ou l’erreur. Aussi faut-il savoir gré à l’auteur d’avoir écrit cette synthèse et ne pas lui tenir rigueur d’en avoir fait un ensemble compact, qui appelle une lecture attentive et une attention soutenue. Lire la suite
Le « Socialisme de lumière » que propose Alfred Sauvy est avant tout le résultat du courage dont les hommes et leurs dirigeants doivent témoigner pour résoudre les innombrables problèmes de la société moderne. Il lui paraît indéniable que le désir d’une meilleure justice sociale s’est généralisé, non seulement sous forme d’aspirations vagues, mais avec une connaissance plus juste des questions en suspens et des moyens propres à en faire avancer la solution. Lire la suite
Ce livre, le premier d’une série de quatre ouvrages consacrés à la Chine, inaugure une collection de manuels d’enseignement supérieur qui traiteront de l’histoire intérieure des grands pays aux XIXe et XXe siècles. Le nombre de ses pages ne doit pas faire illusion : la typographie assez serrée fait tenir sous un faible volume un texte fort long, illustré de cartes très claires. Le lecteur sera sans doute surpris de l’orthographe utilisée pour les noms chinois, qui diffère sensiblement de l’orthographe courante en France : mais ce n’est qu’une habitude à prendre. Lire la suite
Sous ce titre trop général, l’auteur traite essentiellement des guerres française et américaine du Vietnam, en les présentant comme des manifestations d’une constante de l’histoire vietnamienne : la lutte pour l’indépendance. Présenté sous forme de manuel, le texte en a les avantages : clarté, classification, logique de la présentation, et les inconvénients : exposé schématique et résumé, absence de nuances indispensables. De nombreux documents et une bibliographie sommaire, mais suffisante pour celui qui veut acquérir de la question vietnamienne une vue générale, complètent le texte très court. C’est un ouvrage à utiliser comme aide-mémoire et comme document de référence, en vue d’études ou de lectures plus poussées. ♦
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